Deprecated: Using ${var} in strings is deprecated, use {$var} instead in /home/clients/5f3066c66025ccf8146e6c2cce553de9/web/arts-scenes/ecrire/base/objets.php on line 1379
Portrait : L'Orchestre Symphonique d'Etat de Lituanie - [Arts-Scènes]
Arts-Scènes
Slogan du site

Cinéma Danse Expositions Musique Opéra Spectacles Théâtre

Les Jardins Musicaux de Cernier
Portrait : L’Orchestre Symphonique d’Etat de Lituanie

Une formation à découvrir : L’Orchestre Symphonique d’Etat de Lituanie.

Article mis en ligne le juillet 2007
dernière modification le 26 juillet 2007

par Pierre JAQUET

Avec le retour à l’indépendance, la Lituanie a connu une renaissance artistique, comme le prouve un de ses orchestres symphoniques.

L’Orchestre Symphonique d’Etat de Lituanie – à ne pas confondre avec l’Orchestre National Symphonique de Lituanie – est créé en 1988, lorsque le jeune maestro Gintaras Rinkevicius reçoit la mission du Ministère de l’Education publique d’une nation renaissante de former une phalange avec les meilleurs jeunes musiciens de l’Académie de Lituanie, des membres d’autres formations et des lauréats de concours internationaux et nationaux. Le premier concert, en janvier 1989, se révèle prometteur : l’ensemble entame alors une série de tournées en Russie et en Europe. Une de ses premières étapes internationales le conduit peu après en France, au Théâtre des Champs-Elysées, soirée remarquée par la critique internationale.

Orchestre Symphonique d’Etat de Lituanie © Pierre-William Henry

Le défi des débuts
Sa renommée, l’orchestre la doit en grande partie à son chef Gintaras Rinkevicius, invité des formations symphoniques comme des opéras. Dans les divers entretiens qu’il accorde, le directeur artistique insiste sur la maturation progressive qui a permis à l’ensemble de prendre une place dans le monde de la musique. Les premières années ont été avant toute chose une période de mise en place. Cette structuration était d’autant plus nécessaire que la moyenne d’âge des participants était plutôt basse. Mais cette jeunesse a contribué à un engagement très intensif des exécutants, dont l’enthousiasme a été motivé par le fait qu’au départ, l’existence même de l’orchestre n’était pas garantie sur le long terme. La concurrence était et reste rude ! Il fallait et il faut encore « se battre » ; la Lituanie est un petit pays qui a souffert de décennies d’économie soviétique planifiée, les soutiens financiers n’y sont pas illimités. Le mûrissement des interprètes paraît être sans nul doute le fruit de ces circonstances difficiles, mais aussi des tournées, des rencontres et des nombreuses collaborations que le chef a toujours encouragées. Comment s’est faite l’alchimie entre les participants ? Quand on l’interroge, le chef insiste sur le fait que dans son pays, on met avant tout l’accent sur la possibilité – et la chance – de jouer de la musique, sous quelque forme que ce soit. Il n’y a pas autant qu’ailleurs cette hiérarchie qui ferait rechercher, chez un jeune interprète, une carrière solo avant tout, puis éventuellement un travail dans une formation de chambre et enfin un engagement dans un orchestre. Vivre avec une perception aussi mensongèrement hiérarchique est immanquablement porteur de frustration. Et c’est cette mise en valeur de tous les paliers musicaux, sur un même et égal niveau, qui expliquerait pour une bonne part l’heureux développement de l’ensemble.

L’orchestre a rapidement développé un important répertoire symphonique traditionnel (des symphonies de Mahler, des opéras de Wagner, de Mozart, Puccini ou de Tchaïkowsky) tout en interprétant les plus importants compositeurs lituaniens, notamment avec les pages de Curlionis (LE musicien « national » de la fin du XIXe s.), Bacevicius, Bajoras, Balakauskas...
Le catalogue contemporain est également à l’affiche. Par exemple, la phalange a été à l’origine de la première européenne de « Itaipu » (Symphonie avec voix) de Philipp Glass, fin 1994, avec la participation du compositeur. Les musiciens s’enorgueillissent aussi d’avoir créé en 1995 « Six collections de musique populaire » du compositeur brésilien Egberto Gismonti. Le premier enregistrement de l’orchestre a été réalisé en 1992, avec des oeuvres de Curlionis et a été suivi de la Symphonie n°5 de Mahler puis de musiques populaires arrangées pour orchestre symphonique.

Pierre Jaquet