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Mucem, Marseille
Marseille : « Un génie sans piédestal »

Picasso

Article mis en ligne le 28 avril 2016
dernière modification le 29 août 2016

Vous passez cet été par Marseille ? Alors n’hésitez pas à vous rendre au Mucem pour y découvrir la grande exposition consacrée à Picasso, ce “génie sans piédestal“, une exposition forte de 270 œuvres.

Cette exposition s’attache à montrer comment Picasso, tout à la fois inscrit dans son époque et attaché à ses racines, a nourri son travail d’influences issues des arts et traditions populaires. Le parcours, divisé en quatre sections (Picasso et la vie quotidienne : racines / Des objets et des thèmes fétiches / Les techniques et leurs détournements / L’objet matériau), met en miroir des chefs-d’œuvre de l’artiste avec des objets-références issus des riches collections du Mucem. Grâce à des prêts exceptionnels et au soutien de nombreuses collections publiques et privées, françaises et internationales, parmi lesquelles il convient de citer le riche partenariat avec le Musée national Picasso-Paris, l’exposition permet de réunir des œuvres essentielles et iconiques, mises en perspective avec des découvertes inédites.

Après avoir évoqué l’aspect sacré de ces sources, essentiellement espagnoles, le propos met en évidence cette présence des souvenirs dans l’inspiration de l’artiste. Sont ainsi illustrés des thèmes et des motifs mémoriels récurrents chez Picasso, fasciné en particulier par l’univers de la parure (Jacqueline à la mantille), de la musique, du cirque (L’Acrobate bleu), de la tauromachie (Tête de taureau) et du jouet, par exemple.

Sont également évoquées les rencontres faites par Picasso avec des personnalités ayant affirmé un savoir-faire artisanal qui pouvait nourrir sa propre expérience et ses propres recherches. L’artiste a ainsi fait des incursions dans la connaissance du travail du bois (Paco Durrio), de la céramique (Suzanne et Georges Ramié et l’atelier Madoura), de l’orfèvrerie (François Hugo), de la linogravure (Hidalgo Arnéra), du cinéma (Robert Picault), du textile (Marie Cuttoli) et de la tôle découpée (Lionel Prejger).
Picasso a même utilisé des “objets de rebut“ pour créer un très bel ensemble de sculptures (La Guenon et son petit) dans lesquelles se lisent aisément les objets glanés et les matériaux recyclés.

L’art au XXe siècle a souvent joué avec ses origines pour construire un nouveau rapport au monde. Les racines de Picasso sont multiples. Parmi ces fondations, l’environnement de son enfance fut un terreau très fertile. Les objets du quotidien auxquels Georges Henri Rivière rend hommage au sein du Musée des arts et traditions populaires, qu’il crée en 1937, font infiniment partie du bagage affectif et esthétique de l’artiste. Les collections du Mucem qui jalonnent le parcours ont été choisies parmi les objets acquis par Georges Henri Rivière, comme autant d’échos au travail de Picasso. Fort de cette connaissance à la fois intime et universelle, Picasso s’affirme alors lui-même comme le véritable signal d’une nouvelle culture populaire.

Jusqu’au 29 août 2016