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Théâtre du Loup : “Parking Zone“

Reprise du spectacle de clôture de la saison 2005, sous une forme développée.

Article mis en ligne le décembre 2006
dernière modification le 19 octobre 2007

par Julien GARIBALDI

Le parcage temporaire d’adolescents plutôt que de voitures, dans un espace périphérique et froid, permet de mettre en évidence l’expression de cette période de fragilité humaine rencontrée au fil des textes des “Chroniques des jours entiers, des nuits entières“ de Xavier Durringer.

Suite au vif intérêt des jeunes spectateurs, suscité par les représentations d’extraits des “Chroniques”… joués avec brio par les jeunes comédiens du Théâtre du Loup, ce spectacle de clôture de la saison 2005 a été développé pour être mis en scène du 6 au 17 décembre 2006, sous le titre de “Parking zone“.

Parking zone

Onze ados
Les onze adolescents ainsi que les metteurs en scène ont choisi certaines chroniques dont les thèmes illustrent les états d’âme par lesquels il faut passer pour grandir : le rapport au monde et à l’argent, le lien à l’autre, l’amour, la jalousie, les peurs, les frustrations… Au fil des petites séquences, se dégage une histoire suivie du vécu des personnages qui se cherchent, se séparent, espèrent se retrouver, mais sont rarement ensemble car même lorsqu’il y a couple, c’est dans une totale incompréhension.

Pierre : Pourquoi t’es pas avec elle ?
Fred : Parce que… pas envie, tu vois je suis mieux à rester là… elle chiale.
Pierre : Elle chiale ?
Fred : Oui elle chiale, et je peux pas te dire ce que ça me fait, en fait. Une femme pleure et j’ai l’impression que la vie s’arrête de tourner, tu vois d’un coup, stop là ! Y a plus rien qui se passe.

L’interprétation des “Chroniques” de la part de ces jeunes comédiens nous fait ressentir une véritable appropriation de la langue de Durringer, qui est celle de la rue, du quotidien, à la fois naïve et poétique, tendre et drôle, mais aussi vulgaire. C’est un langage brut, une « poésie de la rue », qui s’exprime comme par « des voix qui éclatent doucement, les voix de tout le monde et de personne » (Durringer)
Afin de mettre au premier plan la fragilité humaine de l’adolescence rencontrée dans certaines “Chroniques” et le caractère universel des situations vécues, l’action se déroule dans des lieux sordides, peu attachants, tels les parkings que l’on retrouve devant les supermarchés et au bas de certains immeubles. Ainsi le scénographe Eric Jeanmonod a su représenter cet espace en plein air par la présence d’éléments significatifs. A chaque changement de décor, son symbole : la voiture, évocatrice de liberté, les containers, transformés en tambours gigantesques ou en podium selon les rêves des jeunes protagonistes, le banc public rendez-vous des amoureux et des amis.

Les jeunes comédiens 
Les adolescents qui interprètent “Parking zone” n’en sont pas à leur premier essai sur la scène. La plupart d’entre eux ont suivi, dès leur plus jeune âge, une formation au Théâtre du Loup. Ils se sont ensuite produits dans des spectacles professionnels, tels que, Émois, émois, émois…., Building et tout récemment Comme ils ont grandi. Ces spectacles traitent de thèmes concernant l’adolescence et les expériences de la vie, c’est sur cette lancée que s’inscrit leur tout nouveau spectacle “Parking zone”.
Julien Garibaldi

“Parking zone”. Création du Théâtre du Loup, d’après les “Chroniques des jours entiers, des nuits entières” de Xavier Durringer