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Livres d'art No. 209 - [Arts-Scènes]
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Livres d’art No. 209

Sélection dédiée à « Rothko » (Flammarion/Skira), « Le Vin et la musique » (Féret) et « La Photographie en France, des origines à nos jours » (Flammarion).

Article mis en ligne le décembre 2008
dernière modification le 1er février 2009

par Laurent DARBELLAY

Rothko
Loin des effets de mode et des expositions tapageuses, Mark Rothko est considéré aujourd’hui à raison comme un des plus grands artistes du XXe siècle. Pourtant, rares sont les volumes consacrés en français à l’artiste américain d’origine russe, né en 1903 et suicidé en 1970. Flammarion répare enfin cette injustice avec une splendide monographie, publiée tout d’abord comme catalogue de l’exposition romaine de 2007-2008, et qui suit la trajectoire de Rothko depuis ses débuts dans les années 40 jusqu’à la plénitude artistique qu’il atteint vers 1950. Dans ces œuvres envoûtantes, que le volume évoque par de nombreuses pleines pages, les formats s’agrandissent, la structure des toiles se simplifie (une association verticale de larges rectangles unis), et le travail sur la couleur devient central : les teintes des rectangles sont à la fois denses et vibrantes, lumineuses, subtiles ; les contours des formes sont tantôt précis et définis, tantôt diffus et tremblants ; l’association des couleurs est parfois basée sur des jeux de teintes complémentaires, parfois sur des variations d’un même ton, mais aussi sur des effets de choc (rouge et blanc par exemple).
La qualité et le grand nombre des œuvres évoquées, ainsi que les commentaires de plusieurs spécialistes de Rothko, permettent de suivre l’évolution de l’artiste dans le choix des dominantes colorées : très claires au début des années 50 (beaucoup de jaune, de violet, de bleu clair, de blanc), évoluant ensuite vers des teintes parfois plus denses et foncées (bleu nuit, vert, brun, rouge), pour atteindre au milieu des années 60 des tons extrêmement assombris (brun sur noir, noir sur pourpre), au point que les formes rectangulaires ne sont quasiment plus discernables des fonds.
Par la qualité et le nombre des œuvres reproduites, la monographie permet de pénétrer progressivement dans l’œuvre de ce peintre d’une manière assez proche de la progression de l’artiste tel que Rothko la définissait : « the progression of a painter’s work, as it travels in time from point to point, will be toward clarity : toward the elimination of all obstacles between the painter and the idea, and between the idea and the observer ».
Sous la direction d’Olivier Wick, Flammarion/Skira, 65 euros

Le Vin et la musique
Sous-titré « Révélations sur des accords divins », cet ouvrage propose une évocation variée et très libre des liens entre le vin et la musique, évocation qui plus est richement illustrée d’une iconographie très variée – toiles, gravures, sculptures, photos. Alors que les liens entre le divin breuvage et l’art musical semblent à la fois évidents et ancestraux – Michel Onfray n’écrit-il pas que « le temps du vin est celui de la musique, évanescent et destiné à creuser l’âme pour laisser des traces, des souvenirs, des témoignages » –, ils n’avaient encore jamais fait l’objet d’un ouvrage.
Sylvie Reboul aborde la question selon trois angles de réflexion. Tout d’abord, elle interroge les relations entre le vin et la musique à travers les âges, depuis l’antiquité et les banquets médiévaux jusqu’aux guinguettes et les fêtes des vignerons. Dans un second temps, l’auteur étudie la présence du thème viticole dans la création musicale, à différentes époques et dans de nombreuses cultures ; on passe ainsi de l’opéra à la chanson française, de la chanson populaire à Georges Brassens, des valses exaltant le Champagne au Champagne pour tout le monde de Jacques Higelin. Enfin, la dernière partie du livre évoque le vin dans la vie des musiciens, des troubadours jusqu’aux compositeurs romantiques, en passant par Lully « le débauché » et Rossini « le fin gastronome ».
Un livre à savourer.
Sylvie Reboul, Féret, 49 euros

Anonyme, « Photographes excursionnistes en forêt », vers 1890, p20
Plaque de projection, 8,4 x 10 cm. Collection Société française de photographie.

La Photographie en France, des origines à nos jours
La France a été et demeure incontestablement un des plus grands pays de l’art photographique, sinon le plus grand, avec lequel rivalise seulement les États-Unis.
Dans cet ouvrage à la fois savant et vivant, précis et facile d’accès, riche en commentaires mais donnant une place de choix aux illustrations, Claude Nori, figure historique de la photographie française, propose un passionnant panorama chronologique. L’analyse de Nori se déploie à cheval sur trois siècles, et si elle accorde une place prépondérante aux plus célèbres figures françaises de l’art photographique (de Nadar à Cartier-Bresson, de Brassaï à Lartigue, de Niepce à Doisneau, de Daguerre à Riboud), elle ne néglige pas les figures moins connues ou très contemporaines.
En outre, l’auteur n’hésite pas à remonter à des sources méconnues de la création photographique, et envisage également au gré des 14 chapitres du livre les différents genres de l’expression photographique (la photo artistique, le photojournalisme, la photo de mode, etc.).
Une parfaite introduction à la richesse et à la complexité de l’art photographique, doublé d’un survol exhaustif de la production française.
Claude Nori, Flammarion, 45 euros

Laurent Darbellay