Deprecated: Using ${var} in strings is deprecated, use {$var} instead in /home/clients/5f3066c66025ccf8146e6c2cce553de9/web/arts-scenes/ecrire/base/objets.php on line 1379
Montreux : Le jazz de retour - [Arts-Scènes]
Arts-Scènes
Slogan du site

Cinéma Danse Expositions Musique Opéra Spectacles Théâtre

Montreux Jazz Festival
Montreux : Le jazz de retour

Magnifique programmation que celle de l’édition 2010 !

Article mis en ligne le juillet 2010
dernière modification le 19 août 2010

par Frank DAYEN

Grâce à Keith Jarrett, Pat Metheny, Kenny Garrett, Brad Mehldau, Mark Knopfler ou encore Roy Haynes, le Montreux Jazz retrouve son nom, donc son âme.
Ces artistes de jazz et de blues rejoignent une programmation éclatante, qui comprend Phil Collins, Youssou N’Dour, Massive Attack, Air, Charlotte Gainsbourg, Roxy Music…

Enfin, après quelques années de relative dispersion dans sa programmation (jusqu’à s’égarer dans la techno de Laurent Garnier) et la compilation de têtes d’affiche de tout bord au détriment de ce qui a fait son nom, le festival du toujours présent Claude Nobs semble revenir à ses racines jazz. Cela permettra de recibler son public, ou de le rappeler à son bon souvenir. Petit aperçu des principaux concerts qui les attendent.

Jazz donc
Si la présence de Herbie Hancock ne fait aucune surprise au Montreux Jazz – c’est la 26e fois qu’il s’y produit, un record ! -, l’événement s’appelle cette année Keith Jarrett, rare en concert jusqu’à cette année, sortie d’un album avec Charlie Haden oblige. Le pianiste prodige est accompagné de Gary Peacock et Jack DeJohnette, des fidèles puisqu’à ce jour le trio a signé pas moins d’onze albums. Le pianiste Brad Mehldau jouera aussi en trio (gageons qu’il se permettra tout de même sa superbe interprétation solo du Teardrop de Massive Attack, comme il l’a fait à l’Heure Bleue de la Chaux-de-Fonds en 2007). Autres pianistes, Chick Corea sera accompagné de sa Freedom band, Diana Krall et Norah Jones de leur formation respective. Seule Tori Amos ose un concert en piano solo. Plus loin, au Château de Chillon, le jeune Yaron Herman se déchaîne en frappant sur les cordes de son piano : histoire de réitérer l’exploit de son concert improvisé au temple du Cully Jazz cette année ?

Becs, plectres et baguettes magiques
Le piano n’est pas le seul instrument à défendre la couleur bleue dans cette déroutante édition du Montreux Jazz. Il y a aussi la batterie : celle de Phil Collins – oui, vous avez bien lu ! –, qui revisite les succès soul de la Motown des années 60 à l’occasion d’une soirée d’ouverture déjà sold out, ou celle de Roy Haynes. Batteur préféré de Charles Parker, cet autodidacte peut se vanter d’avoir joué avec Armstrong, Stan Getz, Billie Holiday, Monk ou Coltrane.
Il y a aussi le saxophone : celui de l’Américain Kenny Garrett (qui a joué avec le déifié Miles) ou celui de l’Allemand Klaus Doldinger (auteur de la musique du film Das Boot ou du générique de la série TV Tatort).
Tandis que les guitares ouvrent le jazz à d’autres genres musicaux. Ainsi Pat Metheny, qui revient à Montreux avec sa guitare multicordes, le guitariste de Dire Staits Mark Knopfler (soirée déjà complète), la légende du blues Buddy Guy, qui fête ses 74 ans à Montreux (dont les accents rock influencèrent Hendrix et Clapton), Elvis Costello (le mari de Diana Krall se produit ici avec son groupe The Sugarcanes), le son jazz-rock de Gary Moore (tiens, mais où a-t-il bien pu cacher sa rugissante durant tout ce temps ?), les ambiances hispaniques de Paco de Lucia, les notes blues folk de Katie Melua ou le jeune guitariste de San Francisco Julian Lage.

Norah Jones

L’Afrique à l’honneur
Cette année, les influences africaines ont remplacé les habituels rythmes brésiliens : le guitariste béninois Lionel Loueke, le chanteur guitariste sénégalais Baaba Maal, ou la chanteuse de gospels et negro spirituals Jessye Norman, qui interprète pour l’occasion des compositions de Duke Ellington et… de Gerschwin ! Et puis, comme Montreux accueillera à la rentrée le Sommet de la Francophonie, Angélique Kidjo et Youssou N’Dour célèbrent "Mama Africa" à l’occasion d’une soirée spéciale.
Les influences africaines seront aussi perceptibles à travers la soul d’Erykah Badu, de Janelle Monae (Many moons), voire de l’Allemande Joy Delanane.

Les pointures
Le Montreux Jazz ne serait pas tout à fait lui-même sans ses stars, c’est-à-dire celles qui n’ont pas sacrifié leur création musicale pour la gloriole. Ainsi la Roxy Music de Bryan Ferry, Phil Manzanera et Andy Mackay n’est pas enterrée. Le festival ressuscite Petula Clark et le rockeur Billy Idol, et s’offre non seulement Martina Topley-Bird, épouse de Tricky, qui apparaît sur deux titres de Massive Attack (ces deux derniers étant aussi présents), mais également, entre autres, Simply Red, Phoenix, et les Français Vanessa Paradis, Charlotte Gainsbourg et Air. Ceux-ci ne joueront ici pas avec celle-là ; dommage, la scène du MJF aurait pourtant été une bonne occasion, Air ayant signé plusieurs morceaux de la fille de feu le grand Serge).
Enfin, pour les raisons que nous avons évoquées plus haut, la programmation rap et hip-hop s’annonce cette édition légitimement plus réduite : citons tout de même Gil Scott-Heron (qui passe pour l’inventeur du rap), Missy Elliott et De la Soul.

Les jeunes
A côté des artistes purement jazzy et des têtes d’affiche, le MJF équilibre son affiche en accueillant quantité de jeunes musiciens, qui ne sont pas des débutants pour autant : Willy Mason (dont le Save myself a d’ores et déjà fait le plein), Asa (dont le Fire in the mountain tourne en boucle dans toutes les têtes), le compositeur-pianiste-chanteur Chris Garneau, la révélation zurichoise Sophie Hunger, la Française Emilie Simon et les tout aussi électro Solange la Frange et Chromeo, Regina Spektor, Jamie Lidell…
Le mélomane enthousiaste n’hésitera donc pas à opter pour le passe à 1’500 francs. Vraiment une affaire !

Frank Dayen

Montreux Jazz Festival, du 2 au 17 juillet 2010, www.montreuxjazz.com, rés. TicketCorner (Poste, Coop…) et FNAC.