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Musée du Luxembourg
Paris : La Renaissance à Prato

Une soixantaine d’œuvres en provenance du musée de Prato sont présentées à Paris.

Article mis en ligne le mai 2009
dernière modification le 2 août 2009

par Régine KOPP

Si l’exposition du musée Jacquemart-André est le fruit d’un échange, celle du musée du Luxembourg profite de la fermeture pour cause de travaux du musée
municipal de Prato.

C’est ainsi qu’une soixantaine d’œuvres peuvent être présentées à Paris et que l’exposition a été placée sous le commissariat de la directrice du musée de Prato, Maria Pia Mannini et de la Surintendante du Patrimoine historique et artistique des régions de Florence, Prato et Pistoia, Cristina Gnoni Mavarelli.
Filippo Lippi.

L’idée principale étant de montrer les nouveautés stylistiques initiées par le père Filippo puis le fils Filippino. Un style novateur développé avec leurs proches collaborateurs, Fra Diamante et Domenico di Zanobi, puis relayé par Botticelli, Luca Signorelli, Raffaellino del Garbo, dont sont présentées également quelques œuvres. Il faut rappeler que Prato, à 15km de Florence, doit sa prospérité au commerce du textile et au développement des affaires et devient un foyer artistique important. Un duomo est construit mais aussi des couvents, des chapelles. Les commandes ecclésiastiques ou privées attirent dans la ville architectes, peintres et sculpteurs. Filippo Lippi s’installe à Prato où la réputation de son atelier dépasse les frontières de la ville. Il est le chapelain du couvent sainte Marguerite de la ville mais cela ne l’empêche pas de tomber amoureux de Lucrezia Butti, une nonne du couvent voisin qui donnera naissance en 1742 à Filippino.
Le panneau principal du retable de Santa Margarita à Prato, Vierge à la Ceinture entre Saint Thomas et la commanditaire Bartolomea de Bovacchiesi et les saints Grégoire, Augustin, Tobie, Marguerite et l’archange Raphaël (vers 1456) témoigne de l’histoire personnelle de l’artiste, Sainte Marguerite serait Lucrezia et Tobias, Filippino mais aussi de son talent pour rendre l’expressivité des visages, la finesse des traits, et utiliser des teintes chaudes qui donnent ce sentiment de plénitude. Ce panneau fait partie avec deux autres grandes compositions religieuses (Nativité et Annonciation) d’une collaboration avec son élève Fra Diamante, qui montrent comment il concilie l’art sacré et un certain réalisme : la vierge Marie est moins hiératique et plus maternelle, l’enfant Jésus qui tend ses bras vers sa mère est plus humain.

Filippino Lippi
Dès l’âge de douze ans, Filippino participe à l’achèvement des fresques du duomo et poursuivra sa formation dans l’atelier de Botticelli. Sa Vierge à l’Enfant avec Saint Etienne et saint Jean-Baptiste (1503) exprime la tension mystique et religieuse du dernier quart du XV° siècle dominé par Savonarole.
Le parcours de l’exposition propose également des œuvres d’autres artistes stylistiquement et chronologiquement proches de Filippino. Cependant, le plus grand chef-d’œuvre de ces père et fils artistes ne pourra jamais être présenté dans aucune exposition, puisqu’il s’agit des fresques éblouissantes de la cathédrale de Spoletto, peintes par Filippo et achevées à l’âge de quatorze ans par Filippino. Une visite qui vaut le détour et vous dispenserait presque de l’exposition !

Régine Kopp

Jusqu’au 2 août 2009