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Genève, Théâtre Am Stram Gram - [Arts-Scènes]
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Am Stram Gram le théâtre : Saison 2007-2008
Genève, Théâtre Am Stram Gram
Article mis en ligne le octobre 2007
dernière modification le 3 janvier 2013

par Firouz Elisabeth PILLET

En exergue du programme de la nouvelle saison, Dominique Catton, directeur artistique, rappelle son intention : « (…) divertir, en proposant à chaque spectateur un plaisir sensible et des matières à discussions autour de la table familiale. ».

Pari tenu et renouvelé pour cette saison 2007-2008 qui se compose de trois créations et de six spectacles repérés par le Théâtre parmi les plus remarquables créations sur le plan international.

Créations et accueils
Au chapitre des créations, un complice de longue date du Théâtre Am Stram Gram, Fabrice Melquiot, revisite le conte de Lewis Carroll, en proposant une lecture insolite et moderne dans son spectacle, Alice et autres merveilles . Parce qu’Alice est une grande figure de nos mythologies modernes, parce qu’elle incarne avec autant d’intelligence que de poésie mélancolique le passage de l’enfance à l’adolescence, avec ses péripéties, ses découvertes, ses émotions, et parce que le Pays des merveilles est le territoire privilégié de l’invention, Fabrice Melquiot fait défiler une trentaine de personnages pour 11 acteurs dans une farandole loufoque chantée, dansée, sortie tout droit de l’esprit seventies, le tout dans une mise en scène signée Christiane Suter et Dominique Catton.
Dans le répertoire des créations, Roberto Salomon consacre son spectacle à une grande plume du vingtième siècle, Jules Renard dont le récit, Poil de carotte , pas si éloigné de notre époque, fait souvent grincer des dents. Une mère, son fils cadet : deux ennemis, un grand classique du genre, un thème universel qui n’a pas pris une ride. Petit dernier de la famille, Poil de carotte cherche l’amour maternel, en vain. Du moins, un peu de reconnaissance. Rien n’y fait. Après Les Deux Gredins, Roberto Salomon aborde un autre conflit familial avec des personnages complexes, dans une mise scène de son complice Gilles Lambert. Troisième et dernière création (en reprise) de la saison, Les derniers Géants entraîne le public sur les pas de Sir Archibald, qui ayant acquis sur les docks de Londres une dent de taille impressionnante, se met aussitôt en expédition. Il finira par les trouver, au fin de la jungle, signant ainsi la fin de leur quiétude. Dans une mise en scène de Nino D’Introna, Dominique Catton interprète magistralement ce rôle de grand voyageur, seul sur scène, dans un décor sobre peuplé des seuls dessins de l’auteur.

« Les derniers géants »
Photo Marc Vanappelghem

Les accueils, au nombre de six cette saison, contenteront toutes les tranches d’âge. Un premier accueil, de la Compagnie L’Artifice, de Dijon, proposera L’Ogrelet , de Suzanne Lebeau. L’Ogrelet vit seul avec sa mère, en retrait dans une forêt très dense. Pour faire l’apprentissage des nouvelles réalités et échapper à son destin, il devra faire ses preuves et se tailler une place bien à lui dans le monde à travers l’accomplissement de trois épreuves. Un récit initiatique qui implique chaque enfant passionnément et le tient en haleine. Des joues fraîches comme les coquelicots , d’Eve Ledig, sera l’occasion de découvrir le Fil rouge théâtre, de Strasbourg. Elles sont sept. Sept femmes. Elles ont rendez-vous avec une histoire. Toujours la même. Comme si elles n’en avaient jamais fini. Une histoire infinie. Chacune la porte en elle, cette histoire. A partir d’une histoire aussi familière que celle du Chaperon rouge, Eve Ledig, metteur en scène virtuose, propose une version bouleversante, emplie d’émotions. Pas de bavardage dans ce « théâtre chanté », l’essentiel est exprimé par les variations vocales, les chants populaires ou savants et le geste. Le chœur, personnage en soi, emplit la scène de ses voix.
Autre compagnie venue d’Alsace, Le Théâtre du Chat borgne propose L’apprentie, le cuistot, les odeurs et le piano . Au centre de la scène, une cuisine tel un ring où se tissent des relations entre l’apprentie et le cuistot. « Les champignons qui mijotent se mettent à chanter, le robinet de l’évier se met à siffler, le frigo s’ébroue et grogne, le bœuf grand-mère rissole et rigole, le sifflet de la cocotte minute se met à valser : « la cuisine tout entière accompagne les gestes de l’apprentie et du cuistot qui se retrouvent chefs d’orchestre bien malgré eux. La relation qui se tisse entre eux est le fil rouge de l’histoire. La cuisine de restaurant est un lieu de théâtre fascinant. Lieu du plaisir, des odeurs, des saveurs, et en même temps, lieu du devoir et du pouvoir. C’est cette double dimension que Jean-Yves Ruf décrit. A en donner l’eau à la bouche.

