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Scènes lyriques parisiennes
Paris : les saisons d’opéra

Aperçu de la programmation des maison d’opéras parisiennes.

Article mis en ligne le octobre 2010
dernière modification le 1er novembre 2010

par Pierre-René SERNA

L’Opéra de Paris, le Théâtre des Champs-Elysées, le Châtelet, l’Opéra-Comique et la salle Pleyel, chaque maison a concocté un programme alléchant pour les mois à venir, alternant nouvelles productions et reprises. Tour d’horizon.

OPÉRA DE PARIS
Le cap est maintenu, pour cette deuxième saison de Nicolas Joel à la tête de l’Opéra de Paris : grand répertoire (Wagner, Puccini, Mozart, Verdi), curiosités (Smetana, Hindemith, Zandonai), petites audaces (une création de Bruno Mantovani) et beaux gosiers bien choisis ; des reprises (bienvenues, comme le Vaisseau fantôme de Willy Decker ou Butterfly de Robert Wilson) et des nouvelles productions, confiées aux jeunes loups de la mise en scène (Laurent Pelly ou Olivier Py) ou aux valeurs sûres (Luca Ronconi ou… Nicolas Joel). Un bouquet varié et coloré.

« Le Vaisseau fantôme » avec Klaus Florian Vogt (Erik) et Adrianne Pieczonka (Senta).
Crédit : Opéra national de Paris/ Frédérique Toulet

Après une ouverture en septembre avec le Vaisseau fantôme (Decker/Schneider ; à Bastille jusqu’aux 3, 6 et 9 octobre) et l’Italienne à Alger (Serban/Benini ; à Garnier jusqu’aux 3, 5 et 8 octobre), puis Eugène Onéguine (Decker/Petrenko ; à Bastille jusqu’aux 5, 8 et 11 octobre), la saison prend son envol avec la première nouvelle production : l e Triptyque de Puccini (Ronconi/Jordan ; Bastille, les 4, 7, 12, 14, 16, 19, 21, 25 et 27 octobre). Suivent, parmi les nouvelles productions : Mathis le peintre (Py/Eschenbach ; Bastille, les 16, 19, 22, 23, 25, 28 novembre, 1er, 3 et 6 décembre) ; Giulio Cesare (Pelly/Haïm ; Garnier, les 17, 20, 23, 27, 29 janvier, 1er, 4, 7, 10, 12, 14 et 17 février) ; Francesca da Rimini de Zandonai (Del Monaco/Oren ; Bastille, les 31 janvier, 3, 6, 9, 12, 16, 19 et 21 février) ; Siegfried , suite du Ring entamé la saison passée (Krämer/Jordan ; Bastille, les 1er, 6, 11, 15, 18, 22, 27 et 30 mars) ; Akhmatova , la création très attendue de Bruno Mantovani, sur un livret de Christophe Ghristi, par ailleurs dramaturge de l’Opéra de Paris (Joel/Rophé ; Bastille, les 28, 31 mars, 2, 6, 10 et 1 ” avril) ; et le Crépuscule des dieux , fin de Ring (Krämer/Jordan ; Bastille, les 3, 8, 12, 18, 22, 26 et 30 juin).

« Les Noces de Figaro » avec Karine Deshayes (Chérubin), Barbara Frittoli (La Comtesse di Almaviva) et Ekaterina Syurina (Suzanne)
© Fred Toulet - Opéra national de Paris

Pour les reprises : les Noces de Figaro , dans la production légendaire de Strehler, ici réalisée par Camerlo (Jordan et Ettinger en alternance ; Bastille, les 26, 28, 31 octobre, 3, 6, 9, 11, 15, 18, 21, 24 novembre, 13, 17, 21, 23, 26, 28, 31 mai, 2, 5 et 7 juin) ; la Fiancée vendue (Deflo/Trinks ; Garnier, les 4, 7, 9, 13, 16, 20, 22, 25 et 27 décembre) ; Ariane à Naxos (Pelly/Jordan ; Bastille, les 11, 14, 17, 29, 22, 25, 28 et 30 décembre) ; Madame Butterfly (Wilson/Benini ; Bastille, les 16, 19, 22, 27, 29 janvier, 1er, 4, 7, 10 et 14 février) ; Luisa Miller (Deflo/Oren ; Bastille, les 7, 10, 13, 17, 20, 24, 26, 29 mars et 1er avril) ; Kátia Kabanová (Marthaler/Netopil ; Garnier, les 8, 12, 16, 21, 23, 29 mars, 1er et 5 avril) ; Tosca (Schroeter/Palumbo ; Bastille, les 20, 22, 24, 27, 29 avril, 2, 5, 8, 11 14 et 18 mai) ; Otello (Serban/Armiliato ; Bastille, les 14, 17, 20, 23, 28 juin, 1er, 4, 7, 13, 14 et 16 juillet) ; et Cosi fan tutte (Toffolutti/Jordan ; Garnier, les 16, 20, 24, 28 juin, 2, 4, 7, 13, 14 et 16 juillet).

THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES
Nouveaux temps au théâtre de l’avenue Montaigne, avec l’arrivée de Michel Franck. L’opéra contemporain fait ainsi une irruption remarquée, d’entrée. La note baroque n’est toutefois pas oubliée, mais pour laisser un peu plus de place au bel canto. On notera que si les productions lyriques maintiennent les chiffres précédents, cinq, les opéras et oratorios en version de concert connaissent une véritable explosion : pas moins de vingt-huit ! Les récitals des plus grands chanteurs, les orchestres de prestige (Philharmonia, Philharmonie de Vienne, Philharmonie de Saint-Pétersbourg…), les concerts divers et la danse ne sont pas non plus oubliés. Éclectisme de rigueur, mais toujours de haut niveau.

« Passion » de Pascal Dusapin au Théâtre des Champs-Elysées
© Yanez

Cinq productions d’opéra, maison, échelonnent la saison. Elle s’inaugure avec Passion de Pascal Dusapin, qui ouvre le théâtre à l’opéra actuel (Waltz/Ollu ; les 6, 8 et 10 octobre). Orlando poursuit un cycle Haendel entrepris les années précédentes (McVicar/Haïm ; les 3, 5, 7 et 9 novembre). Orlando furioso fait, lui, référence à Vivaldi (Audi/Spinosi ; les 12, 14, 16, 18, 20 et 22 mars). La Scala di seta louche pour sa part du côte d’un Rossini de jeunesse (Schiaretti/Malgoire ; seule et unique représentation, le 26 avril). Idomeneo ferme le ban (Braunschweig/Rhorer ; les 15, 17, 19, 21 et 22 juin).

Jérémie Rohrer dirigera « Lodoïska » en octobre et « Vêpres d’un confesseur / Messe en ut mineur » en juin
© Alix Laveau

Et dans la foule des opéras de concert, listons : Otello (Harding ; le 9 octobre), Lodoïska , une rareté de Cherubini (Rhorer ; le 11 octobre), le Carnaval de Venise de Campra (Schneebeli ; le 19 octobre), Otello , mais de Rossini cette fois (Pido ; le 11 novembre), Alcina (Minkowski ; le 29 novembre), Teseo , toujours de Haendel (Cohën-Akenine ; le 12 février), Fidelio (Masur ; les 21 et 23 février), les Noces de Figaro (Ozawa ; le 6 avril), Parsifal (Nagano ; le 14 avril), Pelléas et Mélisande (Langrée ; les 15 et 17 avril), Farnace de Vivaldi (Molardi ; le 28 avril), Il Trovatore (Joel-Hornak ; le 3 mai), I Due Foscari (Callegari ; les 19 et 21 mai), Ariodante (Curtis ; le 23 mai), l’Enlèvement au sérail (Spering ; le 21 juin), et enfin La Finta giardiniera (Egarr ; le 28 juin). Ouf !

CHÂTELET
Les “ spectacles ”, ainsi s’intitulent les soirées mêlant théâtre et musique telles que les propose désormais le Châtelet sous la férule de Jean-Luc Choplin. Les comédies musicales en sont reines. Pourquoi pas ? si ce n’est que l’accent est un peu trop exclusivement mis sur des œuvres originaires des États-Unis, au détriment de pièces venues d’autres contrées. Il ne faudrait pas que le Châtelet, qui a une si belle tradition parisienne et européenne, devienne une sorte de succursale de Broadway… Il y a d’autres lieux, privés et non subventionnés, pour cela. Gageons que la saison suivante saura mieux rétablir l’équilibre. Mais quelques opéras font dans l’immédiat bonne figure et contre-mesure.

Robert Carsen mettra en scène « My Fair Lady » au Châtelet
© Christophe Ruckstuhl

La saison des “ spectacles ” s’ouvre donc avec Show Boat , un musical créé à New York en 1927 et… au Châtelet en 1929 (Honeyman/Horne ; du 2 au 19 octobre). Succède, pour une seule soirée, le 2 novembre, un opéra, un vrai, sur une musique de Rodion Tchédrine, le Vagabond ensorcelé , dont ce sera la création en France ; production en provenance du Mariinski de Saint-Pétersbourg, sous la baguette de Gergiev. My Fair Lady , la célèbre comédie musicale créée en 1956, prend le relais (Carsen/Farrell ; du 9 décembre au 2 janvier). Le Barbier de Séville donnera ensuite la note opératique traditionnelle (Sagi/Spinosi ; du 22 au 28 janvier). Le Messie , sur la musique de Haendel, qualifié d’ “ expérience de plasticien ”, vient à la suite (Kulik/Haselböck ; du 14 au 20 mars). Sweeney Todd (il faudra désormais s’habituer à parler anglais au Châtelet) s’installe pour sa part du 22 avril au 15 mai (Blakeley/Abell). Enfin, Il Postino , opéra contemporain sur une musique de Daniel Catán et un livret (en espagnol !) d’après Neruda, bénéficiera du rôle principal de Plácido Domingo (Daniels/Ossonce ; du 20 au 30 juin). Concerts, le festival de musique contemporaine “ Présences ”, jazz et danse complètent l’offre.

