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Concerts du dimanche : Saison 2007-2008
Genève, Concerts du dimanche

Entretien avec Pierre Skrebers au sujet de la nouvelle saison des Concerts du dimanche.

Article mis en ligne le novembre 2007
dernière modification le 5 novembre 2007

par Laurent CENNAMO

Programmateur en Art musical de la ville de Genève en charge de la musique classique depuis 2000, Pierre Skrebers nous présente quelques points forts de la saison 2007-2008 des Concerts du dimanche. En mélomane averti.

En effet, les programmations de Pierre Skrebers témoignent non seulement d’un vif désir de faire partager son plaisir aux citoyens genevois, mais également d’une grande connaissance du répertoire, connu ou moins connu. En plus de ses activités au sein du Département des affaires culturelles, Pierre Skrebers est l’un des fondateurs des éditions La Dogana à Genève.

Quels sont les critères qui guident vos choix lors de la programmation des Concerts du dimanche au Victoria Hall ?
Pour les Concerts du dimanche, nous choisissons généralement des œuvres issues du grand répertoire afin de rassembler un large public. N’ayons pas peur de jouer La petite musique de nuit de Mozart à l’occasion. Nous faisons appel à des artistes ou à des ensembles (symphoniques ou choraux, d’ici ou d’ailleurs) qui bénéficient d’une certaine audience. La salle du Victoria Hall compte près de 1530 places et il nous faut bien penser à les remplir... Mais notre principal objectif est le suivant : offrir une promenade dans la grande musique classique, une promenade qui soit intéressante à la fois pour un public non averti et pour les connaisseurs.
Pour ce qui est de la programmation, je me suis aussi fixé une sorte de règle : qu’on ne joue pas deux fois la même œuvre sous mes fonctions. Mon plaisir est de chercher toujours autre chose. Depuis 2001, nous avons ainsi joué énormément de répertoire, connu et moins connu. C’est une chose formidable de voir la qualité des interprètes qui ont participé pour des saisons municipales. C’est cela qui justifie l’entreprise, l’offre, on le sait, étant très riche à Genève. Il ne s’agit pas pour nous de concurrencer qui que ce soit ou de marcher sur les plates-bandes des autres, mais bien de compléter l’offre du point de vue d’un répertoire de qualité et original.

Le pianiste Jean-Yves Thibaudet voir le portrait de l’artiste proposé par Pierre Jaquet sera présent au Victoria Hall le dimanche 18 novembre. Un événement ?
Jean-Yves Thibaudet est un événement à lui tout seul. C’est un virtuose, un pianiste d’une grande musicalité. Un personnage excentrique qui plus est, très sympathique et doué d’un panache extraordinaire. Il est un des accompagnateurs d’Angelika Kirschlager, depuis 2002 il s’est également produit dans de prestigieux festivals : à Salzbourg en récital avec Renée Fleming, à Spoleto avec Cecilia Bartoli… Il avait tout juste quinze ans quand il a remporté le Premier Prix du Conservatoire de Paris. Pour ce concert en collaboration avec l’OSR, Thibaudet interprétera d’abord L’Amour des trois Oranges, l’admirable suite pour orchestre de Prokofiev. En deuxième partie de concert, nous entendrons le concerto en ré bémol majeur de Khatchaturian, une œuvre digitalissime… et puisque Thibaudet est un pianiste digital, nous sommes enthousiastes !

L’Orchestre de Chambre de Genève, crédit mandog.ch & virinia renaud

Chaque année, vous tenez à faire appel à des ensembles locaux ou régionaux. L’Ensemble Cantatio se produira en janvier de l’année prochaine ; pour quel programme  ?
L’Ensemble Cantatio de John Duxbury est un chœur professionnel de grande qualité soutenu par la Ville au budget. Notre rôle est d’assurer une visibilité localement à de tels ensembles. Cela fait près de vingt-cinq ans que John Duxbury est actif à Genève ; par le passé, nous avons déjà eu l’occasion d’effectuer de belles collaborations. Au programme le 20 janvier, le Salve Regina de Haydn et une rareté, une œuvre méconnue : le Davidde Penitente de Mozart. Il s’agit en quelque sorte d’une préfiguration de La Grande Messe en ut mineur de Mozart. L’auditeur qui découvre ce répertoire sera sans nul doute charmé par l’œuvre ; quant au connaisseur, il reconnaîtra la messe en ut sous d’autres habits, ce qui devrait le réjouir.

Parlez-nous de cet « Hommage à Raymond Leppard » programmé le 6 avril 2008.
C’est Marcel Quillévéré, le directeur artistique de l’OCG, qui a eu l’idée réjouissante de faire appel à Raymond Leppard, lequel fête cette année ses quatre-vingts ans. Leppard a joué un rôle de premier plan dans le grand mouvement qui, dès le milieu du XXe siècle, a conduit à la redécouverte de la musique ancienne et baroque. Tout le monde le connaît par le disque - le nombre de ses enregistrements est invraisemblable ; dans les années 70 Monteverdi c’était lui. Au programme lors de ce concert, qui est aussi un hommage, de la musique ancienne avec Monteverdi et Cavalli, de la musique suisse (la Petite Symphonie Concertante de Frank Martin) et du Haydn. La 92e Symphonie Oxford de Haydn est l’une des plus aimables. Quant à la suite de ballet que Leppard concocte à partir du Bal des Ingrates de Monteverdi, elle est typique de sa démarche, à la fois fouillée et vivante.

Propos recueillis par Laurent Cennamo

Tel : +41 (0)22 418 65 00, www.ville-ge.ch/vh