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Théâtre des Marionnettes de Genève
Genève, TMG : Diversité

En décembre et janvier, entre reprise et accueils, le Théâtre des marionnettes offre une belle diversité.

Article mis en ligne le décembre 2008
dernière modification le 1er février 2009

par Firouz Elisabeth PILLET

En cette période festive, il y en aura pour tous les goûts, et surtout pour tous les âges, au Théâtre des Marionnettes de Genève.
« Le Médecin malgré lui »

Une reprise de la saison 2006-2007, La Sorcière au placard aux balais, ouvrira le bal des festivités du 29 novembre au 21 décembre 2008. Dans une mise scène signée Claude-Inga Barbey, le texte de Pierre Gripari relate les aventures ensorcelées de Monsieur Pierre.

« La Sorcière au placard aux balais »

Un jour, celui-ci se trouve par hasard à la tête d’une fortune de cinq francs. Il s’achète une maison. Une affaire ! Monsieur Pierre, heureux de sa nouvelle acquisition pour un prix si modique, découvre – quelle surprise ! – qu’une sorcière se cache dans le placard aux balais. Et bien sûr il ne peut résister, et prononce la phrase fatidique qui la fera sortir de son placard. Heureusement, son ami Bachir, la petite souris et les poissons magiques sont là pour l’aider ! Coquette, bien située, avec chambre, cuisine, salle de bains, living-room, pipi-room et placard aux balais. Cette demeure a vraiment tout pour plaire, mise à part sa sorcière ! Il retourne, furieux, chez le notaire qui lui chantonne l’air qu’il ne devra absolument pas chanter sous peine de faire apparaître la sorcière. Un soir, légèrement éméché, Monsieur Pierre fredonne la ritournelle interdite et libère la sorcière qui veut l’emporter sur-le-champ. Mais Monsieur Pierre n’a pas dit son dernier mot. Pas besoin d’un grand décor, place au jeu des comédiens (Monsieur Pierre n’est autre que Guy Jutard) et à l’imagination des spectateurs.

Apparences
Du 9 au 18 janvier 2009, le TMG accueillera la Fox Compagnie, en collaboration avec Château Rouge (Annemasse) et le Théâtre de l’Esplanade (Divonne-les-Bains), qui jouera « Le Médecin malgré lui ». La pièce commence par une scène de ménage : Martine et Sganarelle se querellent et le mari finit par rosser sa femme, qui décide de se venger. Arrivent Valère et Lucas, en quête d’un médecin pour Lucinde, la fille de Géronte, qui a perdu l’usage de la parole. Une aubaine pour Martine ! Elle tient sa vengeance. Ils cherchent un médecin, elle leur propose Sganarelle, son époux ivrogne et bon à rien. Inutile de présenter le Maître de la farce dont la fraîcheur et la contemporanéité n’ont pas pris une ride. Le Médecin malgré lui se joue des charlatans et de la crédulité de leurs victimes. Jouée par des acteurs marionnettistes – visages transformés par des masques et des perruques, ils semblent transformés en pantins d’un théâtre de guignol – la pièce permet une réflexion sur les apparences, sur le vrai et le faux, alors que ces comédiens virevoltent sur scène. Du Molière dans l’esprit de son créateur !

« Le Médecin malgré lui » : Lucas et Valère.
Photo Jérôme Lété

Tendresse
Du 13 au 18 janvier, l’honneur est au tout jeune public, avec Du bout des doigts, du Théâtre Archimage, en collaboration avec le TMG. Depuis quelques années, les spectacles destinés aux tout petits (1 à 3 ans) remportent un énorme succès ; rappelons que ces spectacles sont de courte durée (20 minutes) et surtout, que la salle est limitée à une trentaine de personnes. Il faut donc s’y prendre tôt pour réserver sa place afin de savourer un spectacle qui parle, de l’intérieur, à son public qui ne peut que se sentir interpellé par cet enchantement magique, où quelques mots s’égrainent, comme un écho à l’éveil au langage. Quelques mots, pas même une histoire, mais qui suscitent réactions, exclamations et extase de la part des tout petits captivés de voir leur vie sur scène. Un tout petit et sa maman parcourent ensemble les événements d’une journée : réveil et repas, promenade et jeux, fatigue et sommeil ; les grandes joies et les petits drames d’une vie de bébé. Que d’aventures nichées au creux des heures ! Le décor est un gros tabouret, autour duquel la comédienne tourne comme les aiguilles du temps qui passe. Des multiples tiroirs de son tabouret maison, elle sort les petits accessoires qui vont ponctuer la journée d’une maman et de son petit. Très ludique et visuel, ce théâtre d’objet pour très jeune public est empli de tendresse, d’humour et d’émotion.

Enfants des rues
Du 24 janvier au 8 février, le TMG accueille le Tango Théâtre (Montpellier) et le Guignol à roulettes (Fribourg) pour Les enfants du Bing Bang, dès sept ans.

« Les enfants du Bing Bang »

Après le big-bang, le monde s’est couvert d’enfants multicolores. Des siècles plus tard, des enfants des rues, abandonnés à eux-mêmes, ont trouvé refuge dans une épave où ils vivent, en marge d’une ville qui veut les ignorer. Ils se croient libres, jouent, chapardent et s’épaulent dans les coups durs. Mais la réalité du monde est dure et cruelle. Un vieil ange décide alors de forcer le destin de ces enfants emprisonnés. Ce spectacle résonne étrangement avec les meninos da rua, (les enfants des rues) des favelas brésiliennes, devenus parias d’une société bourgeoise bien pensante. Les adultes trouveront donc leur compte dans ce spectacle, dont la lecture se fait à plusieurs niveaux.
Librement inspiré de Capitaine des sables, de Jorge Amado, ce spectacle parle des enfants des rues et de leurs droits bafoués. La mise en scène regorge d’ingéniosité, mêlant des projections vidéo sur des supports variés et des marionnettes. Le spectacle s’achève sur une lueur d’espoir et offre un épilogue optimiste aux enfants. Les adultes devraient en tirer la leçon.

Firouz-Elisabeth Pillet

Tél. : 0299 418 47 77
www.marionnettes.ch