La mezzo-soprano américaine Susan Graham, interprète d’Iphigénie en Tauride l’an passé, accompagnée par le pianiste Pierre-Laurent Aimard dans le cadre d’un cycle qui lui est consacré, sera l’invitée du Palais Garnier le 11 mars à 20h30, pour un programme où alterneront Debussy, Ravel, Boulez et Ives. Du côté de la Bastille, suite et fin de La Juive et nouvelle production de Louise de Charpentier avec dans le rôle-titre la très attendue Mireille Delunsch, toujours aussi intrépide dans ses choix artistiques (27 mars-19 avril). Ce roman musical en quatre actes daté de 1900 sera dirigé par Sylvain Cambreling, comme en 1983 à Bruxelles avec Felicity Lott, tandis qu’il reviendra à André Engel la lourde tache de la mise en scène. Auprès de Mireille Delunsch, Paul Groves (Julien), Jane Henschel (la mère), José van Dam (le père), Marie-Paule Dotti (Irma), Anne Salvan (Gertrude), Luca Lombardo et René Shirrer. Espérons que l’œuvre aura plus de chance qu’en 2000 au Châtelet, où le désistement de Renée Fleming et la poussiéreuse production de Nicolas Joël avaient entachés le retour de ce titre cher à de nombreux amateurs.
Opéra et oratorio au Châtelet, d’abord en version de concert (les 8 et 10), où seront données deux exécutions de Katerina Ismaïlovna de Dmitri Chostakovitch (révision de la sulfureuse Lady Macbeth de Mtzensk) conduite par Tugan Sokiev avec, dans les rôles principaux Katarina Dalayman (Katerina), Vladimir Grichko (Sergueï), Alexeï Tannovitski (Boris), Sergueï Semichkour (Zynovyi) et Anna Kiknadze (Aksinia) ; puis en version scénique avec La Passion selon Saint-Jean de Bach, habillée d’ombres et de lumières par Bob Wilson et chorégraphiée par Lucinda Childs (du 28 mars au 6 avril), sous la direction d’Emmanuelle Haïm avec l’Orchestre et le Choeur du Concert d’Astrée et les solistes suivants : Luca Pisaroni (Jesus), Pavol Breslik (L’Evangéliste), Emma Bell, Andreas Scholl, Finnur Bjarnason, Christian Gerhaher et Lucinda Childs.
A l’affiche du Théâtre des Champs-Elysées, Ariodante de Haendel du 14 au 22 mars, confié à Lukas Hemleb et à Christophe Rousset avec ses Talens lyriques. La partie vocale sera défendue par Angelika Kirchschlager (Ariodante), qui succède à Paris à Anne-Sophie von Otter (Garnier 2001), Vivica Genaux (Polinesso), Danielle de Niese (Ginevra), Sandrine Piau (Dalinda), Topi Lehtipuu (Lurcanio) et Ildebrando D’Arcangelo (Il Re). Le 15, David Stern au pupitre de l’Orchestre et du Choeur Opera fuoco, exécutera Le jugement dernier de Telemann, oeuvre composée en 1762 : Lisa Larsson, Ann Hallenberg, Paul Agnew, Markus Werba et Raimund Nolde seront de la partie. La sculpturale Jennifer Larmore entourée du trépidant Jean-Christophe Spinosi et de l’Ensemble Matheus joueront des pages tirées d’opéras de Haendel (Serse, Rinaldo, Ariodante, Giulio Cesare et Hercules) le 24 mars, quelques jours avant que le couple Villazon/ Netrebko ne vienne enflammer (à vérifier) les lieux avec des airs et des duos de Verdi, Gounod et Tchaïkovski, accompagnés par l’Orchestre National de Belgique conduit par Emmanuel Villaume, une production Grandes Voix (28). Le mois se terminera avec une exécution de La clemenza di Tito de Mozart par Jean-Claude Malgoire et sa Grande Ecurie et la Chambre du Roy et les interprètes : Kobie van Rensburg (Tito), Nora Gubisch (Sesto), Anne-Marguerite Werster (Vitellia), Marie Planinsek (Servilia), Delphine Gillot (Annio) et Renaud Delaigue (Publio), le 30 mars.
