Entre continuité et innovations le Menuhin Festival de Gstaad propose plus de 40 concerts du 16 juillet au 5 septembre.

Ecouter un concert de premier ordre dans le cadre intime des belles églises du Saanenland à l’acoustique irréprochable, entouré d’un public connaisseur et bien élevé, est une des expériences que l’on ne peut faire qu’en venant au Menuhin Festival de Gstaad. Pour son édition 2010, toujours sous la direction de Christoph Müller, celui-ci reconduit la formule qui fait son succès : une programmation équilibrant savamment têtes d’affiche et découverte de talents, grand répertoire et nouvelles expériences. Des cours de maîtres et des semaines d’orchestre viennent compléter l’offre.
Deux grandes nouveautés tout de même cette année : les premiers concerts du Gstaad Festival Orchestra (lancé à Londres en octobre dernier) sous la direction de Maxim Vengerov et la première édition de la Gstaad Piano Academy, conduite par András Schiff, « Artiste en Résidence » 2010.

Piano
C’est avec András Schiff et Schumann que débute le Festival : Récital d’œuvres pour piano pour le concert d’ouverture (16 juillet), pour piano et cordes (20 juillet), pour piano, voix et orchestre sous la conduite d’Heinz Holliger (22 juillet).
Après avoir entendu Schiff, l’amateur de piano ne voudra pas manquer le récital Chopin du pianiste croate Dejan Lazic déjà invité l’année dernière (28 juillet) ni celui d’Arcadi Volodos qui sait allier virtuosité et poésie dans des œuvres de Scriabine, Schumann, Albéniz et Liszt (5 août). Piano encore avec un pianiste que l’on dit promis à une belle carrière, Reto Reichenbach, dans un programme varié de Bach à Messian (18 août).

Musique de chambre
L’amateur de musique de chambre trouvera quant à lui largement son compte avec l’intégrale des dix sonates pour violon et piano composées pour huit d’entre elles par un Beethoven encore jeune et qui veut se faire connaître. Elles seront données par Guiliano Carmignola dont on connaît l’incroyable aisance technique, accompagné au pianoforte de la musicienne Yasuyo Yano, sa complice de toujours (31 juillet). Il pourra à nouveau écouter Fazil Say en compagnie de la violoniste Patricia Kopatchinskaja dans un programme Beethoven, Fazil Say, Ravel et Bartok (7 août). C’est avec un immense plaisir qu’il retrouvera les musiciens du Leipziger Streichquartett, des habitués du Menuhin Festival puisqu’on leur doit une mémorable intégrale des quatuors de Beethoven donnée de 2007 à 2009. Ce sera à l’occasion de deux concerts : le premier permettra de découvrir un arrangement pour quatuor à cordes des Sept paroles du Christ de Haydn, sept mouvements entre lesquels seront insérés, comme autant de réponses, des compositions parfois très contemporaines (8 août) ; le second permettant d’entendre les trois quatuors de l’opus 41 de Schumann (9 août). Enfin on se réjouit d’entendre le Quatuor Hagen dans un programme Chostakovitch, Webern, Grieg (26 août).

Œuvres syphoniques
Si ce sont les œuvres symphoniques qui vous attirent, vous aurez l’embarras du choix. Le Requiem allemand de Brahms sera donné par la Camerata Vocale Freiburg et le Kammerorchesterbasel placés sous la direction de Winfried Toll (17 juillet). Exceptionnel par sa nouveauté sera le concert donné par le Gstaad Festival Orchestra sous la direction du grand violoniste Maxim Vengerov avec Fazil Say (Rimsky-Korsakov, Tschaïkowski, une création de Daniel Schnyder, Moussorgsky / 13 août). Le tempérament de Valéri Gergiev à la tête du London Symphony Orchestra pourra à nouveau être apprécié dans la 5ème de Mahler précédé du merveilleux concerto pour violon op. 47 de Sibélius avec en soliste Leonidas Kavakos (20 août). Soirée russe pour ce qui est des interprètes avec l’Orchestre national de Russie, direction Mikhail Pletnev, dans le concerto pour violon de Bruch (soliste Vadim Repin) et la 6ème symphonie de Glasounov que beaucoup découvriront (28 août).

Ouverture
L’éclectisme ou l’ouverture étant la marque du Menuhinfestival, dans l’esprit de son fondateur, vous trouverez chaussure à votre pied que vous soyez amateur de musique vénitienne du 17e siècle avec la soprano Nuria Rial (27 juillet), de musique baroque avec un ensemble sous la direction de Daniel Hope (2 août), de musique pour harpe avec Xavier de Maistre (4 août), de jazz avec Bobby McFerrin (14 août) ou l’Adam Taubitz Band (21 août) sans oublier les nombreuses découvertes de jeunes talents à l’occasion des concerts en matinée. Et puis, si vous êtes sur place pendant la dernière semaine du Festival (29 août-4 septembre) vous serez gâté par une déclinaison de toutes les musiques tziganes couronnée par une Grande Fête des Tziganes sous la tente du Festival (4 septembre).
Enfin, Cecilia Bartoli sera à nouveau présente à Gstaad pour un récital (24 août) et une masterclass avec sa mère Silvana Bazzoni Bartoli (18-25 août). Quant à Jordi Savall, c’est en compagnie de son fils Ferran, chanteur et luthiste, qu’il proposera un voyage dans l’espace et dans le temps entre Bretagne, Proche Orient, Catalogne et Espagne, entre Renaissance et monde d’aujourd’hui, entre musique écrite et improvisation (11 août).

Christian Bernard

Renseignements sur www.menuhinfestivalgstaad.ch