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Beaune : Cuvée 2008 - [Arts-Scènes]
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Festival international d’opéra baroque de Beaune
Beaune : Cuvée 2008

Entretien avec Anne Blanchard, directrice artistique, qui présente l’édition 2008.

Article mis en ligne le mai 2008
dernière modification le 13 juin 2008

par Pierre-René SERNA

C’est une sorte d’année de transition pour le Festival international d’opéra baroque de Beaune, sans anniversaire particulier et en attendant de futures célébrations, mais avec une imagination et une rigueur qui signent toujours sa singularité. Sa directrice artistique, Anne Blanchard, présente cette édition 2008.

Quels commentaires pourrait-on faire sur la prochaine édition du festival de Beaune ? Qu’est-ce qui la distinguerait ?
Nous poursuivons notre route, un peu solitaire, et j’y reviendrai. Mais il faudrait auparavant aborder le contexte matériel et économique, même si cela paraît extérieur. Mais vous savez, la programmation artistique en dépend. Les temps sont durs à ce point de vue, pour tout le monde. Nous avons la chance à Beaune de bénéficier d’un mécénat fidèle, celui de France Télécom, que nous sommes les derniers à avoir su conserver. Il faut dire aussi que le ministère de la Culture suit. Donc, notre budget est constant, qui nous permet d’envisager l’avenir avec sérénité. Mais il faut rester vigilant, car rien n’est jamais sûr, et si les finances restent stables les productions coûtent de plus en plus.

Ce qui vous distingue, ce sont les inédits. Détaillons, si vous voulez bien…
En premier lieu, je citerais Ottavia restituita al Trono de Domenico Scarlatti. Il s’agit d’une première française et le tout premier opéra de Scarlatti. On a longtemps cru l’œuvre perdue ; on possédait le livret, mais pas la musique. Celui-ci narre la démission de Poppée, qui renonce à sa charge d’impératrice : du mélo et du bouffe. Antonio Florio, qui dirige chez nous sa Capella de’Turchini, a retrouvé la partition en fouillant au Conservatoire de Naples. Mais il s’agissait uniquement des arias. Les récitatifs et les parties bouffes manquent. Antonio s’est attaché à les restituer, ainsi qu’il se faisait du reste à l’époque, où souvent des mains apocryphes les rédigeaient. Nous pouvons donc considérer que l’œuvre, telle que nous la présentons, est assez fidèle. Cette production a été entendue en novembre à Naples puis en août à Saint-Sébastien par les mêmes interprètes, qui depuis ont bien rodé et peaufiné leur travail.

Basilique Notre Dame

Et ensuite ?
Adriano in Siria poursuit notre chemin consacré à Pergolèse, dont il constitue la troisième étape. Nous faisons pour Pergolèse, ce que nous avions réalisé antérieurement pour Vivaldi : tout un cycle, d’édition en édition. J’ai moi-même veillé à la distribution vocale. Ici nous retrouvons une production de concert qui fut étrennée il y a peu au festival de Jesi en Italie, ville natale de Pergolèse. Avec l’Accademia bizantina d’Ottavio Dantone.

Et dans les productions maison ?…
Il y a Orphée et Eurydice, dans sa version française de 1774, où le rôle d’Orphée de l’opéra de Gluck est donc tenu par un ténor. C’est ici Topi Lehpituu, qui n’est plus à présenter. Maria Riccarda Wesseling chante Eurydice et Magali Léger revient chez nous, en compagnie de Jérémie Rhorer et son Cercle de l’Harmonie. C’est encore un cycle, dévolu à Gluck, qui se poursuit et que nous entendons bien mener plus avant.

Reste, parmi les opéras, Dido and Aeneas
Purcell est au début d’une série que nous lançons, avec Paul McCreesh. C’est à Beaune que ce chef a commencé à diriger des opéras, avec la postérité que l’on sait. Nous lui confions ce bout de chemin, à suivre ensemble. Ce parcours Purcell qui s’ébauche, succède un peu à celui de Haendel, dont je vous le rappelle, nous avons été parmi les premiers à diffuser ses opéras. Haendel revient, cette fois pour un œuvre de musique sacrée, confié aux Arts florissants. C’est le deuxième axe : les ensembles très connus, mais qui ont fait leurs premières armes chez nous. Il y ainsi pareillement les Arts florissants, sous la baguette de Paul Agnew, qui entame sa nouvelle carrière de chef, pour l’Ode à Sainte Cécile du même Haendel. Joël Suhubiette, autre chef que nous suivons, et les Éléments, proposent pour leur part une intégrale des motets allemands de Bach.