Compagnies d’ailleurs
Après l’Alsace, Lyon sera hôte d’Am Stram Gram, avec le Théâtre Nouvelle Génération et Yaël Tautavel ou l’enfance de l’art . Parce que leur île a été désertée par les animaux, Gaétan raconte à son jeune frère Yaël, à quoi ressemblait la vie avant ce vaste exode. Mais comment imaginer ce que l’on n’a jamais vu de ses propres yeux ? Dans la vie, tout se peint, tout peut s’imaginer. D’une fraîcheur et d’une poésie rares, ce spectacle nominé aux Molières 2007 imprime durablement ses émotions dans le cœur des spectateurs grâce à ce conte poétique plein de drôlerie et de tendresse. Pour servir cette langue unique, Nino d’Introna a imaginé une mise en scène épurée dans un décor aux allures de toile vivante, excellente initiation à l’art pictural. On retrouve à nouveau un texte de Suzanne Lebeau, Les Souliers de sable , interprété par la Compagnie Le Carrousel, du Québec. Élise et Léo vivent en vase clos, prisonniers de la peur de l’inconnu et d’un temps rigide calculé au grain de sable. Un matin, à cause d’un rêve exquis, du désir de faire quelque chose de bien, de l’excitation de souliers trop longtemps tenus en laisse, ils s’aventurent à l’extérieur. Mais il faut savoir rentrer avant le passage du marchand de sable. Dédié à tous les petits explorateurs aventureux qui vivent chaque découverte comme une victoire, ce spectacle est destiné à un public plus jeune.
Un rendez-vous traditionnel de la programmation est la danse qui, habituellement, clôt la saison. Les Rêves de Karabine Klaxon , dans une chorégraphie de Carolyn Carlson, bouclera cette saison riche et variée. Une première pour la chorégraphe, habituée aux spectacles pour adultes. Il était une fois un petit être énergique, malicieux et pétillant, surnommé Karabine Klaxon. Karabine s’endort et rêve d’aventures incroyables. Inutile de l’appeler, elle préfère rester dans son monde peuplé d’êtres étranges : oiseau au long cou, singe facétieux, créatures zébrées, poisson aux écailles d’argent. Karabine rêve, mais sur scène, ses rêves deviennent réalité. Devenue tradition depuis quelques années, le Choco –Théâtre aura lieu à deux reprises lors de cette saison. Se faire la malle ! , en novembre, proposera une évasion en chansons, légères et impertinentes, autour d’une malle mystérieuse. Le temps d’une tartine (en matinale) ou d’un goûter (l’après-midi), les jeunes enfants pourront se familiariser avec le théâtre, et les petits frères et sœurs sont les bienvenus. Le deuxième Choco-Théâtre, en avril, sera la reprise de Pas si bête , succession savoureuse de chansons et petites histoires s’articulant autour du thème du conte de Delessert, La souris qui reçoit une pierre sur la tête et découvre le monde. 

Firouz-Elisabeth Pillet

www.amstramgram.ch, Tél 022/735.79.24