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Lausanne : La Grange de Dorigny - [Arts-Scènes]
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Saison 2007-2008
Lausanne : La Grange de Dorigny

Dominique Hauser, fondatrice et directrice de la Grange, évoque la nouvelle saison.

Article mis en ligne le novembre 2007
dernière modification le 1er novembre 2007

par Laurent CENNAMO

Un événement du 16 au 18 novembre : la venue à Dorigny – pour la seconde année consécutive – de la Compagnie Pippo Delbono. Après le succès de Le Temps des Assassins en 2006, le célèbre metteur en scène et acteur italien présente une version très personnelle d’Enrico V d’après Shakespeare. Dominique Hauser, fondatrice et directrice de la Grange, nous parle – entre autres choses – de cette expérience théâtrale unique en son genre.

Dominique Hauser, comment s’est faite la rencontre avec la Compagnie Pippo Delbono ? 
La rencontre s’est produite en juin 2005 au théâtre du Merlan à Marseille (Scène Nationale). Pippo Delbono donnait Guerra, treize ou quatorze comédiens étaient sur scène, nous avons été à la fois impressionnées et très touchées, Marika Buffat et moi. Nous nous sommes dès lors demandées quels spectacles seraient possibles pour nous, étant donné les dimensions de notre théâtre. Le Temps des Assassins, une pièce écrite en 1986 qui avait fait connaître la compagnie nous semblait parfaite, et à lui aussi. Il était enthousiaste, d’autant plus qu’il n’était encore jamais venu en Suisse. Les représentations du Temps des Assassins ont rencontré un grand succès à la fois auprès du public et de la critique. Pippo Delbono est quelqu’un qui marque dans le théâtre contemporain, chacun de ses spectacles est une émotion visuelle et émotionnelle très forte, difficile à décrire. Pippo s’intéresse à la marge de la société. Ses spectacles naissent de la rencontre avec, par exemple, des internés d’asiles psychiatriques, des trisomiques, des handicapés ou encore avec des gens qui vivent dans la rue. Chez lui, la frontière entre l’art et la vie est brisée, sans que l’on tombe jamais dans le voyeurisme, le goût très contemporain pour le bizarre ou le monstrueux. Ce qui l’intéresse chez ces personnes handicapées, c’est qu’elles ne vivent pas l’art comme un métier mais comme une expérience fondamentale, liée à la question de la survie. Leur intensité, leur force et leur fragilité, en un mot leur Présence, permettent d’atteindre à beaucoup de justesse et de poésie.

Enrico V, le nouveau spectacle de Pipo Delbono

Pouvez-vous nous fournir quelques informations sur Enrico V, la pièce que le spectateur pourra découvrir du 16 au 18 novembre prochains ?
Enrico V a été créé en 1992. Cette pièce marque une nouvelle étape dans la recherche de Pippo Delbono avec la mise en place d’une méthode de travail très particulière où les participants aux ateliers sont insérés dans le spectacle, dans chaque nouvelle ville où Enrico V est représenté. Du 13 au 18 novembre, un stage sera ainsi organisé par Pippo Delbono à l’attention de jeunes comédiens et danseurs qui seront ensuite intégrés à la pièce – en l’occurrence ils joueront les soldats. Une chance extraordinaire pour des jeunes de la région de se confronter à cet univers !
Enrico V est une pièce hyper-théâtrale. Une très grande attention y est accordée à la gestuelle, à l’étude du corps et de sa dramaturgie, on sent très nettement que Pippo Delbono est passé par la danse – il a notamment travaillé avec Pina Bausch. La force de cette pièce est de parler de choses essentielles en des gestes simples. Les deux acteurs principaux, Pippo Delbono – monstrueux et drôle à souhait dans le rôle de Henri V – et son compère Pepe Robledo, sont excellents. En tant que comédien, je dirais que Pippo se situe entre le clown, le poète et le personnage excentrique. Ce qui frappe c’est l’authenticité de l’ensemble : on sent que les sentiments, avant d’être ressortis dans une forme théâtrale très aboutie, ont été vécus, décortiqués et digérés.

La saison 2007-2008 de la Grange de Dorigny réserve quelques autres belles surprises.
En effet. Du 25 octobre au 11 novembre, la Compagnie Gianni Schneider présentera Platonov d’après Anton Tchekhov. Une pièce sur l’incertitude actuelle, dans laquelle Platonov interroge la frontière entre amour et séduction, affection sincère et jeux de pouvoir… Plus tard dans le mois de novembre, un Dario Fo - ce qui fait toujours plaisir - L’histoire du tigre, par le Teatro Due Punti. Quant à Simone Audemars elle va monter deux pièces cette saison chez nous : d’abord Du rouge dans les yeux de Michel Beretti (du 6 au 9 décembre) et plus tard dans la saison La mastication des morts, une pièce très drôle dans laquelle on entend les morts d’un village nous raconter comment ils sont passés de mort à trépas. Nous travaillons beaucoup avec les étudiants – nous sommes rattachés au Service des affaires socio-culturelles de l’Université de Lausanne, nous sommes en quelque sorte le théâtre universitaire –, organisons également des lectures, des expositions, des concerts (l’Orchestre Universitaire de l’Osul dirigé par Hervé Klopfenstein). En plus du stage avec Pippo Delbono, les étudiants pourront suivre cette année un atelier dirigé par Yann Mercanton, directeur artistique de l’ôdieuse compagnie.

Propos recueillis par Laurent Cennamo

Pour plus d’informations sur Pippo Delbono : Mon Théâtre. Pippo Delbono, Le Temps du théâtre / Actes Sud, 2004.

Réservations : 021 692 21 24
www.grangededorigny.ch