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Musée Rath
Genève : Les sujets de l’abstraction
Article mis en ligne le 1er juin 2011
dernière modification le 15 mai 2011

par Sophie EIGENMANN

Jusqu’au 14 août 2011, le Rath expose 101 chefs-d’œuvre de la Fondation Gandur pour l’Art représentant la peinture non-figurative expressionniste de la Seconde École de Paris (1946-1962). Exposée pour la 1ère fois, cette collection est la deuxième collection au monde, après celle du Centre Pompidou, consacrée à cette période encore trop méconnue.

Des œuvres rares
En 101 peintures, Les sujets de l’abstraction présente la création et le renouvellement de ce mouvement appelé aussi abstraction lyrique, art informel ou expressionisme abstrait. L’idée du commissaire de l’exposition Eric de Chassey était de rendre à ces œuvres leur importance car elles ont longtemps été considérées comme mineures en comparaison aux grandes créations américaines de l’époque signées Pollock ou Rothko.
La visite de l’exposition est organisée en sept sections thématiques et chronologiques et trois sections monographiques dédiées à Pierre Soulages, Georges Mathieu, Hans Hartung et au Suisse Gérard Schneider.

Chronologie
Au rez-de-chaussée, on découvre que, marqués par les horreurs de la guerre, des peintres comme Jean Fautrier ou Nicolas de Staël ont privilégié un type de peinture instinctif éloigné de l’harmonie. Cette démarche est liée avec un besoin de repartir à zéro, d’exprimer un mouvement originel.
Dès 1950, un courant appelé constructivisme, incluant Geer van Velde et Serge Poliakoff, envisage l’espace d’une manière plus solide et sereine. Les ruines de la tradition de la peinture occidentale sont représentées dans le travail de Jean Dubuffet et Antoni Tàpies. Autre interprétation, Alberto Burri utilise des matériaux du quotidien qu’il colle sur la toile.

Monographies
Le sous-sol est consacré à trois sections monographiques. Georges Mathieu, Hans Hartung et Gérard Schneider et Pierre Soulages. Le travail de ce dernier impressionne. Dans son manifeste de 1948, il exprime sa démarche ainsi : « Une peinture ne doit pas être la représentation d’une idée ou d’une impression intérieure. Elle se contente d’être un tout organisé, un ensemble de formes (lignes, surfaces colorées…) sur lequel viennent se faire ou se défaire les sens qu’on lui prête ». Le jeu de noirs ainsi que le mélange de mat et de brillant apportent aux toiles de Soulages une magnifique densité.

Autour de l’exposition
Un vaste programme d’événements a été conçu autour de cette exposition pour offrir des éclairages nouveaux et originaux sur cette période. Des rencontres entre Jean Claude Gandur et le public sont organisées les 21 et 22 juin. Notons que cette exposition est l’occasion d’apprécier une partie de la collection Gandur qui a été confiée pendant 99 ans au Musée d’art et d’histoire.

Sophie Eigenmann

« Les Sujets de l’abstraction »
101 Chefs-d’œuvre de la Fondation Gandur pour l’Art
jusqu’au dim 14 août 2011