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Gstaad : Menuhin Festival 2008
Article mis en ligne le juin 2008
dernière modification le 20 juin 2008

par Jacques SCHMITT

Cette année, le Festival Menuhin sort le grand jeu. Une concentration de vedettes de la musique classique comme peu de festivals peuvent offrir. Quarante-cinq jours de festival pour plus de quarante concerts ! Toute la région devrait résonner de musique puisque, outre la Grande Tente du Festival à Gstaad, l’Eglise de Saanen, la Chapelle de Gstaad, l’Eglise de Lauenen, celle de Rougement, de Gsteig, le Temple de Château d’Oex, jusqu’au Chalet d’Alpage Les Ouges prêteront leurs murs aux manifestations musicales de festival.

Outre les grandes vedettes dont nous donnons un aperçu de leurs concerts ci-dessous, nombre de jeunes artistes prometteurs sont à entendre dans le cadre de matinées musicales. Quant au plats de résistance…

Comment ne pas se précipiter sur la première semaine du Festival lorsqu’on y trouve non moins de quatre concerts du magnifique pianiste finlandais Leif Ove Andsnes ? Ouvrant le Festival dans l’extraordinaire Eglise de Saanen avec l’ Orchestre de Chambre de Norvège, il dirige et interprète la Symphonie n° 59 en la majeur « Le Feu » de Haydn puis le Concerto pour piano KV 488 de Mozart avant de terminer avec la Suite pour cordes « Au Temps de Holberg » op. 40 de Grieg (le 25 juillet). Trois jours plus tard, il se retrouve aux côtés du violon de Christian Tetzlaff et du violoncelle de Clemens Hagen pour une soirée de musique de chambre où le compositeur Leos Janácek côtoie Schumann et Schubert avec la Sonate pour piano n° 19 en ut mineur D958 (le 28 juillet). Le surlendemain, les mêmes musiciens s’entretiennent avec Schönberg dans les Six petites pièces pour piano op. 19, Brahms et sa Sonate pour violon n° 3 en ré mineur op. 108, Debussy et la Sonate pour violoncelle et piano en ré mineur pour terminer avec Schumann et le Trio avec piano n° 2 en fa majeur op. 80 (le 30 juillet). Enfin, au lendemain de la Fête Nationale, le pianiste se mue en accompagnateur du baryton Matthias Goerne pour une soirée entièrement dédiée à des lieder de Schubert (le 2 août).

Yuri Bashmet

Pour autant, cette « Carte blanche » au pianiste norvégien n’empêche pas d’autres concerts de se dérouler pendant cette même semaine. L’Eglise de Saanen recoit Mozart avec, entres autres œuvres au programme, la Messe du Couronnement en Ut majeur KV 311 dans la distribution de laquelle émergent les voix de la soprano française Sandrine Piau et du ténor Julian Prégardien (le 26 juillet). Autre moment vedette de cette semaine, le concert que donne l’altiste Yuri Bashmet à la tête des Solistes de Moscou sur des musiques concertantes de Rossini, Mozart, Paganini et Tchaïkovski.

La charmante église de Rougemont, à quelques kilomètres de Saanen, reçoit les premiers concerts de la seconde semaine du Festival Menuhin. Sous le titre évocateur « Tout le monde du violon », cinq concerts visitent les musiques tziganes, hongroises et roumaines (les 3, 4, 5, 6 et 8 août). De son côté, le baryton américain Thomas Hampson accompagné par le pianiste Wolfram Rieger est l’hôte-vedette de cette semaine avec un programme de lieder (le 6 août).

Révélation du violoncelle, la jeune argentine Sol Gabetta aujourd’hui ovationnée dans le monde entier retourne dans le village de ses premiers succès. Mais alors qu’elle jouait dans le cadre des jeunes espoirs du Festival des Sommets Musicaux en 2001, aujourd’hui, c’est en musicienne accomplie qu’elle pose son archet dans l’Eglise de Saanen pour un concert essentiellement dédié à Vivaldi avec le flûtiste Maurice Steger et le KammerorchesterBasel (le 7 août) avant d’occuper la grande tente du Festival pour rendre un hommage à Mstislav Rostropovitch aux côtés de Mikhail Pletnev et de l’Orchestre National de Russie (le 30 août).

Sol Gabetta

L’un de moments phare de cette édition reste sans contredit les deux concerts que le London Symphony Orchestra donnera sous la baguette de son chef titulaire actuel, l’extraordinaire Valery Gergiev. Dans sa première apparition, l’orchestre présentera le célèbre ballet de Cendrillon de Tchaïkovski (le 22 août) alors que le lendemain, il proposera la Symphonie Classique op. 25 et la Symphonie n° 5 op. 100 de Prokofviev ainsi que le Concerto pour violon et orchestre de Tchaïkovski avec en soliste, le violoniste grec Leonidas Kavakos (le 23 août).

On devrait courir au concert de la tournée d’adieux du Beaux Arts Trio, légende de la musique. Beethoven et Schubert sont au programme de cette soirée chargée d’émotion et de nostalgie (le 3 septembre). Et c’est à un feu d’artifice que nous convie cette édition 2008 du Festival Menuhin avec la venue de l’incomparable violoniste Nigel Kennedy qui, accompagné de son Quintet, a choisi de faire entendre ses conceptions jazzistiques de la musique. Un moment informel pour les festivaliers qui auraient tort de bouder, le talent du violoniste anglais pour cette musique n’étant plus à prouver (le 6 septembre).

Cerise sur la gâteau, le Festival se terminera en apothéose avec un récital de Cecilia Bartoli dont le programme reste encore inconnu. Quand on sait l’engagement et le sérieux de la mezzo lors de toutes ses apparitions, il ne fait aucun doute qu’elle saura, comme à son habitude, emporter l’enthousiasme du public (le 7 septembre).

Jacques Schmitt

Pour le programme complet et les réservations :
http://www.menuhinfestivalgstaad.ch