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Les Jardins Musicaux de Cernier
Entretien : Pierre Arbel

Survol du parcours artistique de Pierre ARbel, entre théâtre et musique.

Article mis en ligne le juillet 2007
dernière modification le 26 juillet 2007

par Sophie EIGENMANN

Éclectique, Pierre Arbel passe de la comédie au chant et vice versa. Comédien pour la Revue genevoise pendant plus de quinze ans, le public garde de lui l’image d’un amuseur, ce qui ne l’empêche pas de collaborer avec les Jardins Musicaux de Cernier.

D’où vient votre attirance pour la musique ?
Jeune, j’ai été très influencé par West Side Story. A sa sortie en 1961, ce film a profondément changé ma vie ! Fan de music-hall, j’ai depuis toujours envie de comédie musicale. Malheureusement, à l’époque, personne n’en faisait jamais. Il faut dire que c’est un exercice très exigeant qui réclame un bon texte et une très bonne musique.

Pierre Arbel, comédien. Récitant dans Alb Chehr de H.Holliger sur une légende du haut Valais, avec l’ensemble sChpillit. Dir. E. Schmid 2002 © Pierre-William Henry

Votre parcours a oscillé entre théâtre et musique ?
Oui, jusqu’au début des années 80, j’ai été comédien au Théâtre Populaire Romand, à Paris puis je suis rentré en Suisse. Je me suis arrêté chez Philippe Mentha au Théâtre Kléber-Méleau où j’ai monté mon premier spectacle de music-hall inspiré de Maurice Chevalier, de Sacha Distel avec une pointe de Sacha Guitry. Cette expérience m’a amené à faire beaucoup de claquettes et à effectuer un vrai travail physique. Suite à la reprise de ce spectacle à La Traverse, j’ai été engagé par Hugues Gall, alors directeur du Grand Théâtre de Genève, pour chanter dans des opérettes comme Kiss me Kate. Je suis à la même époque entré dans la troupe de la Revue où je suis resté de 1982 à 1998. En alternance, je travaillais pour le Théâtre Mobile avec qui j’ai monté Irma la douce et, de 1995 à 1998, j’ai joué en Suisse, en Belgique et en France le rôle du professeur Higgins dans My Fair Lady.

Qu’est-ce qui différencie le music-hall du théâtre ?
En dehors de l’esprit qui est vraiment autre, le music-hall a un côté plus rigoureux et physiquement plus exigeant. Il y est impossible de tricher.

Les Jardins musicaux fêtent cette année leurs dix ans d’existence, qu’est-ce qu’ils représentent pour vous ?
J’aime beaucoup l’ambiance de ce festival. On est en pleine nature et, peut-être grâce à cela, plus ouvert. Je me rappelle avoir participé à un groupe de musique folklorique du Haut-Valais qui chantait un auteur contemporain suisse-allemand du nom de Heinz Holliger. J’y ai aussi fait un beau Pierre et le Loup. Les Jardins Musicaux, c’est aussi l’occasion de passer d’un truc plus rigolo à d’autres morceaux beaucoup plus sérieux.
Pour cette collaboration, je vais interpréter le rôle du lieutenant Kijé dans le morceau du même nom de Serge Prokoviev. Je serai accompagné par l’Orchestre Symphonique d’Etat de Lituanie dirigé par Valentin Reymond. C’est une belle occasion de participer à un spectacle riche qui rassemble également l’Ouverture de Candide de Léonard Bernstein et l’Ouverture et le Galop du Nez de Dimitri Chostakovitch.

De quoi avez-vous envie aujourd’hui ?
Peut-être d’être engagé à contre-emploi au théâtre par un metteur en scène contemporain et exigeant. Pourquoi pas monter un spectacle autour de Nougaro ou alors carrément de Andrea Bocceli. Mais pour le moment, mon projet est de partager une belle interprétation du Lieutenant Kijé et de faire plaisir au public des Jardins Musicaux.

Propos recueillis par Sophie Eigenmann