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Festival d’Avignon 2007
Avignon 2007, festival off : “Hello Trenet“

Le spectacle Hello Trenet ! est un hommage délirant et parfois irrévérencieux à Trenet, créé par le Kollektiv.88.

Article mis en ligne le juillet 2007
dernière modification le 3 août 2007

par Julien GARIBALDI

Ce spectacle empli de vie, de joie et de folie se jouera du 6 au 28 juillet 2007, au théâtre du Balcon dans le cadre du festival d’Avignon. Il s’agit d’un
hommage délirant et parfois irrévérencieux à Trenet, créé par le Kollektiv.88 ainsi que par d’autres artistes tels que Florence Barro, Pascal Chenu, Philippe Dragonetti, Bertrand Blessing et Yves Pinguely.

Un moment de théâtre sur le modèle du music-hall, une traversée musicale pleine de vie et de folie du XXème siècle, en revisitant les chansons de Charles Trenet, ses rythmes, sa musique, sa poésie, voilà ce que nous propose le Kollektiv.88 dans son spectacle intitulé « Mon cœur fait
boom ! Hello Trenet ! »
.
Au départ, une double histoire se tisse : le projet d’un concert et l’histoire de sa genèse, de ses répétitions. Puis d’autres histoires viennent se greffer par le jeu des musiciens-comédiens. Histoires de séduction, de rêves, de conflits, de délires, qui se jouent dans une profusion d’images, de paroles et de sons. Quatre personnages ayant chacun son tempérament, son style, sa culture respective, travaillent et vivent ensemble sur scène, sous les yeux d’un public hilare.

Hello Trenet !

Le spectacle démarre avec des allusions musicales du début du siècle, mais plus on avance, plus le choix des styles de musique devient moderne. On joue du funk, de la salsa, du reggae, du rock, du hard rock même... C’est donc un voyage musical à travers le siècle dernier que les musiciens nous proposent, afin de faire résonner différemment les textes et chansons du « fou chantant » en perpétuant sa richesse poétique.

Entretien avec Yves Pinguely 

Pourquoi avez-vous choisi de revisiter Charles Trenet ? Qu’est-ce qui vous a plu et inspiré en lui ? Quelle est votre vision de l’apport de l’œuvre de Trenet à la modernité ?
Le « projet Trenet » est celui de Pascal Chenu qui a fait les arrangements musicaux. Ce sont surtout les chansons et les textes qui l’ont inspiré. Ces derniers sont des « matériaux » poétiques importants au niveau des thèmes, de l’écriture et du langage utilisé. Tout un univers s’en dégage. Les termes dont se sert Trenet tels que « Mon cœur fait boom », « Un jardin extraordinaire » ou encore « Y a d’la joie » résonnent pour tout le monde encore aujourd’hui et résonneront toujours, tout comme les nombreuses métaphores et images que l’on retrouve dans ses chansons. En effet, le « fou chantant » avait un imaginaire et une écriture poétiques, ce qui était important pour nous car nous devions travailler avec des chansons qui expriment quelque chose. Charles Trenet est aussi le premier artiste à s’être autant amusé avec la langue française. On retrouve chez lui des cassures au niveau de la syntaxe, il joue avec des images audacieuses, avec les mots, il délire et a introduit le jazz dans son écriture, son interprétation et sa musique. Même si ses chansons sont souvent légères, elles chantent la vie, la joie et sont emplies de poésie. Ce n’est donc pas un hasard de l’avoir choisi : ses textes sont forts et ses arrangements musicaux très diversifiés. Le lien que je ferais entre cet artiste et la modernité est que Trenet a traversé tout le XXème siècle avec toutes sortes d’univers musicaux, rythmiques, de chansons et de textes. Il a influencé les gens et a existé dans un dialogue avec ce qui pouvait enrichir sa musique. La modernité est aussi de continuer à exister dans le temps.

Comment faites-vous pour reproduire sur scène la « folie » poétique et musicale du « fou chantant » ? Quel est l’apport sur ce point des musiciens-personnages et de l’histoire du spectacle ?
Nous sommes partis en décalage de Charles Trenet qui était fou à sa manière, notre enjeu était donc de trouver notre propre folie. Les spectateurs se régalent de l’univers que l’on a amené. Cet univers est un prolongement de celui du « fou chantant » qui était joyeux et délirant. En ce qui concerne les musiciens-personnages, il n’était pas question de faire juste un concert mais un spectacle et qui dit spectacle, pour moi dit histoire qui se raconte. Les quatre musiciens qui sont sur scène sont des personnages, qui ont chacun un tempérament, une psychologie, une esthétique musicale, une façon de s’habiller qu’il leur est propre. En effet, on retrouve le pianiste « le vieux bof », un peu ringuard qui est en quelque sorte le chef de la bande. Le guitariste introverti qui se déchaîne sur sa guitare, le percussionniste encore plus déjanté qui tape sur tout ce qui bouge et la chanteuse un peu perdue, « la nana au milieu des mecs ». Durant le spectacle, des histoires se tissent entre les personnages, des histoires d’esthétiques musicales, de rivalités, de séductions, d’alliances... Ces personnages amènent donc une vie incroyable sur scène.

Ce spectacle peut donc plaire à un large public, amateur ou non de Charles Trenet, enfants et personnes âgées.
Nous avons créé ce spectacle en nous amusant beaucoup. Nous avons essayé de trouver le plus de liens possibles entre les genres de musique, de chansons, de paroles, de situations théâtrales dans lesquels se retrouvent les musiciens. Du coup tous ces croisements et ces liens ont engendré beaucoup de vie. La critique du public a été très positive pour nous car les spectateurs ont beaucoup apprécié la joie, la vitalité, l’explosion de bonne humeur qui émanent des représentations. Ces ressentis ne correspondent pas à une catégorie de gens, mais touchent le cœur de tout le monde. De plus ce spectacle du genre music-hall peut s’inscrire dans des lieux et occasions très divers.

Que représente le festival d’Avignon pour votre spectacle ?
Nous avons la conviction que notre participation au festival d’Avignon, qui est aussi un lieu de rencontres professionnelles où l’on traite de vente et de diffusion de spectacles, peut représenter un tournant décisif pour la suite de notre parcours artistique dans l’espace francophone. Toutefois il faut préciser que la réalisation d’une aventure de cette envergure engendre des frais importants que le Kollektiv.88 n’est pas en mesure de couvrir en totalité. C’est pourquoi nous nous permettons de solliciter le soutien financier de particuliers afin de financer cette opération exceptionnelle. Au vu du succès que nous avons systématiquement connu depuis la création du spectacle en 2003, nous croyons tous à la réussite de cette entreprise.

Propos recueillis par Julien Garibaldi

Pour plus de renseignements 
Spectacle à 22h30au Théâtre du Balcon, Avignon