Dirigé par le binôme Rosa Cullell et Joan Matabosch, qui associe qualité artistique et rigueur administrative, le Gran Teatre del Liceu de Barcelone occupe une place prépondérante dans le cénacle lyrique européen.
Le grand répertoire côtoie chaque saison la création contemporaine et le patrimoine catalan, tout en réservant quelques échappées vers la musique légère où les soirées commémoratives en hommage à une personnalité marquante. La dense programmation débutera le 25 septembre 2007 avec un Andrea Chénier dirigé par Pinchas Steinberg et mis en scène par Philippe Arlaud (jusqu’au 17 octobre), qui verra le retour du grand ténor José Cura (inoubliable Otello sur ce plateau en 2006) et de Deborah Voigt, protagoniste il y a peu d’une Gioconda – le couple chantant en alternance avec Fabio Armiliato et Daniela Dessi – et se terminera le 30 juillet 2008 avec une reprise de la sulfureuse production du Don Giovanni de Mozart signée Calixto Bieito (22-30 juillet) avec dans le rôle-titre Simon Keenlyside entouré de Véronique Gens, Angeles Blancas, Juanita Lascarro, accompagnées par Friedrich Haider.
Si le 19ème siècle est fortement représenté, avec Aida (19 novembre – 19 janvier) confiée à José Antonio Gutierrez pour la régie et Daniele Callegari pour la partie musicale avec Fiorenza Cedolins, Micaela Carosi et Hasmik Papian dans le rôle de la princesse éthiopienne, une nouvelle production de Cenerentola signée Joan Font (23 décembre – 20 janvier) tenue tout spécialement par Joyce DiDonato, Juan-Diego Florez et le chef Patrick Summers, mais encore Luisa Miller (19 juin – 7 juillet) défendue par Krassimira Stoyanova, superbe Desdemona sur cette scène en 2006 et/ou Angeles Blancas, ainsi qu’un Tannhäuser coproduit avec l’Opéra de Paris (19 mars – 22 avril) imaginé par le prolixe Robert Carsen, avec Sebastian Weigle, Peter Sieffert ou Robert Gambill, Petra-Maria Schnitzer ou Elisabeth Matos, Béatrice Uria-Monzon ou Judith Nemeth et Bo Skovhus, le 20ème siècle n’est pas oublié.
Autre production venue du Palais Garnier, le diptyque Château de Barbe Bleue de Bartok et Journal d’un disparu de Janacek due au collectif catalan La Fura dels Baus, sera présentée du 2 au 4 novembre puis du 7 au 20 avril sous la direction de Josep Pons, tandis que Britten aura les honneurs du Liceu entre le 13 et la 30 mai avec le nouveau spectacle de Willy Decker, Mort à Venise . Deborah Polaski, très aimée en Catalogne, sera présente du 19 février au 3 mars pour créer la nouvelle Elektra de Strauss, assurée par Guy Joosten et Sebastian Weigle, directeur musicale des lieux : la soprano américaine sera entourée de Adriane Pieczonka et d’Eva Marton. Très liée au public catalan qui l’acclame chaque année, Edita Gruberova sera à l’affiche les 22, 26 févier et 1er mars pour des versions concertantes de Lucrezia Borgia de Donizetti, dirigées par Stefan Anton Reck, en compagnie d’une autre diva adulée en ces lieux, Ewa Podlès, ainsi que Josep Bros et d’Ildebrando D’Arcangelo, tandis que 2 concerts de La Walkyrie (28 et 31 mai) permettront de retrouver Waltraud Meier et Placido Domingo, ainsi que Evelyn Herlitzius, accompagnés par Sebastian Weigle.
A noter enfin, une nouvelle production de Hangman, Hangman, the town of greed , du compositeur catalan Lleonard Balada, les 15, 17 et 18 novembre (foyer). Les amateurs de récitals pourront applaudir Felicity Lott (10 octobre), Juan-Diego Florez (30 novembre), Rolando Villazon (13 janvier), Robert Holl (13 avril) et José Carreras (17 juin), pour le 50ème anniversaire de ses débuts au Liceu, tandis que des hommages à Marlene Dietrich par Angela Denoke (14 et 16 décembre), à Stephen Sondheim par Liz Callaway (25 et 27 avril) et des airs de comédie musicales par Faith Prince (12 et 14 juin), ponctueront cette intense saison qui propose également des concerts et des spectacles en faveur du jeune public.
François Lesueur