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Les Jardins Musicaux de Cernier
Entretien : Pascal Mayer

Pascal Mayer, chef de choeur, nous livre quelques pistes pour redécouvrir la Missa Sacra op. 147 de Schumann.

Article mis en ligne le juillet 2007
dernière modification le 26 juillet 2007

par Bernard HALTER

A Cernier, Pascal Mayer a notamment dirigé Le Roi David d’Honegger et préparé son Chœur de chambre de l’Université de Fribourg pour Les Noces de Stravinsky. Il revient cette année dans le Val de Ruz avec le Pro Arte de Lausanne et un ouvrage relativement méconnu de la période romantique, la
tardive Missa Sacra op. 147 de Robert Schumann.

Le chef de choeur nous livre quelques pistes pour redécouvrir cette œuvre atypique.

Pascal Mayer (photo Charly Rappo)

Qu’est-ce qui explique que Schumann, une fois installé à Düsseldorf, se consacre autant à la musique religieuse ?
Pascal Mayer : Quand Schumann est à Düsseldorf, il reprend contact avec la musique chorale dans une ville catholique, alors que lui-même vient de la tradition luthérienne. Je pense qu’écrire une messe représente dès lors pour lui le moyen de signifier sa volonté d’intégration. Toutefois, celle-ci s’est mal passée, car les premiers symptômes de sa maladie apparaissent. La Missa Sacra a des proportions surprenantes. Le Sanctus est très long, très beau aussi, alors que le Kyrie est étonnamment peu solennel.

Vos choix programmatiques couvrent autant le grand répertoire que le XXème siècle et les œuvres oubliées ou rarement données (ndlr Golgotha de F. Martin, Le Paradis et la Péri de Schumann…). Quels éléments recherchez-vous dans ces œuvres a priori moins courues ?
Grâce à mes professeurs, à mes passions, j’ai toujours cultivé une curiosité pour les ouvrages moins connus. Il faut prendre des risques ! J’ai toujours trouvé important de faire de la musique des XXème et XXIème siècles. Il ne faut pas négliger le langage d’aujourd’hui, qui traduit notre époque et ses enjeux. Le musicien doit servir le répertoire moderne.

Quels éléments des Jardins musicaux vous stimulent-ils ?
L’originalité des programmes, les passerelles qui existent entre les œuvres présentées. Cernier montre aussi qu’il y a toute une partie de la production du XXème siècle qui ne procède pas de la pure expérimentation. Un festival comme celui-ci apporte la preuve que la musique du XXème siècle peut se livrer d’une manière spontanée.

Propos recueillis par Bernard Halter

Concert : le dimanche 26 août à 10 heures