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Genève : La Bâtie 2008 - [Arts-Scènes]
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La Bâtie - Festival de Genève
Genève : La Bâtie 2008

Coup de projecteur sur La Bâtie 2008, un festival qui explore…

Article mis en ligne le juillet 2008
dernière modification le 11 août 2008

par Rosine SCHAUTZ

Cette année, le festival de la Bâtie tournera autour de la notion « d’après ». Cette thématique permettra aux divers créateurs et artistes invités de revisiter le passé, le patrimoine, de l’actualiser, ou de s’approprier des motifs traditionnels afin de les interpréter dans une démarche très contemporaine.

Ainsi, pendant les quinze jours du festival (29 août-13 septembre), des œuvres exigeantes se succéderont, tant en théâtre qu’en danse ou encore en musique. Petit choix en guise d’apéritif :

Inferno, Dante, Castellucci
Le public genevois aura le plaisir de voir, en reprise du festival d’Avignon, l’Enfer de Dante, dans une mise en scène de Castellucci. A travers cette pièce, le metteur en scène italien interrogera la question de la modernité dans l’œuvre de Dante, et nous fera vivre une aventure passionnante, nous embarquant dans un voyage visuel, auditif et olfactif…
Un des événements scéniques à ne pas manquer assurément.

Je me mets au milieu mais laissez-moi dormir, Rossel
Il s’agit d’une réinterprétation du scénario de La Maman et la putain, que Dorian Rossel tentera de nous faire partager. Pour mémoire, le film de Jean Eustache, sorti en 73 – aussitôt primé au Festival de Cannes – et resté une référence absolue pour la génération des 20-30 ans de mai 68, pose la question de l’amour à trois et des souffrances qui en découlent immanquablement. Ici, Rossel n’essaiera pas de mettre le film sur le plateau, mais bien plutôt de nous faire entendre au plus près l’écriture littéraire de cette langue parlée si propre à Eustache.

« Je me mets au milieu mais laissez-moi dormir »

Frankenstein et l’œil du Cyclone, Salama/Renoult
Revisitation du fameux Frankenstein de Mary Shelley, auquel seront ajoutés les thèmes de la migration, du voyage, de l’exil, mélangés aux nouvelles donnes de notre pays : lois Blocher, enjeux des votations de septembre 2006 etc. Ce Frankenstein sera découpé en quatre récits qui mettent en scène les retrouvailles entre créature et créateur, avec pour fil conducteur une réflexion sur le migrant, sur l’autre.

Nous ne tiendrons pas nos promesses, Pinsard
Dans ce spectacle, Marielle Pinsard reprendra son motif de prédilection, celui d’une société aisée qui s’informe mais qui s’ennuie. Personnages pathétiques, indignés par le monde qui va mal, et cyniques voire blasés devant ce même monde, sont au menu. Une pièce sur la surconsommation aussi, de mots, d’événements, de conversations futiles, de nourritures et de boissons de riches, qui perpétuent à l’envi l’illusion d’une existence vraie et qui annoncent des révisions déchirantes. A méditer…

La ville et les ombres, Richer
Texte de création sur la thématique de l’évacuation du squat Rhino que les Genevois appellent déjà « l’affaire Rhino ».
Jérôme Richer propose là un texte à structure éclatée, et se pose, à la manière d’un Peter Weiss ou d’un Fausto Paravidino, en documentariste de l’événement. Sur scène, cinq acteurs, dont une danseuse, dépasseront la simple interprétation du texte et intégreront à leur jeu danse, musique et images filmées.

L’invisible, Brassard
Révélation du Festival de la Bâtie 2007, Marie Brassard revient avec une nouvelle création. Là encore, il s’agira d’un monologue un peu particulier puisque la comédienne invente, crée, construit, détruit l’univers sonore, multipliant les audaces vocales. Le son reste donc l’outil indispensable, le matériau brut à partir duquel l’artiste s’exprime. A noter que pour ce spectacle, elle s’est attachée les services de l’artiste finlandais Mikko Hynninen, grand spécialiste des installations son et lumières, ce qui apportera au travail de la Canadienne une nouvelle dimension, permettant de voir ce que l’on entend ou d’entendre ce que l’on voit. A ne manquer sous aucun prétexte !

La Bazar du homard, Lauwers
C’est l’histoire d’un couple, dont le fils périt dans un accident fatal. Le père, Axel, ne s’en remet pas. Après plusieurs essais de thérapie, il décide de se suicider pour en finir avec son chagrin. Il s’achète un costume blanc, va au restaurant pour un dernier repas, et là, le serveur renverse par inadvertance une bisque de homard sur l’immaculé costume de cérémonie funèbre. A cause de cet incident, Axel n’arrivera plus à mettre fin à ses jours, le tissu n’étant plus parfaitement blanc, le rituel préparé de longue date étant définitivement « sali ». Jan Lauwers pose dans cette pièce la question de la déshumanisation, de l’imparfait, de l’imprévisible, le tout dans une sorte de surréalisme joyeux cher aux Belges et proche de la pataphysique. « Ce texte a été écrit dans la solitude d’une chambre d’hôtel avec le téléviseur allumé en permanence. Le réalisme cynique et la sentimentalité romantique qui caractérisent de plus en plus souvent les discours actuels y sont de ce fait inéluctablement présents ».

« Le Bazar du homard » par Needcompany
© Eveline Vanassche

Le Mariage, Gogol/Moussorgski/Voronov, Reichler
Il s’agit d’un opéra un peu spécial, unique en son genre, né en plusieurs étapes… (voir à ce sujet notre article)

The Porcelain Project, Grace Ellen Barkey
Spectacle qui mêle objets et danseurs. Des centaines de pièces de vaisselle se balanceront au bout de ficelles, dont les danseurs constitueront en quelque sorte le prolongement. Les mouvements seront réglés selon un paradigme parfois invisible, toujours à la frontière du point de rupture de l’objet en porcelaine. La performance fera prendre conscience de l’immense fragilité des mouvements des corps, et des efforts accomplis pour dépasser les limites physiques imposées par le dispositif. Sans oublier la qualité visuelle et tactile du projet, qui accompagnera le spectateur dans cette expérience totale.

« The Porcelain Project » par Needcompany
© Miel Verhasselt

Britannicus, Racine, Desarthe
Tragédie écrite par un jeune Racine de trente ans qui pointe du doigt la question de la tyrannie, illustrée ici par la prise de pouvoir de Néron et l’avènement de la barbarie à Rome… Là, point de mièvres sentiments, mais plutôt la présentation de pulsions brutes, brutales et parfois sensuelles : « J’embrasse mon rival, mais c’est pour l’étouffer » (vers 1314).
Le spectacle sera mis en scène par Gérard Desarthe, immense acteur qui a joué avec les plus grands. On citera Chéreau, Engel ou Bondy pour mémoire. Il a monté récemment au Poche la pièce de l’auteur suisse alémanique Bärfuss L’Amour en quatre tableaux. A voir absolument !

Un choix de Rosine Schautz

Pour plus de détails : http://www.batie.ch