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Petit Théâtre de Lausanne
Lausanne, Petit Théâtre : “Mascarade“

Entretien avec Sophie Gardaz, au sujet du spectacle Mascarade mis en scène par la Cie Bakara.

Article mis en ligne le mars 2008
dernière modification le 22 mars 2008

par Isabelle VON HILDEBRAND

Du 18 février au 16 mars, le Petit Théâtre présente Mascarade, un texte de Nancy Huston et de Sacha Todorov, mis en scène par la Cie Bakara. Entretien avec Sophie Gardaz, directrice du Petit Théâtre depuis 2005.

Vous avez repris la direction du Petit Théâtre en 2005. Quelle a été votre mission à l’époque ?
J’ai succédé à Gérard Demierre, l’un des trois pères fondateurs du Petit Théâtre avec Gérard Diggelmann et Jean-Claude Issenmann. La Ville de Lausanne a souhaité alors établir une distinction claire entre le travail de direction du théâtre et le travail de metteur en scène à proprement parler. La volonté politique a été de conserver un lieu de création, de coproduction et de redistribuer les ressources mises à disposition aux compagnies romandes. Il me tenait particulièrement à cœur de créer des ponts entre le théâtre « jeune public » et « adulte ».

Face à une offre pléthorique, comment sélectionnez-vous les pièces qui vous sont proposées ?
Tout d’abord, je tiens à préciser que je choisis des projets et non des personnes. Je n’entre jamais en matière sur le choix de la distribution et j’essaie de favoriser essentiellement des projets qui peuvent être coproduits. Pour des raisons financières, la coproduction favorise l’essor du projet en permettant de réunir plus facilement les ressources nécessaires à sa réalisation. Le spectacle Cosmicomics illustre un exemple de collaboration entre la troupe genevoise Teatre Due Punti et le Petit Théâtre.
Bien entendu, il faut aussi prendre en considération l’âge du public dans le choix des pièces. La tranche d’âge attribuée au Petit Théâtre va de 7 à 12 ans, mais je reste persuadée qu’un bon spectacle doit aussi toucher les adultes. En outre, j’organise « les histoires du foyer » et « les concerts du dimanche » qui ont lieu dans les décors de la pièce à l’affiche. Sans à priori, les enfants manifestent une ouverture et une curiosité extraordinaire pour la musique. J’aime avant tout programmer des spectacles « somptueux » : les enfants ont besoin de décors, de costumes et de musique. Cela fait partie de la magie du théâtre !

“Mascarade“
Photo de répétition : Pénélope Henriod

La prochaine pièce à l’affiche au Petit Théâtre s’intitule Mascarade
La compagnie Baraka a eu envie de mettre en scène ce texte de Nancy Huston et de son fils, Sacha Todorov. La scénographe Masha Schmidt est une amie proche de Nancy Huston et elle a lancé ce projet. Je suis ravie d’offrir la possibilité à Georges Guerreiro, metteur en scène confirmé, de faire ses débuts dans la mise en scène pour le théâtre « jeune public ».
Le thème de la pièce est le masque, mais plutôt au sens figuré, psychologique du terme. Le texte sensibilise le public sur les diverses facettes de chaque individu. Nous avons tous, en effet, plusieurs visages, plusieurs facettes et nous adaptons constamment notre comportement à chaque situation. Les rapports de forces entre les personnages s’inversent régulièrement, créant ainsi à chaque fois une nouvelle situation, au rythme d’un enchaînement vif et ludique. Les deux comédiens – Frédéric Landenberger et Diego Todeschini – joueront alternativement les deux partitions. Cette approche leur confère non seulement une grande liberté de jeu mais pose le questionnement de l’identité au sein du plateau même, puisque ce principe de renversement se traduira dans le jeu des comédiens. Je trouve que le titre de la pièce Mascarade illustre parfaitement les deux enjeux principaux du texte : celui du masque et celui du jeu.

Pour finir, comment envisagez-vous la reprise des activités du Théâtre pour enfants de Lausanne (TPEL) par le Petit Théâtre ?
Dans un premier temps, je vais me contenter d’honorer les contrats du TPEL en assurant la pérennité de deux spectacles. Je ne pourrai malheureusement pas faire plus pour la saison en cours car la subvention allouée par la ville servira à éponger les dettes contractées par le TPEL.
Par la suite, je vais augmenter l’offre des spectacles « jeune public », en l’adaptant à la réalité de la taille de la ville de Lausanne. Ma mission ne consiste nullement à gérer deux lieux simultanément, ni à faire exister le TPEL. J’attends aussi avec impatience la Charte de la nouvelle politique culturelle lausannoise, qui devrait sortir en mars. Je sais déjà que le développement du théâtre « jeune public » fait partie des priorités de la Ville et j’en suis ravie ; mais quoiqu’il advienne, je continuerai à tisser des liens entre le théâtre « jeune public » et « adulte », à promouvoir un échange entre Lausanne et Genève et à défendre une offre de qualité à petits prix.

Propos recueillis par Isabelle von Hildebrand

Réservations : www.lepetittheatre.ch