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“Les Mangeuses de chocolat“ au Poche Genève
Entretien : Philippe Blasband

Brève rencontre avec l’auteur des “Mangeuses de Chocolat“.

Article mis en ligne le mars 2007
dernière modification le 18 octobre 2007

par Sophie EIGENMANN

Du 5 mars au 1er avril, le Théâtre Le Poche accueille une création intitulée Les Mangeuses de Chocolat de Philippe Blasband. Quatre comédiennes – Aline Gampert, Kathia Marquis, Brigitte Rosset et Mariama Sylla - se retrouvent à soigner ensemble leur dépendance au chocolat sous le regard du metteur en scène Georges Guerreiro.

Comédie désopilante, teintée de drames personnels et de confidences douces-amères, cette pièce est l’occasion rêvée de s’adresser à un créatif protéiforme, l’auteur Philippe Blasband. Brève rencontre.

Philippe Blasband, qui êtes-vous ?
Je suis un auteur belge d’origine perse né en 1964. J’ai écrit des romans, des pièces de théâtre et des scénarios de films pour des courts et des longs métrages. J’ai notamment signé celui d’Une liaison pornographique avec Nathalie Baye. Je suis également metteur en scène et réalisateur.

D’où vous vient cette envie d’assumer autant de casquettes
différentes ?

Au départ, c’était pour impressionner les filles (rire). Mon travail sur les différents formats est venu aussi petit à petit. Aujourd’hui, mon occupation principale est l’écriture. Je me sens mal si je n’écris pas ! L’écriture est mon gagne pain mais aussi une mauvaise habitude. Je travaille dans des domaines différents parce que je le peux mais aussi parce qu’on m’a fait des propositions intéressantes. Ces activités se complètent aussi très bien. Si l’écriture d’un roman est lente et solitaire, au cinéma on travaille en équipe, on collabore, on dialogue, tout prend aussi beaucoup de temps mais avec un côté très gai. De formation, je suis monteur de cinéma mais, comme je sais aussi écrire, j’ai exploité cette capacité. Cela m’a aidé à trouver du travail au théâtre comme au cinéma.

autoportrait de Philippe Blasband

Quelle différence faîtes-vous entre votre travail pour le théâtre et le cinéma ?
Au théâtre, tout est plus rapide qu’au cinéma. On a besoin de moins d’argent et on perd par conséquent moins de temps à en chercher. Je suis aussi fasciné par le travail des comédiens qui est plus central au théâtre qu’au cinéma.
Au cinéma, si on écrit qu’un hélicoptère décolle, cela va être le cas. Au théâtre, on imagine des choses qui ne sont pas là donc il y a davantage de distance. On n’a pas forcément besoin de décor car on travaille sur la force de suggestion. On arrive à créer des images chez un spectateur rendu actif et qui travaille en permanence pour imaginer ce que la pièce lui raconte. Au cinéma, tout étant beaucoup plus réel et évident, le spectateur est davantage passif.

D’où vient Les Mangeuses de Chocolat ?
J’ai écrit cette pièce il y a 12 ans. Je l’ai alors mise en scène moi-même. Elle a rencontré un gros succès qui l’a amené à être jouée plus de 450 fois en Belgique. Aujourd’hui, elle s’apprête à être montée en Suisse mais aussi en Espagne et en Allemagne.

Le Chocolat est-il féminin ?
Non, je suis moi-même un mangeur de chocolat. A la sortie de la pièce, j’ai dû faire mon coming out et l’avouer. Si les hommes mangent aussi du chocolat, ils ont juste plus de peine avec l’aspect thérapeutique. Ils sont d’accord de participer à un club d’alcooliques anonymes par exemple car c’est plus macho mais, à un club de mangeurs de chocolat, jamais ! Le chocolat garde une image féminine. Du coup, écrire Les Mangeuses de Chocolat m’a permis de travailler avec de très bonnes comédiennes car il y a finalement peu de grands rôles féminins au théâtre.

Comment qualifiez-vous cette pièce ?
Même si il y a des passages drôles, ce n’est pas une pure comédie. C’est un peu ce qui se passe dans une thérapie qui ne marche pas.

Qu’allez-vous faire dans un proche avenir ?
Je dois me faire opérer donc je ne vais pas me déplacer durant quelques mois. Je me consacrerai par conséquent à l’écriture.

Propos recueillis par Sophie Eigenmann

Du lundi 5 mars au dimanche 1er avril : Les Mangeuses de chocolat de Philippe Blasband, m.e.s. Georges Guerreiro. Le poche-Genève, lu-ve-sa à 20h30, me-je à 19h, di à 17h, ma relâche (rés. 022/310.37.59)