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Entretien : Jeannette Fischer - [Arts-Scènes]
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Jardins Musicaux de Cernier
Entretien : Jeannette Fischer

Nous avons rencontré Jeannette Fischer à Paris, pour évoquer sa participation aux Jardins musicaux.

Article mis en ligne le juillet 2008
dernière modification le 7 août 2008

par Pierre-René SERNA

Réclamée par les plus grandes maisons internationales de la planète lyrique, Jeannette Fischer fait rarement étape dans son pays natal, la Suisse. Si ce n’est pour le festival des Jardins musicaux de Cernier, dont elle est depuis nombre d’années un soutien indéfectible. Au point d’avoir élu sa résidence à proximité. Nous avons rencontré la soprano entre deux représentations du Barbier de Séville à la Bastille.

Comment ressentez-vous ces représentations du Barbier ?
C’est un spectacle qui séduit. Je crois que c’est la troisième reprise à la Bastille, et le succès ne se dément pas. Personnellement, je me sens parfaitement à l’aise dans cette production, que je considère très réussie.

Le bel canto, c’est un peu votre terrain d’élection…
Je fais beaucoup de Rossini, de Mozart… C’est il est vrai mon répertoire de prédilection, là où je me sens le mieux et pense m’épanouir pleinement.

On retrouve Rossini dans votre participation aux Jardins musicaux. Pouvez-vous nous en parler ?
Le festival a beaucoup de succès, malgré sa petite taille : tout se passe dans une grange, d’ailleurs délicieuse. Je crois que le public a été conquis par cette intimité, mais aussi par la programmation. Il y a des spectacles pour enfants, de la musique contemporaine, des œuvres rares… Une offre donc inhabituelle. Cette édition propose par exemple Le Mariage : un Moussorgski absolument méconnu. Le compositeur russe n’avait fait qu’esquisser cet opéra. Le premier acte lui revient entièrement, et le second a été achevé par Woronov. J’y participe et chanterai en russe ; ce qui est toujours un peu difficile pour une langue qu’on ne parle pas. Cet opéra est une sorte de conversation en musique. Je ferai aussi la Petite Messe solennelle de Rossini, à laquelle vous faisiez allusion.

Vous n’avez pas prévu de récital ?
Pas cette fois. Mais d’une manière générale, j’adore ça. Je trouve que c’est le moment où l’on est le plus en communication avec le public. J’avais fait il y a quelque temps un récital avec des mélodies françaises à Mauraz, où il y a aussi un festival. J’en garde un beau souvenir. C’est vraiment les moments où je me sens à l’aise, parfaitement moi-même.

Vous chantez à Bastille ou dans la grange de Cernier. Adaptez-vous votre voix en fonction des lieux et de leur taille ?

Jeannette Fischer, soprano : Anna, dans « les Sept péchés capitaux des petits bourgeois », Brecht - Kurt Weill. Dir. Valentin Reymond
Prod. ODN 2001

Ce n’est jamais mon cas. Je pense que la voix est intérieure, dans mon corps. L’instinct joue aussi, cela étant. On projette inconsciemment en fonction de la distance. Mais je n’adapte pas dans le sens où je maintiens toujours les nuances et ne cherche pas à forcer. Si on possède la confiance dans la portée de sa voix, elle va porter également dans les nuances. Je trouve par ailleurs que l’acoustique de Bastille est assez favorable, même dans les productions qui enserrent moins le chanteur que ne le fait le Barbier de Séville. Quant à la grange de Cernier, elle n’est pas si petite, mais est entièrement faite de bois. C’est donc excellent. Il y a le cas spécifique des studios, de radio par exemple, où alors l’acoustique sèche ne vous fait aucun renvoi : il faut alors d’autant plus se mesurer dans son corps et dans sa voix.

Entre ces représentations à la Bastille et Cernier, comment va se résumer votre emploi du temps ?
Vous savez, la préparation du Mariage va déjà beaucoup m’occuper. Sinon, je serai en Belgique pour des masters classes.

Et pour la saison prochaine ?
J’irai à Naples, septembre et octobre, pour l’Italienne à Alger. Puis il y aura les Noces de Figaro à Strasbourg ; je reviens à Paris par la suite.

Vous ne semblez pas très tentée par la musique contemporaine…
Peu, il vrai. J’ai déjà fait le Pierrot lunaire, s’il s’agit vraiment de musique contemporaine. En janvier dernier j’avais participé à Anvers à une pièce basée sur le film de Fellini La Strada, non pas sur la musique de Nino Rota, mais du compositeur belge Luc van Howe. Une musique assez consonante. C’est un peu dans mes goûts. La musique expérimentale peut être très intéressante, mais cela ne me correspond pas, ni souvent ne me touche. Et quand cela devient très difficile pour la voix, avec des sons excessifs, je préfère laisser cela à d’autres.

En dehors de Cernier, vos chemins ne semblent pas trop vous mener en Suisse…
J’ai très peu de projets, il est vrai. J’ai quelques discussions avec Berne, mais rien n’est encore décidé. Avec les Jardins musicaux, je pense poursuivre. J’y viens tous les ans. Et d’ailleurs, c’est en venant à Cernier que j’ai choisi de résider à Neuchâtel. J’ai vu ce paysage magnifique et ai été séduite. C’est désormais mon point de chute.

Propos recueillis par Pierre-René Serna

Dimanche 24 août, 10h00 & Dimanche 31 août, 11h00 : Sacrée Musique.
Samedi 30 août, 20h30 (première) & Dimanche 31 août, 17h00 : « Le Mariage » (opéra).