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Musée national des arts asiatiques Guimet, Paris
Paris : « Tigres de papier »

Cinq siècles de peinture en Corée

Article mis en ligne le 12 octobre 2015
dernière modification le 23 février 2016

Cet automne, le Musée Guimet met la Corée à l’honneur dans le cadre des années croisées célébrant, en 2015, le 130e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la France et la Corée. Le public pourra ainsi découvrir l’art de ce pays encore trop méconnu en France.

Remarquable par son unité, la collection de peintures et paravents du Musée national des arts asiatiques Guimet, évoquant l’univers décoratif de la Corée du 14e au 20e siècle, est considérée comme l’une des plus importantes collections jamais rassemblées en Occident. Peintures, paravents, céramiques, jarres et mobiliers, dont quelques œuvres du musée qui renvoient à la première galerie coréenne en 1893, sont présentés dans cette exposition qui permet le plein déploiement des collections de peintures coréennes du musée.

Il ne s’agit plus seulement d’esthétique décorative puisque bouddhisme et chamanisme ont leur place. Outre cet inédit florilège dont les quelque 130 œuvres surprennent par leurs couleurs chatoyantes, cette exposition invite à reconsidérer les rapports et les liens qui existent entre le Japon, la Chine et la Corée sur fond de relations avec l’Occident pour mieux en comprendre les correspondances mais aussi les différences.

Explorant tour à tour la peinture religieuse, la peinture de lettrés, les créations décoratives à la veine parfois presque populaire, cet ensemble frappe par son éclectisme et son inventivité moderne. Les scènes de genre et les cérémonies populaires évoquent la vie et les croyances d’une société confucéenne qui fit sienne les codes du palais.

Cherchant sa propre voie vers la modernité, la société coréenne tendit à se démarquer de la Chine, illustre modèle. Son répertoire singulier est empreint de finesse, d’humour et de poésie, l’improbable dialogue fréquent dans la peinture coréenne, du tigre et du moineau, incarnant cette verve pleine de merveilleux.

Cette peinture s’inscrit dans un voyage dans le temps sur cinq siècles marqués par la dernière dynastie, la dynastie Choson (1392-1910) à l’exceptionnelle longévité. Elle marque le reflet d’une société qui vit à l’ombre de la Chine et sous sa protection mais fait preuve d’une vraie personnalité par son goût de l’épure et de la simplicité ainsi que de son attache- ment aux choses de la nature. Imagination sans cesse renouvelée, inventivité réelle, la peinture Choson exprime, à travers son évolution, la variété des traditions qui coexistent en toute liberté et se démarque de la Chine ou du Japon. Trois périodes se détachent : un âge d’or (15e-16e siècles) ; un « siècle des Lumières » (17e-18e siècles) ; une voie coréenne (19e-20e siècles).

Du 14 octobre 2015 au 22 février 2016