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Musée d’Orsay, Paris
Paris : Le « Talisman » de Paul Sérusier

Une prophétie de la couleur

Article mis en ligne le 2 mars 2019
dernière modification le 2 juin 2019

Le Musée d’Orsay présente une exposition centrée sur le « Talisman » de Sérusier, en accompagnant cette œuvre de peintures réalisées par Paul Gauguin, Émile Bernard ou Maurice Denis.

La petite étude de plein-air réalisée par Paul Sérusier à Pont-Aven, en octobre 1888, « sous la direction de Gauguin », comme l’indique l’inscription manuscrite au revers du panneau, a été très vite élevée au rang d’icône. Lorsque l’artiste, de retour à l’Académie Julian, présente aux Nabis ce paysage « synthétique » aux couleurs pures et aux formes simplifiées, ceux-ci en font leur « talisman ».

Cette œuvre a ainsi été placée au centre d’une sorte de mythe d’origine qui en fixe l’interprétation : une « leçon de peinture » délivrée par Paul Gauguin inspirant au jeune peintre le manifeste d’un art qui remplace une approche mimétique par la recherche d’un « équivalent coloré ». C’est à l’aune de cette présentation que la postérité réinterprètera ce tableau comme l’annonce d’une nouvelle conception de la peinture : pure, autonome et abstraite.

Cette exposition, riche de plus 60 œuvres, se propose de revenir sur l’histoire de cette œuvre iconique des collections du musée d’Orsay. En s’appuyant sur les dernières recherches sur le sujet, elle retrace le contexte de sa création, sa place au sein de l’œuvre de Sérusier et ses rapports avec celles de ses compagnons Nabis. Elle s’intéresse aussi à son histoire matérielle, celle d’une petite huile sur bois, œuvre inachevée de 27 sur 21 centimètres, dont Maurice Denis avait exagéré le caractère improvisé en parlant d’une boîte à cigare. Des analyses effectuées en 2018 par le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) apportent ainsi des informations détaillées sur la nature du support et les couleurs utilisées par l’artiste. Enfin, elle évoque l’histoire de sa réception par les artistes de son époque, mais aussi la postérité qui a été la sienne dans l’art du XXe siècle.

Jusqu’au 2 juin 2019