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Forum Meyrin
Entretien : Mathieu Menghini

Mathieu Menghini présente la saison 2008-2009, en expliquant ses choix et mettant en évidence ses “points forts“.

Article mis en ligne le novembre 2008
dernière modification le 1er mars 2009

par Firouz Elisabeth PILLET

Dans l’édito du programme de la nouvelle saison, Mathieu Menghini, Directeur du Théâtre Forum Meyrin, développe une comparaison entre les êtres humains et les volcans. Le plus souvent assoupis, les éruptions
libératrices de passions et d’art, nous permettent de nous sentir vivants.

S’il est un volcan actif, c’est très certainement ce directeur trentenaire, au dynamisme inépuisable, qu’il est difficile de suivre tant il multiplie les tâches. Soucieux de réserver un accueil personnalisé aux artistes qui viennent à Meyrin, il les accueille, les invite à découvrir les autres modalités d’expression artistique liées à la thématique dans laquelle figure leur spectacle, leur propose une visite à l’exposition, une incursion à la bibliothèque. Rencontre.

Pour la saison 2008-2009, vous avez choisi trois Thématiques : Tracas d’Eros II, Geist et Changer la Vie. Pourquoi reprogrammer Tracas d’Eros ?
Nous ne choisissons pas des sujets qui nous semblent dans l’air du temps, qui nous conditionnent, mais qui nous conduisent à imaginer un certain nombre de spectacles, films, expositions, débats en relation avec le sujet. Ce sont la qualité de certaines propositions, de spectacles vus ou de créations qui s’annoncent qui nous amènent à imaginer un développement autour de ces éléments-phares, un développement avec un choix qui est second chronologiquement d’expositions, de films, de débats et de conférences liées au thème puisqu’un conférencier sur un thème ou certains intervenants dans un débat sont plus faciles à trouver qu’une très bonne production. Le choix du spectacle est vraiment premier ; ensuite, on essaie de voir si certains entrent en résonance les uns avec les autres, afin que cela permette de devenir une Théma.

Mathieu Menghini

Pour répondre plus précisément à la question de Tracas d’Eros, il est vrai que nous avions un conglomérat de spectacles qui interrogeaient le surgissement du désir, les tracas de l’amour à la fois comme ennui du sentiment et en même temps comme stimulant, comme aliment de la relation, comme faisant partie de la structure conjugale. On évoque aussi la séparation lorsque cela manque de stimulation, lorsque cela manque d’aliment, cela ne manque pas de tracas.
Cette Théma me contente beaucoup puisqu’elle est très riche et regroupe un nombre important de spectacles mais dans des genres extrêmement distincts. Par exemple, OpérAdôn, c’est l’évocation du mythe d’Aphrodite et d’Adonis, ce qui nous permet de faire une évocation du thème dans le temps. L’explication d’un trait humain, l’explication du sentiment par le mythe rend notre compréhension plus profonde. Ce spectacle est la première mise en scène de Fredy Porras depuis très longtemps. J’avais beaucoup aimé ce qu’il avait fait avec Yakari même si j’avais quelques réserves sur le contenu mais formellement, sa mise en scène et sa direction d’acteurs m’avaient semblé très cohérentes. Ce spectacle est dramaturgiquement intéressant parce qu’il mêle des comédies et des musiciens. Je trouve la présence des musiciens toujours problématique sur le plateau. Avoir quelqu’un comme Fredy, qui a collaboré avec son frère sur un certain nombre de spectacles, me semblait un gage heureux, Robert Clerc étant le compositeur des musiques, qui nous avait ravis avec Un Opéra dans le Potager.
C’est une création maison dont on attend beaucoup et qui nous fera circuler au Liban puisque le mythe d’Adonis sera vu aussi à travers ses développements orientaux.