Accademia Bizantina, en concert le 19 juillet

On pourrait dire qu’il s’agit d’une année de transition, entre des ouvertures et des chemins déjà tracés…
C’est un peu cela, dans la mesure où nous restons fidèles à nos axes. Reste, sachant les conditions économiques chaque jour plus difficiles, à trouver de nouveaux mécènes. Ce qui va se mettre en application dès maintenant, avec un mécénat plus spécifiquement destiné au particulier, parmi ce public fidèle qui nous suit depuis si longtemps. Mais je voudrais, pour en rester dans le domaine artistique et illustrer notre constance, encore citer le contenu de la programmation. Nous continuons ainsi l’aventure Monteverdi, commencée avec le Concerto italiano de Rinaldo Alessandrini, avec un choix opéré dans la Selva morale. Christophe Rousset revient, avec, à côté d’un somptueux motet de Rameau, le Requiem de Campra ; ce qui devrait inaugurer dans les années à venir un cycle des opéras de ce compositeur, par cet interprète. Nous restons aussi fidèles à Jordi Savall, qui a toujours son public spécifique – cas presque unique en l’espèce dans la musique baroque – pour un programme éclectique dont il a le secret. Notre cycle de grands récitals, commencé en 1980, se poursuit avec ces contre-ténors que nous avons promus : dans ce cas, Max Emanuel Cencic et Lawrence Zazzo.

Envisagez de nouveaux axes ? un élargissement, ailleurs qu’à Beaune, du festival ?
Cette projection existe de fait. Notre politique de découvertes de talents, parmi les chefs et les chanteurs, et de nouveaux répertoires, a fait que beaucoup d’autres organisateurs font chez nous leur marché. Mais il y a aussi les coproductions ou reprises, officielles cette fois ; par exemple pour les deux Partenope, de Haendel et de Vinci, confiées à Antonio Florio, la deuxième ayant été une commande de notre part, redonnées à la Cité de la musique ; ou les Noces de Figaro par Jérémie Rhorer, que le Théâtre des Champs-Élysées a repris à la rentrée. Rhorer va devenir une sorte de chef en résidence, et son Cercle de l’Harmonie s’étoffe, grâce au soutien de la fondation “ Orange - France Télécom ”. Une promotion que nous avons déjà réalisée pour d’autres artistes, comme Emmanuelle Haïm par exemple, qui chez nous a débuté sa carrière de chef. Mais il y a une autre idée, que nous comptons mettre en pratique prochainement : l’élargissement du répertoire au XIXe siècle. Sur instruments et style d’époque, et avec des chefs et ensembles adaptés. Bien sûr.

Propos recueillis par Pierre-René Serna

Réservations : tél. 03 80 22 97 20,
E-mail : festival.beaune@orange.fr
www.festivalbeaune.com

Programme


 4 juillet : DIXIT DOMINUS - THE WAYS OF ZION DO MOURN, CHOEUR & ORCHESTRE COLLEGIUM VOCALE, dir. Daniel Reuss (Haendel)

 5 juillet : OTTAVIA, RESTITUITA AL TRONO, ORCHESTRE CAPPELLA DE’ TURCHINI, dir. Antonio Florio (Scarlatti)

 6 juillet : 6 MOTETS, CHŒUR LES ELEMENTS, ENSEMBLE JACQUES MODERNE, dir. Joel Suhubiette (Bach)

 11 juillet : DIDON ET ENEE, GABRIELI CONSORT & PLAYERS, dir. Paul McCreesh (Purcell)

 12 juillet : ODE FOR ST. CECILIA’S DAY – CORONATION ANTHEMS, CHŒUR & ORCHESTRE LES ARTS FLORISSANTS, dir. Paul Agnew (Haendel)

 13 juillet : VESPRO SOLENNE PER LA FESTIVITA DI SAN MARCO, CONCERTO ITALIANO, dir. Rinaldo Alessandrini (Monteverdi)

 18 juillet : L’EUROPE MUSICALE, ENSEMBLE HESPERION XXI, dir. Jordi Savall

 19 juillet : ADRIANO IN SIRIA, ORCHESTRE ACCADEMIA BIZANTINA, dir. Ottavio Dantone (Pergolesi)

 20 juillet : RECITAL MAX EMANUEL CENCIC, contre-ténor, ENSEMBLE PULCINELLA, dir. Ophélie Gaillard (Cantates de Vivaldi)

 25 juillet : RECITAL LAWRENCE ZAZZO, contre-ténor, ENSEMBLE INSTRUMENTAL (Airs d’opéra de Purcell, Cavalli)

 26 juillet : ORPHEE & EURYDICE, CHOEUR LES ELEMENTS, ORCHESTRE LE CERCLE DE L’HARMONIE, dir. Jérémie Rhorer (Gluck)

 27 juillet : REQUIEM – QUAM DILECTA, CHŒUR LES ELEMENTS, ORCHESTRE LES TALENTS LYRIQUES, dir. Christophe Rousset (Campra)