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Les Nuits musicales du Suquet à Cannes
Cannes : Les Nuits du Suquet

Magnifique récital au Suquet.

Article mis en ligne le septembre 2010
dernière modification le 18 septembre 2010

par Claire BRAWAND

Certains restent assis, saisis de stupeur. D’autres tentent en vain de retenir leurs larmes, en proie à une émotion indicible. La plupart, enfin, se tient debout et applaudit à tout rompre. Les bravo pleuvent de toutes parts ce lundi 26 juillet au parvis de l’Eglise Notre-Dame d’Espérance, située dans le charmant quartier du Suquet à Cannes.

Plamena Mangova aux doigts de fée
Rares sont les concerts qui provoquent un tel engouement général. Le récital de la pianiste bulgare Plamena Mangova – Grand Prix Reine Elisabeth de Belgique en 2007 – en fait partie. A voir ses petites mains d’enfant, on peine à imaginer qu’elle ait pu maîtriser avec une telle aisance des pages de Liszt réputées pour leurs accords aux écarts considérables : Mephisto Valse, Chasse-Neige (un véritable tourbillon blanc !), …

Plamena Mangova
© HDK Miura

Mais l’émotion naît moins de la virtuosité éblouissante de la jeune femme que de cette faculté unique qu’elle a de nous raconter une histoire avec une sincérité intacte, une sensibilité à fleur de peau et une profonde conviction. Son interprétation de la Sonate n°4 D537 de Schubert laisse sans voix, tant la dramaturgie de cette musique, son ambiguïté si caractéristique est rendue avec justesse. Et que dire de ces lieder, extraits notamment du Voyage d’hiver (1827) – Der stürmische Morgen, Mut, Nebensonnen –, transposés au piano par Liszt, où Plamena Mangova parvient à faire ressortir le ligne chantée et à exprimer ainsi tout le désespoir du voyageur… L’on souhaiterait parfois, notamment chez Schubert, que la main gauche fasse entendre des sonorités plus amples et profondes. La main droite, quant à elle, est d’une légèreté et d’un perlé déconcertants (les trilles de l’Impromptu op. 142 N°3 de Schubert !).

Christophe Alvarez

En première partie de soirée, le jeune Christophe Alvarez a livré un récital d’une grande finesse, entièrement dédié à Chopin. Quelle légèreté dans la Valse op.18 ! On aurait néanmoins apprécié que ce jeune homme délicat se laisse aller à davantage de brillance, d’élan et de passion.

Claire Brawand