Arts-Scènes
Slogan du site

Cinéma Danse Expositions Musique Opéra Spectacles Théâtre

Théâtre du Crève-Cœur, Cologny
Cologny, Crève-Cœur : “Petits crimes conjugaux“
Article mis en ligne le octobre 2007
dernière modification le 22 octobre 2007

par Maya SCHAUTZ

La saison 2007-2008 s’ouvre le 26 septembre par les « Petits crimes conjugaux » d’Eric-Emmanuel Schmitt dans une mise en scène de Michel Wright, les comédiens en sont Pascale Vachoux et Jacques Maître.

Le Théâtre du Crève-coeur présente pour la seconde fois une pièce de cet auteur que le public a pu rencontrer lors d’une des soirées du Cygne consacrées depuis plusieurs années à des auteurs dramatiques, des écrivains ou des poètes contemporains. Le Crève-coeur avait donné en novembre 2004 « La Nuit de Valognes » mise en scène par Alain Carré, pièce reprise en avril 2006.

Le metteur en scène Michel Wright, à qui le choix des « Petits crimes conjugaux » fut proposé par Anne Vaucher, Bénédict Gampert et Alain Carré, s’est trouvé interpellé par cette pièce qui présente plusieurs degrés de lecture. La parfaite clarté, la lisibilité immédiate de la pièce où l’ auteur a ménagé un suspens de thriller psychologique, qui emporte et fait avancer de façon remarquable l’action dramatique, cache en réalité une problématique très intéressante. On peut ainsi interpréter comme une tentative de réponse à la question : la vie conjugale fait-elle de nous des assassins ? Or, s’il y a crimes, il y a forcément des victimes, des assassins et des coupables à découvrir. Dans ce cas qui pourrait en être le juge ? Le metteur en scène-lecteur, responsable de la mise en jeu, ou le spectateur ?...
Michel Wright se propose de démontrer que ce juge ne sortira ni indemne ni innocent de sa confrontation avec les personnages. Les protagonistes à observer sont en interaction permanente entre eux et avec lui, ni tout blancs ni tout noirs, souvent détestables, jamais innocents .

On pourra découvrir dans cette enquête policière la fable de deux personnages « à la Pinter », où nous sommes invités à observer une violence psychologique terrifiante.
La situation de départ semble claire : la femme ramène de l’hôpital son mari devenu amnésique à la suite d’un accident. A la demande de celui-ci, elle va en dresser un portrait mensonger, le recréant à son propre avantage. Elle lui cache notamment la cause de l’accident funeste.
Or le mari n’est pas complètement amnésique !
Le metteur en scène se propose d’approfondir l’interaction entre les personnages, en ménageant des zones d’ombre, sans se référer aux didascalies de l’auteur. Il ménage ainsi un espace de jeu aux interprètes et offre du même coup une liberté aux spectateurs. Ces derniers participent ainsi à l’enquête concernant l’accident du mari.
Une recherche qui va les mener au delà d’une comédie brillante et bien ficelée.

Maya Schautz

Petits crimes conjugaux d’Eric-Emmanuel Schmitt. M.e.s. Michel Wright avec Pascala Vachoux et Jacques Maître. Jusqu’au 21 octobre (Rés. 022 786 86 00)