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En marge du Festival d’Aix-en-Provence
Aix : Festival 2010

Entretien avec Bernard Foccroule, et aperçu de la programmation.

Article mis en ligne le juin 2010
dernière modification le 19 juillet 2010

par François JESTIN

Bernard Foccroulle, Directeur du festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence, a bien voulu répondre à quelques questions de Scènes Magazine au sujet de l’édition 2010.

Olga Peretyatko
© Gary Kapluggin

Cinq opéras pour l’édition 2010 du festival d’Aix (du 1er au 21 juillet), qui propose les plus grands noms de la mise en scène.
A savoir, Dmitri Tcherniakov pour Don Giovanni (Bo Skovhus dans le rôle-titre), Christof Loy pour l’Alceste de Gluck (avec Véronique Gens), Robert Lepage pour Le Rossignol de Stravinsky, Trisha Brown pour le Pygmalion de Rameau (avec William Christie et ses Arts Florissants).
L’affiche est complétée par une création d’Oscar Strasnoy – El Regreso – et de beaux concerts, en particulier le programme Berlioz (17 juillet) avec Colin Davis dirigeant le London Symphony Orchestra.

Entretien : Bernard Foccroule


Pour cette prochaine édition 2010, s’agit-il du premier programme véritablement « à votre main » ?
J’assumais déjà la responsabilité des trois dernières éditions, avec passion, même si je n’étais pas à l’origine des choix antérieurs, en particulier du Ring, à l’affiche entre 2006 et 2009. Disons que, pour l’été prochain, j’ai eu une plus grande liberté dans la construction des spectacles.

Peut-on considérer l’affiche 2010 à l’image de ce que seront les saisons suivantes ?
Oui tout à fait, on y retrouve les grandes lignes que j’avais annoncées dès
2006-2007. D’abord la place centrale de Mozart, compositeur lié à l’histoire du festival, et puis l’importance de ses contemporains, avec l’Alceste de Gluck, et la grande tragédienne Véronique Gens dans le rôle-titre. Un festival est aussi l’occasion de proposer au public des titres moins connus, et je crois qu’à cet égard le Rossignol de Stravinsky, mis en scène par Robert Lepage, sera bien en phase avec cette atmosphère festive. Ensuite, le répertoire baroque trouvera sa place avec Pygmalion de Rameau, et enfin je n’oublie pas la création, en montant El Regreso, opéra de chambre composé par Oscar Strasnoy.

Bernard Foccroulle
© Johan Jacobs

La place de Mozart n’est-elle pas plus étroite cette année, avec un seul titre au programme ?
Nous continuerons à donner un ou deux titres chaque année. Un des problèmes avec Mozart est que les grands titres reviennent très rapidement dans les choix de programmation sur plusieurs années, et je ne souhaite pas me laisser enfermer dans l’obligation de programmer deux Mozart chaque année. Se pose ensuite la question des opéras de jeunesse ; certains ouvrages n’ont pas été représentés à Aix depuis des années, et nous avons des projets.

A la lecture de tous les grands noms sur l’affiche, peut-on parler d’une d’année de « metteurs en scène » ?
Je n’aime pas personnellement isoler la mise en scène du reste, je pense que l’opéra est une totalité, et vit de rencontres entre des artistes qui viennent d’horizons différents. Par exemple, sur Alceste, le chef Ivor Bolton et le metteur en scène Christof Loy ont déjà travaillé régulièrement ensemble, mais à l’exception de l’Opéra du Rhin, Loy ne s’est pas produit en France. Un autre exemple : l’Américaine Trisha Brown est une exceptionnelle chorégraphe et William Christie certainement la référence dans le répertoire baroque. Curieusement ces deux artistes n’avaient jamais travaillé ensemble, et le Grand Théâtre de Provence leur en donnera l’occasion avec le spectacle Rameau.

Bo Skovhus
© Sabine Hauswirth.

Le festival retourne au Grand Saint-Jean cette année, est-il un lieu de représentation pérenne ?
Oui absolument, nous sommes très heureux de revenir dans ce lieu magique, où nous jouerons dans les saisons à venir, mais dans une configuration plus réduite, de capacités comprises entre 450 et 650 spectateurs. Les abords de cette bastide avaient été aménagés dès 1999, mais la situation est différente depuis 2007, avec l’existence du Grand Théâtre de Provence et sa jauge importante.

Vous aviez annoncé l’été dernier un passage de relais entre le Berliner Philharmoniker et le London Symphony Orchestra ; le LSO sera-t-il en fosse pour un opéra ?
Oui, même si cette année le LSO n’interprétera que deux concerts, il est programmé pour des œuvres lyriques, sur les saisons 2011 et 2013. Il jouera d’ailleurs d’assez nombreuses représentations, et au total sur ses 4 années de présence bien plus de soirées que le Berliner.

Propos recueillis par François Jestin