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Berlin, Opéra : Une année charnière - [Arts-Scènes]
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Scènes lyriques berlinoises : saison 2009-2010
Berlin, Opéra : Une année charnière

Coup d’oeil sur la programmation des opéras berlinois.

Article mis en ligne le octobre 2009
dernière modification le 14 décembre 2009

par Eric POUSAZ

Les trois opéras de la capitale allemande, dont l’avenir au plan financier est toujours loin d’être assuré sous sa forme actuelle, luttent d’arrache-pied pour fidéliser leur public et proposer des saisons aptes à satisfaire tous les goûts. Les défis sont certes nombreux, mais sont relevés avec panache !

Deutsche Staatsoper
La vénérable salle sise doit fermer pour trois ans parce que ses installations techniques et les possibilités d’accueil du public ne satisfont plus aux actuelles exigences de sécurité. Aussi l’actuelle saison se terminera-t-elle un peu plus tôt que de coutume pour permettre le déménagement de la troupe au Schiller Theater, situé à deux cent mètres à peine de la Deutsche Oper. L’éventail des nouvelles productions, même fortement réduit, ne sent pourtant pas la liquidation. Quatre titres bénéficieront d’un nouvel habillage au cours des prochains mois : Simon Boccanegra de Verdi sera dirigé par Daniel Barenboim et proposera Placido Domingo dans le rôle du Doge habituellement dévolu à un grand baryton verdien. Fabio Sartori, Anja Harteros et Ferruccio Furlanetto l’accompagneront dans sa lente descente aux enfers (Première le 24 octobre).

Deutsche Staatsoper : Christine Schaefer dans « La Chauve-souris »
Crédit Oliver Hermann / Vogue

L’inaltérable Chauve-Souris de J. Strauss sera dirigée en décembre par Zubin Mehta avec une distribution brillante où paraissent les noms de Silvana Dussmann, Roman Trekel, Martin Gantner et Christine Schäfer. La rare Etoile de Chabrier verra Sir Simon Rattle faire une infidélité à ses Philharmoniker et monter sur le podium de la Staatsoper pour cinq soirées en mai 2010. La mise en scène est assurée par le chanteur Dale Duesing alors que la distribution aligne les noms de Jean-Paul Fouchécourt, Magdalena Kozena – partenaire du chef d’orchestre – Juanita Lascarro et Giovanni Furlanetto. Auparavant, pour la traditionnelle semaine baroque confiée en février à René Jacobs, Agrippina de Haendel sera à l’honneur avec Alexandrina Pendatschanska, Bejun Mehta, Dominique Visse, Jennifer Rivera et Anna Prohaska dans les rôles principaux.

Deutsche Staatsoper : René Pape dans « Tristan et Isolde »
Crédit Jeanne Susplugas

Le répertoire, lui aussi moins étendu que de coutume, prévoit pourtant des reprises prestigieuses d’ouvrages de R. Strauss sous la direction de Philippe Jordan (Rosenkavalier, Salomé en septembre et octobre), de Wagner (Tristan et Isolde avec Waltraud Meier, Ekaterina Gubanova, Peter Seiffert, René Pape et Roman Trekel en août, mars et avril 2010 ainsi que Lohengrin dirigé par Barenboim en novembre), Verdi est quasiment absent du programme (seule une Traviata fait surface ici ou là) alors que Mozart est représenté par Figaro, Cosi fan tutte, L’Enlèvement au Sérail et La flûte enchantée.
Eugène Onéguine, Carmen, Faust, L’elixir d’amour, l’increvable Barbier de Séville et le Turc en Italie de Rossini alors que Tosca, Bohème et Butterfly alternent dans le courant de la saison.

Deutsche Oper
Le budget de l’Opéra allemand n’a pas augmenté dans les proportions souhaitées par l’actuelle direction, ce qui a entraîné la suppression de deux nouvelles productions annoncées : Fidelio et Le Colonel Chabert (qui sera donné en version de concert seulement).Quatre nouveautés pour le moins importantes : I Capuleti e i Montecchi de Bellini ouvrira les feux en septembre en version de concert pour servir d’écrin à l’art d’Elina Garanca accompagnée par la Juliette de la nouvelle étoile du chant belcantiste : Ekaterina Siurina.