L’Opéra Comique programme une soirée Belle époque le 12 mars assurée par les chanteurs de l’Atelier lyrique de l’Opéra National de Paris dirigé par Jean-Luc Tingaud, et reçoit les 31 mars 1er, 3 et 4 avril deux productions venues de Suisse, Le téléphone et Amelia au bal de Menotti, dirigées par Bruno Ferrandis et mises en scène par Eric Vigié : Katia Velletaz, Benoît Capt, Brigitte Hool, Marc Mazuir, Davide Cicchetti, Graziela Valceva et David Bortoz en seront les protagonistes.
Pluie de concerts à la Salle Pleyel, avec le 4 mars l’Orchestre Philharmonique de Berlin dirigé par Simon Rattle pour la Symphonie n°2 de Mahler avec Dorothea Röschmann et Magdalena Kozena ; les 14 et 15 Verdi et sa fameuse Messe de Requiem interprétée par l’Orchestre de Paris et Christoph Eschenbach avec June Anderson, Guang Yang, Miroslav Dvorsky et Mikhail Petrenko ; le 16, récital du baryton Matthias Goerne accompagné par Eschenbach en personne pour un bouquet de lieder de Brahms. Retour de l’Orchestre de Paris les 28 et 29 mars, cette fois sous la baguette de Josep Pons, pour un concert Luis de Pablo, Stravinsky et de Falla avec la mezzo-soprano Itxaro Mentxaca. Enfin le 30 mars, dans le cadre des Voix françaises, la présence de Jessye Norman avec son accompagnateur Mark Markham pour un florilège de mélodies signées Berlioz, Debussy, Duparc, Fauré, Ravel et Poulenc devrait faire chavirer les admirateurs de la diva d’ébène.
Nombreuses manifestations musicales du côté de La cité de la musique, avec les 5, 12 et 13 mars une Alcina de Haendel à destination du jeune public, mise en scène par Emmanuelle Cordoliani, dirigée par le claveciniste Nicolau de Figueiredo avec l’Orchestre du Conservatoire de Paris et ses solistes du département des disciplines vocales. Les 10 et 11, nouvelle édition du Jardin des voix, l’académie des Arts florissants pour les jeunes chanteurs, mise en place en 2002, placée sous la direction de William Christie. Célébration du 30ème anniversaire de l’Ensemble Intercontemporain le 17 mars, avec un programme Messiaen, Manoury, Ligeti, Boulez et Schönberg avec Petra Lang et les chefs Susanna Mälkki, Peter Eötvös et Boulez. Les 24 et 25 mars sera représenté Le Carnaval baroque, nouveau spectacle conçu par Vincent Dumestre et Cécile Roussat sur des musiques de Monteverdi. Enfin le 29, concert Alessandro Scarlatti, chanté par Nuria Rial, Jordi Domenech et Sharon Rostorf-Zamir, tous placés sous la baguette de Eduardo Lopez-Banzo et l’ensemble Al Ayre Espanol Orquesta.
La soprano berlinoise Annette Dasch donnera un récital au Théâtre de la Ville le 10 mars, dédié à Beethoven, Britten, Eisler et Korngold, accompagnée par Jan Philip Schulze.
Passion selon Saint-Jean, cette fois en la Cathédrale Notre-Dame de Paris les 21 et 22 mars, confiée aux mains expertes de John Nelson à la tête de l’Ensemble Orchestral de Paris avec Rebecca Evans, Marie-Nicole Lemieux, Werner Güra, Dietrich Henschel et Stephen Morscheck.

Vu et entendu : Belle prestation de la soprano Luba Orgonasova le 30 janvier à Pleyel, pour une rarissime Betulia liberata de Mozart dirigée par Harnoncourt.

Ailleurs en France : Nantes affiche courageusement Jenufa de Janacek, nouvelle production confiée au duo Caurier-Leiser, avec au pupitre Mark Shanahan et Olga Guriakova dans le rôle principal (du 2 au 10 mars).

François Lesueur