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Forum Meyrin
Meyrin : Divertissement

Aperçu de la programmation prévue pour les mois de décembre 2007 et janvier 2008.

Article mis en ligne le décembre 2007
dernière modification le 7 décembre 2011

par Firouz Elisabeth PILLET

En début de saison, force était de constater que le Forumeyrin, salle emblématique de la Ville de Meyrin, poursuit le cap vers une programmation dense, diversifiée et avant-gardiste, cap assidûment maintenu depuis l’arrivée de Mathieu Menghini. Les mois de décembre 2007 et de janvier 2008 confirment cette foison de spectacles plus enthousiasmants les uns que les autres.

Le mardi 4 décembre 2007, à 20h30, Les Folies d’Offenbach seront à l’honneur, avec un programme plantureux, constitué d’extraits d’œuvres célèbres ou moins connues, comme Orphée aux enfers, Les Brigands, La Belle Hélène, La vie parisienne, Les Contes d’Hoffmann, La Périchole, Bataclan, Les Bacards, La fille du tambour-major, La Grande Duchesse de Gerolstein. Pour ce spectacle, Les Percussions Claviers de Lyon travailleront de concert avec Les Solistes de Lyon qui ont reçu carte blanche de la part du directeur du Forumeyrin. Livrant avec délectation la joie de vivre orgiaque faite d’amour et de fantaisie d’Offenbach, ils replongeront le public dans l’ivresse du nouveau théâtre musical qui a sévit dans la seconde partie du XIXe siècle, Les Bouffes Parisiennes.

Le jeudi 6 et le vendredi 7 décembre, le Forumeyrin accueille Le Théâtre Loyal du Trac (Belgique), avec Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ?, suivi, dans le foyer, par un Bal amoureux, conçu par Le Théâtre du Loup. Clin d’œil au cinéma muet et burlesque, Est-ce qu’on ne pourrait pas s’aimer un peu ? raconte l’histoire d’une série de personnages dont les destins n’arrivent pas à se croiser. C’est une course poursuite éreintante et haletante entre des êtres meurtris et renfermés. Croqués avec justesse et humour, ces personnages savoureux se poursuivent, en vain, dans une quête de l’inaccessible amour de l’autre n’a pas de fin.

Philippe Caubère

En décembre, les spectacles s’enchaînent à un rythme soutenu ; le mardi 11 et le mercredi 12, L’Epilogue à l’Homme qui danse, marque le retour d’un habitué des planches meyrinoises, Pierre Caubère. L’auteur-metteur en scène-interprète énonce : « Ce spectacle est un gruyère dont les trous sont à combler par l’imagination du spectateur ». Ce spectacle conclut le cycle de L’homme qui danse, présenté au Forumeyrin. Cette fois-ci, le personnage de Philippe-Ferdinand se retrouve seul face à lui-même. Finalement, il a carrément éliminé tous ses personnages. Plus de Claudine, plus d’Ariane Mnouchkine, plus de tonton Charles ni de Johnny. Sur scène, il ne joue plus qu’un Philippe-Ferdinand au chômage, qui tente de s’inventer un scénario à partir d’un bout de ficelle. Et le constat est cruel : c’est comme s’il n’y avait rien ni personne. Philippe Caubère n’a cette fois-ci qu’une ficelle à nous tendre !voir notre article à ce sujet

Honneur à la musique classique, avec le Trio Guarneri de Prague, le jeudi 10 janvier 2008. Considéré comme l’une des meilleures formations de musique de chambre, le Trio Guarneri de Prague réunit trois solistes de renommée internationale imprégnés de la tradition tchèque. Le groupe a pris son nom de deux prestigieux instruments : Cenek Pavlik joue sur un Guarneri del Gesù de 1735 (le « Zimbalist ») tandis que Marek Jerie embrasse un violoncelle d’Andrea Guarneri datant de 1684. Au programme de cette soirée, Le trio en sol majeur KV 564, composé par Mozart en 1788, ouvrira le concert. Conçue à l’origine sous la forme d’une sonate, cette œuvre est limpide, d’une sensibilité à la fois pure et raffinée et d’une beauté d’expression incomparable. Suivra l’opus 101 n° 3 de Brahms, pièce lumineuse de bonheur et de jeunesse composée en Suisse, à Thoune, en 1886. Enfin, sera donné l’opus 49 n° 1 de Mendelssohn, trio de 1839 participant du registre enchanté du célèbre Songe d’une nuit d’été. voir notre article à ce sujet

La Bossa Fataka de Rameau, photo Laurent Philippe

Le mardi 15 et le mercredi 16 janvier, le Forumeyrin accueillera la Compagnie Montalvo-Hervieu (France) avec La Bossa Fataka de Rameau. Librement inspiré de On danse, leur dernier opus, La Bossa Fataka de Rameau mêle le baroque de Jean-Philippe Rameau aux folies technologiques, entre projection d’images et illusions chorégraphiques. Les danseurs, un fameux brassage, y partagent l’affiche avec un bestiaire que l’on croirait tout droit sorti d’une fable de La Fontaine, mais en 3D... De cette exubérance ressort un véritable amour du mouvement et du divertissement. Un univers merveilleux et réjouissant qui devrait séduire toutes les générations. Les deux chorégraphes, José Montalvo et Dominique Hervieu, cultivent la passion du mouvement, de la danse classique à la danse contemporaine, en passant par la danse africaine ou des banlieues. Leur frénésie en devient vite communicative.voir notre article à ce sujet

Place ensuite au théâtre russe, avec La Mouette d’Anton Tchekhov, dans une mise en scène signée Philippe Adrien. Faut-il encore présenter La Mouette ? « C’est une comédie avec trois rôles de femmes et six rôles d’hommes. Quatre actes, un paysage (vue sur un lac), beaucoup de discours sur la littérature, peu d’action, cinq tonnes d’amour », note Tchekhov qui, aux procédés dramatiques traditionnels, substitue une forme radicalement nouvelle. L’instituteur aime Macha qui aime Treplev qui aime Nina qui aime Trigorine, lequel n’aime personne mais est aimé à la fois par Nina et par Arkadina. Tous sont logés à la même enseigne que Sorine qui, près de sa fin, craint de n’avoir été qu’un « velléitaire ». Philippe Adrien parvient, entre douceur et violence, à mettre à nu de façon étonnante les rapports entre les personnages, tout en soulignant la beauté et la vitalité naturelles de la langues russe.

Gaff Aff, avec Dimitri de Perrot et Martin Zimmermann © Mario Del Curto

Enfin, du mardi 29 au jeudi 31 janvier, Gaff Aff, par la Compagnie Martin Zimmermann et Dimitri de Perrot (Suisse) entraîne le public dans un manège vivant, une mise en scène poétique et contemporaine située entre musique, cirque, arts plastiques et danse, visible à différents degrés que l’on soit enfant émerveillé par tant de drôlerie visuelle ou adulte médusé par tant de virtuosité et de profondeur. Inspirés de textes littéraires, ils inventent un univers ludique, mêlant leurs arts et leurs imaginaires, dans une architecture de carton. Martin Zimmermann, improbable héritier de Buster Keaton, aux facultés d’acrobates et de mimes stupéfiantes, vient du cirque. Dimitri de Perrot, lutin des platines et compositeur inspiré, surfe sur les vagues de la musique. Après le succès international de leurs précédentes pièces, le duo entame une nouvelle aventure de création poétique contemporaine qui associe musique, cirque et chorégraphie.

Firouz-Elisabeth Pillet

(022) 989 34 00, www.forumeyrin.ch