Quels sont les autres temps forts de cette Théma ?
Le Jeu de l’Amour et du hasard, fruit de la collaboration avec le Théâtre de Carouge. C’est le XVIIIe siècle et le besoin de prendre un masque pour se révéler véritablement. Avec L’Odyssée des Epis Noirs, on revient à la mythologie puisque c’est une réécriture du texte d’Homère, mêlée avec une mise en abîme de l’histoire d’une troupe où le metteur en scène a un amour officiel et une amourette officieuse. Il s’agit de leur dernière tournée annoncée. Ensuite, Bergamote fait un Best of des morceaux choisis spécialement liés à ce thème. Quant à Je m’en vais, ce sont des clowns roumains avec des nez de clowns et en même temps, on a le sentiment de vivre une épopée à la fois parfaitement spontanée et parfaitement ciselée qui rappelle Becket dans la gestion de la geste scénique et du texte. Les deux acteurs sont formidables : Mihaï Gruia Sandu est professeur de commedia dell’arte à Bucarest et Oana, elle, est la Catherine Deneuve roumaine. Enfin, Les petits arrangements présentent l’enjeu de savoir comment on raconte une histoire par l’écrit et comment on la mute à la scène, ce qui implique des changements considérables dans la tonalité, plus romanesque dans la version écrite, plus comique dans la version scénique, agrémentée de musique, à travers le travail d’une auteure romande, Claude-Inga Barbey.

« L’odyssée des Epis Noirs ou le monde à l’envers »

Deux films aussi : un à l’adresse du jeune public, La Belle et la Bête de Jean Cocteau, sur la beauté de la monstruosité, de la beauté intérieure, de l’âme par-delà l’apparence ; Cœur Fidèle de Jean Epstein, un film que bien peu de gens ont vu, selon certains l’une des plus grandes réussites du cinéma français dans le noir blanc. Il me plaisait de le programmer, il est à la fois populaire – c’est un vrai mélodrame sur les docks de Marseille – et avant-gardiste – dans la recherche formelle, avec des gros plans et plans large pris dans une fête foraine.
Quant à l’exposition de Sophie Carlier (photographe) et Jacques Dominioni (peintre), elle présente un travail sur le corps, qui se rapproche de Schiele, dans l’attente d’un corps absent (Carlier) ou en contact avec un autre corps (Dominioni). Comme Carlier vient du cinéma, on sent dans ses mises en scène la conscience d’un avant et d’un après potentiels à l’instant immortalisé.
Nous alternons entre les choses plus populaires et les événements plus pointus : la venue de Madeleine Chapsal, romancière de gare, grande spécialiste du tracas d’Eros dans tous ses romans. Dans son cas, l’art est apparu comme une nécessité existentielle dans sa vie, une véritable planche de salut. Nous avons la joie de vous annoncer notre mariage est un débat en lien avec l‘Université, avec des sociologues, des psychologues, des spécialistes très au fait de l’évolution de la cellule familiale, qui vont s’interroger sur ce paradoxe : il y a toujours autant de mariages alors que les divorces ne cessent de croître ? Interprète-ton différemment le contrat, à durée déterminée ? On a toujours l’habitude d’évoquer les questions que nous posons – même la mort – à hauteur d’enfants. Pour cette thématique, on va travailler avec de jeunes enfants de 5 à 7 ans sur la question de la séparation.
La bibliothèque Forum Meyrin assure une vitrine bibliographique ayant trait à la thématique et fait un travail documentaire formidable qui signale tous les ouvrages qu’elle possède en français comme en langues étrangères sur ce sujet. Des ateliers d’écriture incitent les gens à développer l’autobiographe en lien avec les Tracas d’Eros.

La seconde Théma de la saison, Geist ou l’esprit germanique en débat, est très différente ?
En effet, mais j’y suis particulièrement attaché. On va s’interroger sur ce paradoxe relevé par tous mais magnifiquement souligné par Karl Kraus : comment se fait-il que le pays des plus subtils poètes, penseurs et musiciens a pu devenir celui des pires bourreaux et des plus grands barbares ? Ce sera l’occasion de s’interroger sur l’Allemagne en élargissant sur l’Autriche et la Suisse alémanique. On va essayer d’évoquer le monde germanique sans être fixé uniquement sur le troisième Reich mais il sera présent aussi. Car certains disent : pas de Hitler sans Kant, qui lui a appris la méthode ; d’autres disent : pas de Kant sans Martin Lüther qui a initié la confiance dans la raison, le fait de faire confiance à sa propre lecture des œuvres. Ensuite est venu le retour à l’enthousiasme du Romantisme allemand, à l’ethnicité allemande, avec par exemple les fameuses mythologies des Niebelungen. Tous ces éléments liés – l’enthousiasme ethnique, la méthode, la confiance en soi, c’est peut-être là une partie de l’explication. On va essayer de travailler autour de ces éléments avec d’abord un travail lié à notre tradition, avec le travail de Christian Zehnder et Balthasar Streiff, Stimmhorn, où ils essaient de modernise des instruments traditionnels ; on s’interroge sur le lien entre modernité et passé, et aussi sur la validité de cette tradition. Le yodle est une tradition si ancienne typique de la Suisse ou une reconstruction du XIXe siècle au moment où il est de bon ton de définir une culture du pays ? Il s’agit d’une version qu’ils ont pensée large public, destinée aussi aux enfants.

