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Casino-Théâtre
Genève : “Pessah“

La compagnie Confiture présente « Pessah » de Laura Forti, ou les dessous d’une famille emblématique.

Article mis en ligne le avril 2010
dernière modification le 18 mai 2010

par Rosine SCHAUTZ

Le Casino-Théâtre accueille, du 13 avril au 1er, la compagnie Confiture, le temps pour cette dernière de décortiquer les rancœurs, disputes et autres non-dits d’une famille emblématique, sous la houlette de Gaspard Boesch.

L’argument
Au soir de la Pâque juive, une famille se retrouve et règle ses comptes. Autour de la mère, femme au cœur fragile qui fume en cachette, deux filles. L’une, mère distraite, athée et féministe, tente d’oublier le gris de sa vie dans le cognac. L’autre, la fille cadette, plutôt fidèle à la tradition, cherche ailleurs ce qu’elle ne sait trouver nulle part. Et enfin, un fils homosexuel converti au bouddhisme, qui tente de croire et de faire croire à son pouvoir de séduction... Le père ? Il n’est pas là. Il est en clinique, englué dans un brouillard mental profond.
Cette pièce qui se situe à la juste distance entre tragique et comique met en scène rancoeurs, disputes, non-dits, ruptures et autres soudaines explosions qui s’invitent souvent fortuitement lors de dîners dédiés aux retrouvailles familiales annuelles.

« Pessah » en famille

Laura Forti
Née à Florence en 1966, elle est traductrice de théâtre israélien, comédienne, et metteur en scène, et dirige des cours d’expression corporelle à Prato. Elle a obtenu plusieurs récompenses, dont le prix Ugo Betti justement pour cette pièce, Pessah, qui signifie ‘passage’ en hébreu. La pièce a été montée en 2004 à Paris, par Lukas Hemleb, au Théâtre des Abbesses. En 2003, elle a été chargée de la commémoration de la Shoah en Italie et a présenté un de ses textes, Dis-moi, une histoire jamais écrite, projet théâtral qui mettait en scène les victimes de la Shoah en Italie et leur droit aux indemnisations, leurs confrontations sociales, politiques, culturelles dans la période de l’après-guerre en Italie.

« Pessah » avec Philippe Cohen en mère juive

Déballages et facéties
Gaspard Boesch qui met en scène Pessah, dans la traduction de Caroline Chaniolleau, confie qu’il a « toujours été curieux de cette culture en perpétuelle interrogation sur la question d’identité ». A l’heure des grands débats un peu pompiers et prétentieux sur les identités plurielles, niées ou brisées, soyons certains que la Compagnie Confiture saura nous faire rire non seulement des travers de cette famille emblématique, archétypique et évidemment totalement contradictoire, mais également nous montrer comment s’amuser des grands déballages et des vérités premières nous sautant au visage lors des soirées d’anniversaire qui parfois tournent au vinaigre plus rapidement qu’on ne le voudrait.
Et, bien sûr, même surtout, si vous aimez les facéties de Philippe Cohen, il faut absolument aller le voir en Mère juive, plus vraie que nature, car comme il le souligne d’emblée : « Ce personnage ressemble aux femmes de ma famille qui parlaient fort, riaient fort, me trituraient les joues, m’embrassaient abusivement, m’empêchaient de jouer, voyant le danger partout, me donnaient environ trois cents conseils de l’heure et autant de tartines, vitamines ou autres bouillons protecteurs… ».
L’exubérance et l’extravagance sont les bouffées d’air frais nécessaires au bonheur ! Vite !

Rosine Schautz

« Pessah » de Laura Forti. Compagnie Confiture au Casino-Théâtre, de 13 avril au 1er mai