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Musée du Jeu de Paume
Paris : Oscar Muñoz

« Protographies »

Article mis en ligne le 11 juin 2014
dernière modification le 25 septembre 2014

Parmi les expositions d’été du Jeu de Paume figurent les œuvres du Colombien Oscar Muñoz. Sous l’intitulé « Protographies », le visiteur peut découvrir des séries d’œuvres regroupées autour des thématiques majeures de l’artiste.

Oscar Muñoz, né en 1951 à Popayán (Colombie), est considéré comme l’un des artistes contemporains les plus importants de son pays natal, tout en suscitant l’attention de la scène internationale. Diplômé de l’Institut des Beaux-Arts (Instituto de Bellas Artes) de Cali, il développe, depuis plus de quatre décennies, une œuvre autour de l’image en relation avec la mémoire, la perte et la précarité de la vie. Grâce à des interventions sur des médiums aussi différents que la photographie, la gravure, le dessin, l’installation, la vidéo et la sculpture, son œuvre défie toute catégorisation systématique.

L’exposition « Protographies » (un néologisme qui évoque l’opposé de la photographie, le moment antérieur ou postérieur à l’instant où l’image est fixée pour toujours) présente l’essentiel de ses séries, regroupées autour des thématiques majeures de l’artiste, qui mettent en rapport de façon poétique et métaphorique son vécu personnel et les différents états de matérialité de l’image. Il associe par exemple la dissolution de l’image, son altération ou sa décomposition avec la fragilité de la mémoire et l’impossibilité de fixer le temps ; ou encore l’évaporation et la transformation de l’image avec la tension entre la rationalité et le chaos urbains. Enfin dans la majeure partie de son travail, il crée des images éphémères qui, en disparaissant, invitent le spectateur à une expérience à la fois sensuelle et rationnelle.

D’Oscar Muñoz, le Jeu de Paume présente les œuvres sur papier et séries en grand format de dessins hyperréalistes au fusain (1976-1981) – au sein desquels se manifeste un intérêt profond pour le contexte social –, en passant par les dessins et les gravures réalisés à partir des années 1980, qui marquent l’abandon du papier au profit de l’exploration de matériaux et de processus non conventionnels (impression sur plastique mouillé, utilisation du sucre et du café, etc.), ses recherches engagées dans les années 1990 et 2000 sur la stabilité de l’image et sa relation avec les processus de la mémoire ; jusqu’à ses derniers travaux (2009-2014), inscrits dans un processus constant d’apparition et disparition, dont une nouvelle création produite spécifiquement pour l’exposition.

Jusqu’au 21 septembre 2014

Durant la même période, à savoir jusqu’au 21 septembre, il est également possible de visiter la rétrospective consacrée à la photographe Kati Horna, retraçant plus de six décennies de production en Hongrie, en France, en Espagne et au Mexique.
A voir également, celle de Kapwani Kiwanga qui, s’inspirant du récit historique de la guerre Maji Maji survenue entre 1905 et 1907 sur le continent africain, se penche sur les vides subsistant dans la mémoire vivante de celle-ci et sur les traces matérielles qu’elle a laissées.