Stimmhorn, avec Christian Zehnder et Balthasar Streiff

On voulait avoir un grand metteur en scène de l’école brechtienne et la venue de Matthias Langhoff nous permet d’exaucer ce vœu avec Hamlet de Shakespeare dont il souhaite faire une version cabaret. On a dû changer la proposition chorégraphique de cette thématique : cela va être Anna Hauber et Susan, sa sœur, pour une pièce qui s’appelle Stück mit Flügel, avec des artistes tout particulièrement inspirées par la culture germanique, surtout dans les choix musicaux. On a à nouveau la joie de montrer le Woyzeck de Georg Büchner, très original puisque dans la version de Andrea Novicov, il sera légèrement latino-américain ; à travers l’histoire d’un exploité qui atteint ses limites et en devient assassin, Novicov a envie d’explorer les relations Nord-Sud. Cette histoire qui s’est vraiment déroulée dans le pays de Hesse et de Büchner peut ainsi devenir explicative d’autres exploitations.

Mardi 3 et mercredi 4 février 2009 : « Le neveu de Wittgenstein » avec Serge Merlin
© Philippe Delacroix

On souhaitait parler aussi d’un grand écrivain de l’après Deuxième Guerre mondiale, Thomas Bernhard, très mal à l’aise avec le refoulement des Autrichiens, avec leur passé nazi. A travers Le Neveu de Wittgenstein, Bernhardt évoque ce rapport faux de l’Autriche à sa culture. Le meilleur diseur de Thomas Bernhardt est, à n’en pas douter, Serge Merlin, épatant dans cette incarnation, plus fort même que le texte.

Minetti, de Thomas Bernhard aussi, dans une version de André Engel, est la proposition du Théâtre de Carouge, qui met en scène un autre géant de la scène, Michel Piccoli. Les deux spectacles donnent un réel sens à cette collaboration et démontrent qu’il ne s’agit pas d’un lien purement promotionnel. Le Trio Wanderer est vraiment spécialisé dans la musique romantique allemande ; nous avons choisi de nous interroger sur la spécificité du romantisme germanique à travers Archiduc de Beethoven, le second Trio de Schubert et le premier de Mendelssohn, que Schumann considérait comme les plus belles pages de trio du XIXe siècle dans le monde germanique. Le Trio Wanderer a accepté de jouer ces trois pièces pour la Théma.

« Minetti » avec Michel Piccoli
© Mario Del Curto

Faust, de Friedrich Wilhelm Murnau, est une projection filmique rare. Il nous fallait raconter ce grand mythe mais dans une version marseillaise hilarante par le Cartoun Sardines Théâtre, qui ajoute une narration et une sonorisation à ce film, rendu accessible par ces interventions. Beaucoup plus difficile d’accès, parce qu’il dure cinq heures trente et sans ajout, les Niebelungen de Fritz Lang. Il sera proposé ici in extenso avec un entracte et un grand buffet germanique. Deux expositions : Wolf Erlbruch viendra avec ses planches originales de la cuisine des Sorcières, illustration d’un texte de Goethe ; Linda Ellia, dont l’exposition s’intitule Notre Combat, est un événement : inspirée par Mein Kampf, découvert dans son grenier. Elle ne sent pas le courage ni de la jeter ni de la garder, et décide d’en faire une œuvre d’art, la base de créations en deux ou trois dimensions. L’interrogation sous-jacente est : qu’aurait pu l’art face à la barbarie ? La première mondiale de cette exposition aura lieu à Meyrin ; c’est un gros effort de production qui est attendu de notre part puisque l’exposition ira ensuite à Paris, Berlin, New-York. Enfin, un débat et une approche pour enfants, vus à travers la Réforme, qui a inventé la langue allemande et cette confiance en soi et en sa propre lecture des textes, et non dans l’autorité de l’Eglise ou d’un quelconque autre pouvoir. On va évoquer la Réforme en soulignant la différence avec celle de Calvin, en partenariat avec l’Université, dont c’est le 450e anniversaire.