Deutsche Oper : Elina Garanca dans « I Capuletti e i Montecchi »
Crédit Simon Fowler / Virgin Classics

Suivra, fin septembre, une nouvelle production de La femme sans ombre de R. Strauss mise en scène par Kirsten Harms, directrice de l’Opéra, avec Ulf Schirmer à la direction et Robert Brubaker, Manueal Uhl, Doris Soffel, Eva Johannson et Johan Reuter dans les rôles principaux. Antigone Papopulkas et Lawrence Brownliee seront les héros d’un nouveau Barbier de Séville rossinien en novembre avant l’apparition du rare Rienzi de Wagner donné en prélude à un véritable festival hivernal consacré au maître de Bayreuth. La nouvelle production sera mise en scène par Philipp Stölzl et dirigée par Michail Jurovski avec Torsten Kerl, Camilla Nylund et Kate Aldrich en vedettes.

Deutsche Oper : Camilla Nylund dans « Rienzi »

Après la version de concert du Colonel Chabert du compositeur Hermann Wolfgang von Waltershausen avec Bo Skovhus dans le rôle principal, Otello de Verdi mettra un point final à ce cycle abrégé de nouvelles productions. José Cura, Zeljko Lucik et Anja Harteros en seront les acteurs principaux alors que Paolo Carignani dirigera l’orchestre et que la mise en scène sera assurée par Andreas Kriegenburg.

Les reprises, trop nombreuses pour être toutes citées ici, font cette année la part belle à Wagner, dont tous les titres importants sont repris (sauf Parsifal) entre septembre et avril. Les distributions réunissent les meilleurs éléments du chant wagnérien actuel et permettent au spectateur passionné de s’offrir trois voire quatre soirées pour le prix d’une place à Bayreuth, qui affiche les mêmes noms au demeurant !!! Le reste du répertoire courant couvre tous les genres de Mozart à Strauss mais reste frileux dans le baroque (la salle ne s’y prête pas) et la production d’ouvrages contemporains (les spectateurs se font alors trop rares !)

Komische Oper
Dès cette année, la Komische Oper offre un confort nouveau à ses spectateurs grâce à l’installation d’écrans de sur-titrage individuels fixés dans le dos du fauteuil de chaque siège. L’institution lutte plus ou moins victorieusement contre un public plutôt frileux avec des productions à scandale et/ou à succès de titres souvent peu connus. La situation est d’autant plus périlleuse financièrement que la salle ne connaît pas le système habituel d’abonnements avantageux fidélisant la clientèle. Sept premières sont annoncées, toutes données en langue allemande avec la collaboration de chanteurs souvent jeunes ou restant à l’écart des grands circuits habituels, mais désireux avant tout d’approfondir au maximum la dimension théâtrale des rôles qui leur sont confiés.

Komische Oper : Julia Varady dans « Lear »
Crédit Monika Wolf

Les opéras nouveaux sont ensuite joués en alternance avec les titres plus anciens tirés du fonds du théâtre avant de se trouver finalement réunis en juillet pour un festival permettant de voir en une semaine toutes les productions présentées pour la première fois en cours de saison. Cette année, Rigoletto de Verdi, Zora la Rouge (un opéra pour enfants d’Elisabeth Naske), Lear de Reimann (ouvrage composé expressément pour Dietrich Fischer-Dieskau et Julia Varady), Don Pasquale de Donizetti, Orlando de Haendel, Fidelio de Beethoven et La Périchole d’Offenbach se partageront les faveurs du public.
Dans la bonne vingtaine de titres repris des saisons antérieures, signalons l’exceptionnel cycle des cinq grands opéras mozartiens, une Madame Butterfly époustouflante, une Armida de Gluck décoiffante, une superbe Dame de Pique de Tchaikovsky ainsi qu’un étonnant Amour des trois oranges de Prokofiev et un Chevalier à la Rose de Strauss pour le moins original. De toute façon, quel que soit le titre à l’affiche, un détour par cet opéra s’impose pour tous ceux qui désirent rafraîchir leur approche d’un titre du répertoire qu’ils croient bien connaître. Le choc est au rendez-vous.

Eric Pousaz

Pour plus d’informations :

 Deutsche Staatsoper : http://www.staatsoper-berlin.org/start/index.php
 Deutsche Oper : http://www.deutscheoperberlin.de/
 Komische Oper : http://www.komische-oper-berlin.de/