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Galerie Collection - Ateliers d’Art de France
Paris : « La Mer dans un verre »

Les "Vacances sur fond de crise" s’exposent...

Article mis en ligne le 20 juillet 2013
dernière modification le 19 septembre 2013

Les artistes Gaëlle Le Guillou, Isabelle Pons, Eric Hibelot, ainsi que trois artistes du groupe “Fiber Art Fever“, Paty Vilo, Virginie Rochetti et Anne-Valérie Dupond, exposent leurs créations à la Galerie Collection - Ateliers d’Art de France.

Emprunté au récent ballet de la compagnie Vendaval, le titre « La Mer dans un verre » est une citation de l’écrivain Camille Laurens  : « …comme un enfant qui voudrait faire tenir la mer dans un verre », évoquant la force du rêve et du désir, de l’immensité et de la liberté. Celle de la créativité, qui se joue des contraintes pour faire advenir l’impossible.

Dans un contexte de crise économique qui bride les aspirations, la joie et les plaisirs insouciants, les créateurs choisis pour cette exposition rétorquent par l’humour, la vitalité, le mordant critique.

Ainsi, pour l’occasion, le céramiste Eric Hibelot poursuit et revisite sa série « Bidons bidons », qui met la dérision en flacon. Ses bouteilles de porcelaine vivement colorées, référence aux contenants de la grande distribution, aux attraits trompeurs, dénoncent avec esprit et humour sa colère face au marketing.

Quant à Gaëlle Le Guillou, elle modèle la terre en Terrains vagues. Des formes incertaines, abstraites, issues des déchets ludiquement assemblés de son propre atelier, figurent des vestiges du futur où s’incrustent logos et marques comme autant d’indicateurs d’une surconsommation.

Le mode d’expression de la céramiste Isabelle Pons passe par des sculptures de porcelaine, en fines plaques modelées ou pliées comme du papier, graphiquement décorées d’engobes colorés, oxydes et émail.

Parmi les artistes textiles du groupe “Fiber Art Fever“, Anne-Valérie Dupond fait renaître le fantasme de la Pin-Up des années Cinquante, toujours pulpeuse mais abimée, puis recousue pour notre guérison. La scénographe-plasticienne Virginie Rocchetti dénonce elle aussi avec un humour finement satirique, et au fil rouge, l’altération de la pensée qu’induisent abus de consommation et publicité. Elle reprend les codes de la narration par l’imagerie issue du Moyen Âge, en écho à la Tapisserie de Bagnolet. Dans ses Danses macabres, ce sont les politiques qu’elle épingle sans concession. Enfin, Paty Vilo, qui pratique les installations au crochet, imagine pour parler des vacances en temps de crise des tapis-flaques de couleur ponctués d’éléments en peluche et brodés d’inscriptions humoristiques.

Superbe exposition, ou quand l’inventivité artistique donne sa lecture d’un monde déprimé, espérance, joie et couleurs repeignent les vacances…

Du 5 juillet au 14 septembre 2013