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Film de mai 2009 : “Les Trois Royaumes“

John Woo porte à l’écran un classique de la littérature héroïque de l’Empire de Milieu : « l’Histoire des Trois Royaumes.

Article mis en ligne le mai 2009
dernière modification le 29 janvier 2012

par Philippe BALTZER

Les Trois Royaumes


De John Woo (Chine, 2h25) avec Tony Leung, Lin Chi-Ling, Takeshi Kaneshiro, Chang Chen et Zhang Fengyi.

Il y a deux décennies un jeune cinéaste surgissait à la face du monde en renouvelant le genre du polar à la sauce asiatique. Il réalisa consécutivement quatre films qui ont leur place dans toutes les collections de DVD de l’homme moderne : « Le Syndicat du Crime », « The Killer », « Une balle dans la tête » et son chef-d’œuvre « A toute épreuve ». Auréolé de ces succès, John Woo s’envola pour dix années d’exil aux Etats-Unis. Il livra quelques films inégaux dont « Volte/Face », « Mission Impossible 2 » et « Paycheck ». Après cette longue absence, le maître du cinéma d’action de Hong Kong revient au pays en portant à l’écran un grand classique de la littérature héroïque de l’Empire de Milieu : « l’Histoire des Trois Royaumes » écrite par le regretté Luo Guanzhong au XIVème siècle.

« Les Trois Royaumes » de John Woo
© Metropolitan FilmExport

Cette œuvre retrace le « Morgarten chinois », la célèbre bataille « de la Falaise Rouge » qui a précipité la fin de la dynastie Han vers 200 après J-C, et marqué le début de la période dite « des Trois Royaumes » : Wei 魏, Shu 蜀 et Wu 吳.
La version présentée en Occident est un bonzaï de 2h25 de l’œuvre originale en deux films d’une durée totale de 4h40. Il faudra, bien entendu, attendre la sortie en DVD de la version originale pour porter un jugement définitif sur cette fresque.

Intéressons-nous donc à ce résidu de table de montage, dont l’intrigue simplifiée se concentre presque exclusivement sur la bataille et quelques hectolitres d’hémoglobine déversés pour l’orgueil d’une poignée de souverains. Ce parti pris belliqueux transforme progressivement le film en grand jeu d’arcade peuplé de quelques héros valeureux et stylisés, qui zigouillent joyeusement des milliers de figurants plus ou moins virtuels, errant de façon inerte dans des décors grandioses.
Ceux qui affectionnent les ralentis et de combats furieux aux sabres vont se régaler, les autres trouveront le temps un peu long et l’exaltation des valeurs sino-chinoises à la limite du nationalisme.
Chaque yuan du budget pharaonique dont disposait John Woo se voit à l’écran, les costumes sont splendides, les cascades spectaculaires et toutes les stars du cinéma asiatique participent à l’assaut. On retrouve par exemple les deux acteurs de « Chungking Express » de Wong Kar-wai : Tony Leung et Takeshi Kaneshiro ainsi que l’interprète de « Adieu ma concubine » Zhang Fengyi.

Vous l’aurez compris, ce condensé d’adresse uniquement aux amateurs de figurants hachés menu façon « Hong Kong style ».

Philippe Baltzer