Le festival des Sommets Musicaux, qui se tient tous les ans à pareille époque dans la région de Gstaad, a vécu entre le 1er et le 9 février 2008.

Tous les concerts du soir duraient une petite heure et présentaient surtout des œuvres très souvent abordées. Si la formule se révèle menue et frileuse, il eût été toutefois ingrat de bouder son plaisir, eu égard à la qualité des artistes conviés. A ce titre, la venue de la clarinettiste Sabine Meyer et du violoncelliste Peter Bruns, rassemblés en soliste autour de la Camerata Bern pour le concert d’ouverture du 1er février, avait de quoi allécher le public, présent en grand nombre à l’église de Saanen.

Sabine Meyer a servi l’unique Concerto pour clarinette de Mozart avec la qualité de timbre qu’on lui connaît, développant des phrasés magnifiquement nuancés et recueillis dans le mouvement lent et rendant grâce à la verve de Mozart lors des sections rapides. La Camerata Bern est à l’avenant de la soliste que l’on sent galvanisée par l’expérience qu’elle possède de ce répertoire. Sabine Meyer emmène la phalange bernoise avec détermination dans son univers musical propre. Le résultat est tonique, précis et enlevé. Auparavant, l’orchestre seul a fait montre de sa maestria dans la Symphonie pour cordes n°10 du jeune Mendelssohn, au ton nullement badin. Peter Bruns, qui a ouvert le concert, se montre tout aussi inspiré pour le Deuxième concerto pour violoncelle de Haydn, une pièce colorée et virtuose qui comble l’absence de telles œuvres dans le catalogue Koechel… On goûte tout particulièrement ses attaques franches et les lignes de chant largement déployées qu’il met au service d’une interprétation très épanouie bien qu’assez nerveuse.
Un beau concert qui confirme la position des Sommets musicaux au sein de la constellation des grands rendez-vous internationaux.

Bernard Halter