Les arènes romaines de la bourgade vaudoise accueilleront cet été une nouvelle production d’Aïda. Le grand rendez-vous lyrique open-air romand joue la carte des grands classiques. Ainsi, cet ouvrage verdien créé au Caire à la veille de Noël 1871 et destiné à l’inauguration du Canal de Suez se voit-il redonné pour la troisième fois à Avenches.

En 1995, lors de la première édition, et en 2000, les exploits guerriers de Radamés – célébrés avec cette grandiloquence qui est pour beaucoup dans le succès populaire de l’œuvre – avaient rassemblé une foule nombreuse sur le site avenchois. Il n’est que de consulter les pages d’internet de la cité vaudoise pour y lire qu’Aïda jouit d’une cote superlative. Dès lors, frileux en termes de programmation, les organisateurs ? Pas plus qu’ailleurs... Et compte tenu d’une météo qui demeure moins sûre qu’à Orange, et compte tenu surtout de conditions d’assurance qui grèveraient passablement le budget si d’aventure une représentation devait être annulée, on ne peut que comprendre le choix opéré.

Il est vrai aussi que, malgré une qualité grandissante (Nabucco en 2005 et Le Trouvère de 2006 furent très aboutis et connurent un vif succès critique), le public ne se presserait pas forcément pour suivre un Simon Boccanegra, alors qu’une Traviata (à l’affiche en 2008 d’ailleurs) déclenche une déferlante auprès de la billetterie des mois à l’avance. Avenches a pour vocation, aussi, faut-il le rappeler, de proposer le monde parfois opaque de l’opéra à un public élargi, ce qu’il fait avec bonheur et une probité artistique certaine.

Pour revenir à des éléments concrets, ce très bel opéra de Verdi appartenant déjà à la période tardive du compositeur – ou, pour le moins, la préfigurant par son inventivité et sa richesse orchestrale toute nouvelle – verra se succéder un nombre considérable de solistes. Les distributions varieront beaucoup d’un soir à l’autre. On retrouvera l’excellent Gustavo Porta dans le rôle de Radamés. Le ténor argentin, artiste aussi attachant que puissant et expressif, avait littéralement enflammé les arènes en Manrico l’an passé. Celles et ceux qui avaient également applaudi Sarah M’Punga en Azucena ou Adriana Marfisi en Leonore les retrouveront dans les rôles d’Amneris et de l’esclave Aïda, respectivement. Trois autres soprani se partagent l’affiche pour le rôle-titre. Signalons encore, au chapitre logistique, une nouveauté à Avenches : les spectacles sont désormais surtitrés.

Bernard Halter

Les 6, 7, 11, 13, 14, 18, 21 et 22 juillet 2007. Elles débuteront à 21h15 et se termineront vers minuit. Ouverture du site à 18h30, fermeture des portes à 21h00.
Prix des billets (en CHF) : de 70.- à 160.-
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