
Archaïsme
L’exposition « L’Innocence archaïque » du Musée d’Orsay se veut une mise en lumière critique de l’art du Douanier Rousseau autour d’une réflexion sur la notion d’archaïsme.
L’archaïsme est ainsi le fil conducteur entre les œuvres de cette exposition, présentée une première fois au Palazzo Ducale de Venise en 2015, avant de rejoindre les salles du musée d’Orsay au printemps prochain.

Loin d’être une énième célébration de la naïveté du Douanier Rousseau, l’exposition a comme intention de démontrer combien son travail appartient à une tendance de l’art occidental qui, de l’Amérique à l’Europe, à partir du XVIe siècle jusqu’aux deux premières décennies du XXe siècle, a adopté un modèle stylistique de type archaïque, en opposant - inconsciemment ou consciemment - une peinture « anticlassique » à la peinture « officielle » des différentes époques. L’exposition a donc choisi de confronter la peinture du Douanier Rousseau à quelques-unes de ses sources d’inspiration, qui comptent l’académisme comme la nouvelle peinture, et aux œuvres des artistes d’avant-garde l’ayant intronisé comme père de la modernité, proposant ainsi une mise en lumièree critique de son art autour d’une réflexion sur la notion d’archaïsme.

Des œuvres de Paul Gauguin, Pablo Picasso, Carlo Carrà, Diego Rivera, Max Ernst, mais aussi des œuvres anonymes ou d’artistes parfois méconnus permettent d’évoquer la richesse des liens qui se tissent autour du Douanier Rousseau, creuset d’une voie originale dans l’exploration de la modernité.
L’accent est mis sur le rôle essentiel du Douanier Rousseau dans l’affirmation de l’avant-garde parisienne et internationale : Picasso, Delaunay, et les artistes de l’avant-garde allemande, au premier rang desquels Kandinsky, ont non seulement admiré l’œuvre de Rousseau, en faisant une source d’inspiration de leur propre travail, mais l’ont aussi collectionnée.
Jusqu’au 17 juillet 2016