Intéressante programmation que celle de l’Opéra de Marseille.
Saison lyrique originale et équilibrée, avec des titres qui réapparaissent après de longues années d’absence sur la scène marseillaise.
Donné pour la dernière fois il y a 25 ans, Der Rosenkavalier de Richard Strauss a ouvert les festivités fin septembre, avec Gabriele Fontana en Maréchale (elle était Sieglinde à Marseille en 2007), et Kate Aldrich (la Salammbô d’Ernest Reyer, en ouverture de la saison passée) dans les habits d‘Octavian ; direction musicale de Philippe Auguin, et mise en scène de Dieter Kaegi.
Yves Coudray proposera ensuite une nouvelle production de Manon Lescaut de Puccini, après sa Manon de Massenet, montée conjointement avec Renée Auphan, il y a deux saisons. Catherine Naglestad dans le rôle-titre et Andrew Richards en Des Grieux feront leurs débuts, avec Marc Barrard (Lescaut) et sous la baguette de Luciano Acocella.
Ce sera ensuite au tour de la rarissime Cendrillon de Massenet (dernière représentation à Marseille en 1910 !), dans une production de l’Opéra de Montréal, et Cyril Diederich au pupitre ; distribution francophone emmenée par Cassandre Berthon, entourée de Marie-Ange Todorovitch, Liliana Faraon, Frédéric Antoun, François Le Roux, …
Après Maria Golovin en 2006, l’Opéra de Marseille reste fidèle au compositeur Gian Carlo Menotti, en confiant une nouvelle production de The Saint of Bleekcker Street à Stephen Medcalf, déjà aux commandes de Il Pirata cette dernière saison. L’équipe de chanteurs est prometteuse, avec en particulier la soprano Karen Vourc’h, le ténor Attila Kiss, et la basse somptueuse Dmitry Ulyanov, sous la direction de Jonathan Webb.
La tournée programmée sur deux saisons du Viaggio a Reims de Rossini posera ses valises en février près de la Canebière (chef d’orchestre Luciano Acocella), puis Attila de Verdi sera proposé dans une mise en espace d’Yves Coudray, dirigé par Giuliano Carella, spécialiste du répertoire italien. Le roi des Huns sera tenu par la basse italienne Giacomo Prestia, aux côtés de Sylvie Valayre (Odabella) et Giuseppe Gipali (Foresto).
Superbe affiche en clôture de saison, avec les débuts très attendus de Patrizia Ciofi en Ophélie, dans le grand opéra français Hamlet d’Ambroise Thomas ; débuts également de Franco Pomponi dans le rôle-titre, direction musicale de Nader Abbassi, et mise en scène de Vincent Boussard.
Des concerts symphoniques jalonnent par ailleurs la saison, avec la venue de chefs tels que Jean-Claude Casadesus, Claudio Scimone, ou encore Klaus Weise, puis au printemps une nouvelle édition du Festival de Musiques Sacrées, avec notamment l’oratorio Elias de Mendelssohn.
François Jestin