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Saison 2010/2011 du Théâtre en Cavale
Genève, Cavale : Un lieu apprécié

Entretien avec Miguel Fernandez au sujet de la programmation de la nouvelle saison.

Article mis en ligne le octobre 2010
dernière modification le 30 octobre 2010

par Catherine GRAF

Une nouvelle saison, la cinquième, se profile à l’horizon pour le Théâtre
en Cavale, dont les représentations ont lieu à la salle Pitoëff. Miguel Fernandez, son directeur, répond à quelques questions de Scènes Magazine.

Votre théâtre est devenu un lieu apprécié de la population genevoise...
Oui, c’est notre cinquième saison à Pitoeff., avec à chaque fois cinq à six spectacles. Le public est de plus en plus nombreux, pensons au Procès de Sharmgorod adapté d’Elie Wiesel qui a été un énorme succès. Cette année nous ne présenterons que cinq productions, puisque le bâtiment va fermer après Pâques car la scène et les loges vont faire l’objet de rénovations.

Vous vous situez plutôt dans la veine d’un théâtre généraliste ?
Oui, nous voulons être accessibles à nos divers publics, afin que les personnes qui ont pris la peine de se déplacer aient du plaisir, passent une soirée stimulante, et peut-être ressortent avec plus de questions qu’en entrant et peut-être aussi avec quelque chose à raconter.

Miguel Fernandez
Photo Emilie Batteux

Parlez-nous de cette nouvelle saison !
Tout d’abord, Zorba, que Gilles Decorvet a retraduit et adapté. Non, je ne dis pas Zorba « le Grec » comme on en a coutume. Cette traduction est inexacte, en effet Zorba est originaire du nord de la Macédoine, soit d’ex-Yougoslavie. Bref, il est serbe. Magnifique adaptation où sont aux prises Alexis Zorba, éclatant de passion et d’appétits, un caractère dyonisiaque, et le Patron, très intellectuel, aspirant à s’élever spirituellement, fasciné par une exigence d’austérité proche de l’idéal bouddhique. On croisera aussi l’inénarrable Bouboulina qu’interprète Véronique Mattana. Et bien sûr la musique fera l’objet d’une création pour des raisons évidentes de droit d’auteur.
En novembre se joue Avec des ailes immenses, un spectacle qui nous vient d’Allemagne, très innovant dans sa forme. C’est une première collaboration avec le Théâtre des Marionnettes de Genève, sur une nouvelle de Gabriel Garcia Marquez. Un ange échoue dans un poulailler, et sa présence change la vie autour de lui. Le bruit se répand, d’aucuns tentent des explications...dans une atmosphère fantastique. Ce spectacle ne restera que cinq jours.
Love Letters d’A.R. Gurney est une longue correspondance qu’ un homme et une femme -au début un garçonnet et une fillette puisque tout commence lorsqu’ils ont six ans- entretiennent jusqu’à passé la cinquantaine. Nous vivons à travers ce bel échange une vraie tranche d’histoire, l’histoire vécue d’un demi siècle d’espoirs et de désillusions de toute une classe moyenne américaine.
En 2011 la compagnie Uranus brossera un Malade Imaginaire décapant et hilarant. Le destin d’un homme malade, incompris, crédule, abusé, qui ne s’en sortira qu’en se faisant médecin à son tour. L’univers un peu BD des années ’60 de la metteure en scène Valentine Sergo est un très bon choix .
Et nous terminerons avec une adaptation du Dîner de Babette. Imaginez ses descendants qui racontent le dîner... avec peut-être un vrai festin sur scène, c’est en réflexion !

« Zorba »

Les rencontres « Autour de » continuent-elles ?
Bien sûr. Nous réaffirmons cette vocation grecque du théâtre, qui est un lieu où la population discute des affaires de la cité. Pour nourrir les réflexions, il y aura à nouveau, pour chaque spectacle, un débat pour alimenter et approfondir la réflexion avec des spécialistes des thèmes dont traitent les pièces. J’imagine par exemple, pour Le Malade Imaginaire, un débat autour de la culture médicale.

La tradition persiste avec Les Cavales d’Or ?
Oui, cette cérémonie joyeuse est l’occasion de remercier différents participants qui ont contribué au bon déroulement de la saison écoulée. Elle se clot bien entendu par la présentation du nouveau programme.

Et la nouveauté de cette année...
En collaboration avec les Maisons Mainou, nous proposons des lectures publiques de textes en lien avec les spectacles. L’entrée en est libre...dans la limite des places disponibles bien évidemment !

Catherine Graf