La troisième Théma s’inscrit dans les préoccupations qui s’affirmant actuellement ? Développement durable, écologie, préservation ?
Je crois que la crise financière actuelle va devenir économique et donc sociale. Cela va favoriser la montée des nationalismes. L’anti-capitalisme semble être au goût du jour. Cette Théma va tomber à pic avec l’actualité, mais encore une fois, ce sont les spectacles qui nous mènent au thème, nous ne sommes pas dotés plus que cela d’une pré-science. Cette troisième Théma, Changer la vie ou le soir en grand ? va permettre de s’interroger sur cette utopie et cette révolte que l’on ressent tous à un moment dans notre vie. On va évoquer ces besoins de révolte à un niveau psychologique, moral, politique mais aussi à un niveau scientifique quand il a des conséquences sociales.

« Veillons et armons-nous en pensée »
Photo Mireille Brunet

On commence par une production extraordinaire du Théâtre national de Chaillot, Veillons et armons-nous en pensée, de François Chattot et Jean-Louis Hourdin, un spectacle d’une grande fraternité avec des textes de Brecht, de Büchner, de Marx, de Engel.
Dans le cadre d’une Maison du Monde du Portugal, avec débat et buffet, nous accueillerons Cristina Branco, vedette de variété qui a décidé de porter à la scène et mettre en musique la poésie de José « Zeca » Alonso, le grand chansonnier de la Révolution des Œillets.
Assoiffés, de Wajdi Mouawad, par le Théâtre Le Clou, une compagnie québécoise pour laquelle il a créé le texte ; c’est la révolte adolescente : pourquoi mes parents se contentent-ils de leur vie de merde ? Pourquoi le chauffeur ne s’arrête-t-il pas cette grand-mère qui lui fait signe et n’est pas tout à fait à l’arrêt ? C’est à la fois la question de l’Absolu, de l’idéalisme et en même temps un besoin effréné de beauté. La mise en scène, très originale, passe très bien auprès des adolescents, ce qui est très rare.
Anne Queffélec est réellement tombée amoureuse de Meyrin, je me suis donc permis de lui demander un programme sur mesure, la révolte mise en musique ; Beethoven avec une pièce qui évoque sa réaction à la Révolution française ; Chopin avec l’Etude n° 12, qui évoque sa réaction aux révoltes polonaises ; Liszt avec les printemps des peuples en 1848.

Du mercredi 4 mars au au mercredi 8 avril 2009 : « Révolutions », exposition en collaboration avec Magnum Photos. Ci-dessus : Robert Capa, « Espagne 1938 »

Que viennent faire Les Fourberies de Scapin et de Omar Porras dans cette Théma ? On collabore avec Le Théâtre de Carouge – très amateur de Omar Porras –, qui va prendre les premières dates, et Meyrin va finir la série ; c’est la question de la révolte morale, la révolte des fils contre les pères, des Modernes contre les Anciens, la question des parents qui gèrent les vies selon les intérêts, les films qui les gèrent selon les affects.
Le film qui illustrera la Théma, La Vie est à nous, est de Jean Renoir. Réalisé à la demande du parti communiste français, en 36, c’était vraiment un film de propagande ; est-ce que l’on gauchit l’art en faisant de la propagande ? L’art est-il art à partir du moment où il est plurivoque alors que la propagande doit être univoque ? L’exposition est vraiment faite pour Forum Meyrin, avec un des plus grandes agences photo du monde, Magnum Photos, avec des photos de Kodelka, Capa, Gaumy Le Querrec, qui racontent des révolutions de six ou sept décennies du XXe siècle et tous les continents sont représentés. Quel enjeu pour le photographe de rendre compte d’une révolution ? Est-il dans le mouvement ou reste-t-il objectivement distant ? On verra des illustrations de l’une et de l’autre position.
A cette occasion, deux conférences importantes : Ignacio Ramonet, Un autre monde est-il possible ?, et un autre grand révolté, à gauche du parti communiste italien, qui a fait de la prison, un grand connaisseur de la théorie de la révolte, Toni Negri, Du peuple à la multitude.
Un débat, comment naissent les révolutions scientifiques, et leurs conséquences sociales, avec le professeur Jan Lacki et le docteur Marc Ratcliff, un sujet déjà abordé avec La Vie de Galilée. Et comme d’habitude, une approche à hauteur d’enfants, la vitrine bibliographique et un atelier d’écriture.

