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Orange : “Mireille“ - [Arts-Scènes]
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Orange : “Mireille“

La Mireille de Robert Fortune.

Article mis en ligne le octobre 2010
dernière modification le 30 octobre 2010

par François JESTIN

Belle réussite pour la Mireille de Gounod, après un parcours semé d’embuches.

Absent depuis 1970 au Théâtre antique, le retour gagnant du plus provençal des opéras n’était pas assuré d’avance. D’abord, Mireille n’attire a priori pas autant les foules que ses copines Carmen, Aida ou Tosca, et surtout sans vedette internationale à l’affiche. Ce mercredi soir, il est alors réjouissant de voir un théâtre bien rempli. Autre difficulté, cette première est une représentation « sans filet » : la répétition générale a été annulée (panne d’électricité), ainsi que la pré-générale (pluie). Enfin, la météorologie semble à nouveau faire des siennes : un peu de vent (de bon ton pour évoquer le livret de Carré, tiré du poème de … Frédéric Mistral) et quelques gouttes de pluie qui provoqueront une brève interruption en deuxième partie. Le succès en est d’autant plus éclatant, succès collectif, mais à mettre certainement d’abord sur le compte du chef Alain Altinoglu, à la tête d’un magnifique Orchestre National de Bordeaux-Aquitaine : maintien de la tension dramatique, de l’urgence de l’action, de l’expression des sentiments, etc.

Nathalie Manfrino est « Mireille »
© Grand Angle Orange

La distribution vocale est intégralement francophone et très homogène, à une exception près. Abordant pour la première fois le rôle-titre, très long et difficile, Nathalie Manfrino semble démarrer prudemment, avec de superbes piani filés, mais aussi des attaques timides sur plusieurs aigus. Les moyens s’épanouissent par la suite et la soprano compose une Mireiile émouvante et très belle en scène. Le ténor Florian Laconi (Vincent) a un timbre plutôt ensoleillé et suffisamment volumineux, même s’il semble pousser par moments pour y arriver, tandis que Franck Ferrari (Ourrias) est le réel point faible de l’équipe, ses aigus étranglés devenant malheureusement inaudibles. Marie-Ange Todorovitch (Taven) projette magnifiquement sa voix de vraie-fausse vieillarde, et les deux basses Nicolas Cavallier (Ramon) et Jean-Marie Frémeau (Ambroise) possèdent une diction remarquable et des moyens adéquats. Les rôles secondaires sont aussi tenus de manière brillante : le timbre de Karen Vourc’h (Vincenette) est un régal, ainsi que celui d’Amel Brahim Djelloul (La Voix / Abdreloun).
La production de Robert Fortune, qui fréquente l’ouvrage depuis de nombreuses années, reste dans le traitement classique – costumes provençaux et farandoles – sans tomber dans la caricature. Un écran, en lame horizontale contre le mur, permet de projeter des fonds de décor, plus ou moins réussis. Les premières images stylisées, inspirées de tableaux impressionnistes (Cézanne ou van Gogh), paraissent ainsi moins convaincantes que la très efficace séquence finale des cierges enflammés aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

François Jestin

Gounod : MIREILLE : le 4 août 2010 au Théâtre Antique d’Orange