OPÉRA-COMIQUE
Ouverture retardée pour l’Opéra-Comique, en raison (encore) de différents travaux. Comme pour les précédentes saisons depuis l’ardente prise en main de Jérôme Deschamps, le répertoire spécifique, l’opéra-comique, retrouve son lieu d’élection et un nouveau public. Mais l’opéra baroque se glisse lui aussi, qui provoque toujours d’adhésion des foules. Ainsi que le répertoire contemporain, lui plus élitiste. Une juste balance.

William Christie dirigera « Atys » à l’Opéra Comique, et « Anacréon et Pygmalion » à Pleyel
© Simon Fowler

Cadmus et Hermione de Lully fait un retour remarqué (Lazar/Dumestre ; les 29, 30 novembre, 2, 3 et 5 décembre). Cachafaz , sur une musique d’Oscar Strasnoy et un livret de Copi, donne dans la création contemporaine (Lazar/Jourdain ; les 13 et 14 décembre). Les Mamelles de Tirésias , joyeux délire de Poulenc, et le Bœuf sur le toit , ballet de Milhaud, forment duo (Makeïeff/Morlot ; les 7, 9, 10, 12 et 13 janvier). Ô mon bel inconnu , comédie de Reynaldo Hahn sur un livret de Guitry est une autre de ces pièces de l’Entre-deux-guerres à redécouvrir (Cordoliani/Olivier ; les 20 et 21 janvier). Les Fiançailles au couvent , l’opéra de Prokofiev, prennent la suite (Duncan/Sokhiev ; les 28, 30 janvier, 1er et 3 février). Cendrillon de Massenet ravivera les souvenirs de nos arrière-grand-mères (Lazar/Minkowski ; les 5, 7, 9, 11, 13 et 15 mars). Le Freyschütz , de Weber, mais sur un livret en français et pourvu de récitatifs, tel que Berlioz l’avait conçu, constitue un moment très attendu (Jemmet/Gardiner ; les 7, 9, 11, 13, 15 et 17 avril). Mais la révolution, ce sera le résurgence d’ Atys , peu ou prou tel qu’il avait éclaté en 1987 dans ce même théâtre avec les mêmes maîtres d’œuvre ; sachant que les décors et costumes, détruits entre-temps, ont dû être reconstitués (Villégier/Christie ; les 12, 13, 15, 16, 18, 19 et 21 mai). Une création mondiale, Re Orso , sur une musique de Marco Stroppa fera contrepoint (Brunel/Mälkki ; les 9, 11, 14 et 15 juin). Pour finir, reviennent les Brigands , l’opéra-bouffe d’Offenbach (Makeïeff/Deschamps/Roth ; les 24, 26, 27, 29 et 30 juin). Et comme de coutume, concerts et “ Rumeurs ” font écho aux grandes productions.

PLEYEL, CITÉ DE LA MUSIQUE
Sous une direction unique, celle Laurent Bayle, la Salle Pleyel et la Cité de la Musique cumulent une offre musicale affriolante. Plus classique, disons, pour la première, et plus aventureuse ou voyageuse, pour la seconde.

Pour s’en tenir à l’opéra, de concert bien sûr, retenons : à Pleyel, Anacréon et Pygmalion de Rameau, par les Arts Florissants et Christie (le 6 mars) ; à la Cité de la Musique : les Joueurs et le Grand Éclair de Chostakovitch, avec un ensemble venu de Moscou et de Paris dirigé par Jurowski (le 16 octobre) ; Acis, Galatea e Polifemo de Haendel, par les Arts Florissant, cette fois dirigés par Cohen (le 19 novembre) ; Bellérophon de Lully, déjà recréé à Beaune, par Rousset (le16 décembre) ; The Fairy Queen , par Pickett (le 15 février) ; Cleofide de Hass, par Il Seminario Musicale (le 24 mars) ; The Indian Queen , par les Arts Flo et Paul Agnew (le 29 mars) ; et Il ritorno d’Ulisse in patria de Monteverdi, par La Venexiana (le 22 juin).

Pierre-René Serna