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Entretien : Pierre-Marcel Favre - [Arts-Scènes]
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président-directeur du salon du livre et éditeur
Entretien : Pierre-Marcel Favre
Article mis en ligne le avril 2007
dernière modification le 1er juillet 2007

par Magali JANK

Le Salon international du livre et de la presse fêtait sa 20e édition en 2006 ! Créé en 1987 par Pierre-Marcel Favre, il figure aujourd’hui parmi les
manifestations les plus importantes consacrées à l’écrit avec plus de 120’000 visiteurs par année. Pierre-Marcel Favre nous guide à travers les points forts de cette 21e édition, qui aura lieu du 2 au 6 mai 2007, et revient pour nous
sur l’évolution du livre ces 20 dernières années, ainsi que sur son activité
d’éditeur, débutée il y a près de 30 ans.

Le livre est une véritable passion qui l’accompagne tout au long de sa jeunesse alors qu’il mène diverses carrières professionnelles, notamment dans l’aviation et la publicité. Par la suite, il ouvre une imprimerie, avant de concevoir et éditer bientôt ses premiers livres. Un rêve devenu réalité. Maison d’édition aujourd’hui très active, créative et dynamique, les Editions Favre publient environ un livre par semaine, dont les thèmes sont aussi variés que captivants : des dossiers d’actualité, des témoignages mais aussi des albums, des guides pratiques ainsi que des biographies et des essais. En 2007 paraîtra le 1000e livre. Parallèlement, Pierre-Marcel Favre se dédie au Salon du livre, événement incontournable avec ses nombreuses expositions, animations et manifestations annexes, comme le Salon de l’étudiant et de la formation ou Europ’ART.

Pourquoi créer un Salon du livre à Genève ?
Il s’agissait tout simplement de combler une lacune, car il n’existait aucune manifestation de ce type en Suisse. Créer un événement qui réunisse à la fois auteurs, écrivains et éditeurs ainsi qu’un public de tout âge, ne peut être que formidable, car cela favorise le développement de l’écrit ainsi que celui du domaine artistique en général.

Le Salon existe depuis 20 ans. Quel regard portez-vous sur son évolution et quels obstacles avez-vous rencontré ?
Aujourd’hui, nous avons la chance de faire vivre notre Salon sur la durée, tandis que d’autres rencontrent des difficultés. Si l’on est parfois confronté à de petites contraintes - l’organisation d’une manifestation d’une telle envergure nécessitant toutes sortes d’accords et de collaborations - cela ne nous empêche en aucun cas de revenir chaque année avec un magnifique programme culturel se renouvelant constamment, qui plaît et fidélise nos exposants ainsi que nos visiteurs. En outre, on constate, de manière générale, que la production éditoriale est relativement stable depuis 20 ans. Le nombre de titres augmente même légèrement tout comme le nombre de lecteurs. En réalité, les livres ne se sont jamais aussi bien vendus qu’aujourd’hui. On ne peut que se réjouir de cet intérêt croissant porté au livre !

Quel impact espérez-vous d’un tel Salon ?
Nous souhaitons avant tout que les jeunes générations ne considèrent pas l’écrit comme passéiste ou poussiéreux mais au contraire, qu’elles le perçoivent comme un phénomène vivant, foisonnant, jeune et attractif. Véhiculer cette idée-là est essentiel. Ainsi, espérerons-nous qu’une partie se lancera éventuellement dans l’écrit ou du moins y restera fidèle. Afin d’encourager cela, nous organisons des rencontres avec des auteurs afin que les jeunes soient en prise directe avec l’écrit. Le Salon est aussi vecteur d’un phénomène d’agora, propice aux rencontres et aux discussions. Nicolas Bouvier disait : « j’aime venir au Salon, car en quelques jours, je rencontre plus de gens qu’en une année ». Enfin, le Salon est l’occasion rêvée de découvrir des livres. Ainsi, notre plus grande satisfaction est sans doute celle de voir les visiteurs repartir avec des livres, comme avec un objet infiniment précieux et de constater qu’ils restent fidèles d’année en année à un domaine, considéré parfois comme relativement élitaire.

Que pourra-t-on y découvrir cette année ? Avez-vous l’intention de créer de nouvelles synergies ?
Cette année, nous avons le plaisir de proposer au public une Allée du voyage culturel en partenariat avec l’Aéroport de Genève ou encore la première édition d’un festival, faisant honneur à la culture japonaise, le Japan Manga Festival. Le manga est un genre qui a rencontré un succès considérable ces dernières années et qui m’intéresse tout particulièrement. Il mérite qu’on lui dédie un espace. Comme à l’accoutumée, les visiteurs pourront, en parallèle, découvrir nos événements majeurs comme notre grande exposition, consacrée cette année à Fernand Léger. D’autres expositions sont à ne pas manquer également comme celle dédiée à Hergé, à l’occasion du centenaire de sa naissance. Puis, après avoir accueilli l’Algérie en 2006, c’est au tour de la Russie de nous émerveiller cette année, avec un programme prometteur ! Parallèlement, les visiteurs auront accès au Salon de l’étudiant, à Europ’ART qui accueille chaque année pléthore de galeries et de professionnels de l’art, ainsi qu’à l’Espace Musique. L’ensemble du Salon est incontournable, c’est peut-être la raison pour laquelle il rencontre un tel succès. Etant donné l’offre importante du Salon, nous n’envisageons pas de l’étayer davantage. Le Salon du livre est déjà richissime !

Parlons de votre maison d’édition. Comment devient-on éditeur ?
La plupart du temps, c’est le hasard qui amène les passionnés à devenir éditeur. Certains sont d’anciens bibliothécaires, libraires, imprimeurs ou sont issus d’autres horizons littéraires. En ce qui concerne les Editions Favre, nous nous concentrons en majeure partie sur un domaine que nous maîtrisons et pour lequel nous avons une visibilité. Actuellement, nous avons une foison de projets même si nous développons un goût prononcé pour un certain type d’ouvrage.

Pour terminer, comment se porte selon vous l’édition romande aujourd’hui ?
C’est difficile à dire. En simplifiant, on peut dire que l’ensemble de l’édition romande se compose de véritables artisans, de passionnés qui ont envie d’être acteur dans le domaine de la culture, même si pour la plupart la situation s’avère parfois délicate face aux géants qui existent, en particulier en France. On peut se féliciter que ces éditeurs subsistent et maintiennent le flambeau. Aujourd’hui, on peut considérer qu’environ une quinzaine d’éditeurs sont véritablement actifs en Suisse Romande sur une centaine existants.

Propos recueillis par Magali Jank

Parus récemment aux Editions Favre :
Massimo Gargia, Le guide du millionnaire
Fabrice Vernoit, L’Amérique et ses procès fous
Ian Hamel, La vérité sur Tariq Ramadan
Martina Chyba, 2 femmes, 2 hommes, 4 névroses
Willy Oggier, La caisse unique ?

Imprimés sur les presses de Petruzzi, Città di Castello, Italie :
Charles-Henri Favrod, Le temps des colonies
Patrick J. Gyger, Voitures volantes

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