12 mai : « Du peuple à la multitude », rencontre avec Toni Negri, avec la participation du comédien Claude Thébert

Quels spectacles présentez-vous hors Théma ?
Dans ce tour de piste, je n’ai pas parlé de trois spectacles auxquels je tiens : Les Diablogues, avec François Morel et Jacques Gamblin, l’un dans la gestion d’une physicalité très étonnante, l’autre plus dans la psychologie, sur du Dubillard qui avait reçu un Molière pour ce théâtre de l’absurde qui semble un peu théâtre de tête. La nouvelle création d’Alias, O avesso do avesso, qui exploite la tension que l’on peut créer sur scène entre des gens mobiles et des gens immobiles. L’événement le plus important de la saison hors Théma est la création de Littoral, de Wajdi Mouawad qui sera donc une première mondiale. Il s’agit d’une réécriture de ce texte qui avait déjà été publié. Il se réjouit de remettre la main à la pâte, avec une nouvelle équipe, dans l’optique de l’Avignon 2009. Forum Meyrin sera donc un lieu fort au mois de mars 2009 puisque les deux directeurs du Festival d’Avignon y seront présents. Cet événement nous attirera des médias montréalais et français, offrant une plus grande visibilité du Forum Meyrin à l’étranger. Outre l’écho dont Wajdi Mouawad va nous faire bénéficier, il le fait par amitié, très sensible qu’il a été à l’accueil que nous lui avons toujours réservé, déjà à l’époque où je l’ai accueilli à Monthey. Forum Meyrin devient un théâtre d’accueil qui s’affirme par Omar Porras, par Alias, par Wajdi Mouawad, par Robert Clerc, par le Trio Wanderer. Cette saison, on offre une dizaine de créations. Je sens que le Forum Meyrin subit une transformation de son action, une transformation de son écho qui s’est développé par une reconnaissance nationale par Pro Helvetia, une reconnaissance internationale puisque du Centre Pompidou nous ont été envoyés de Forum Meyrin dont les approches multidisciplinaires séduisent.

Du mardi 13 janvier au mercredi 18 février 2009 : Illustrations de Wolf Erlbruch (Allemagne)

Cette visibilité croissante est liée au dynamisme inébranlable et au charisme du nouveau directeur ?
Non, je pense que le journal fait beaucoup. Il y a encore trois ans, le journal n’existait pas ; il a connu différentes moutures. Le fait qu’il soit diffusé par Carouge et Meyrin devrait lui assurait un plus grand lectorat. Les compagnies qui ont gardé un bon souvenir de leur passage chez nous, auxquelles on propose de découvrir les autres manifestations multidisciplinaires en lien avec la Théma qui les concerne (exposition, débat, film), deviennent autant d’ambassadeurs de notre cause. La chaleur de notre accueil surprend toujours positivement des compagnies qui n’ont à faire qu’au concierge qui leur remet le trousseau de clefs dans certaines salles de France. Par exemple, Negri et Ramonet ne prenaient plus de nouvelles dates ; quand ils ont vu l’originalité du contexte dans lequel ils seraient accueillis, ils ont décidé de venir à Meyrin. A peu près mot pour mot, tous deux ont eu la même réaction. Les conférences commencent à avoir des échos : se déplacer à Meyrin pour une conférence n’est pas motivant ; on a pourtant eu 590 personnes sur la thématique de la Mort.

Propos recueillis par Firouz-Elisabeth Pillet

Plus de détails sur : http://www.forum-meyrin.ch/