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Maison de la Culture du Japon, Paris
Paris : Kanazawa

Aux sources d’une culture de samouraïs

Article mis en ligne le 6 octobre 2013
dernière modification le 15 décembre 2013

La Maison de la culture du Japon consacre son exposition d’automne aux samouraïs japonais, et plus précisément aux samouraïs de Kanazawa, dont la culture était différente de celle du gouvernement d’alors.

Située en bordure de la mer du Japon, Kanazawa était la capitale du fief de Kaga. Ce fief, le plus grand du Japon, était depuis le milieu du XVIe siècle celui du puissant clan Maeda qui y encouragea l’épanouissement des arts. Les seigneurs Maeda favorisèrent le développement de la cérémonie du thé et du théâtre nô, éléments incontournables de la diplomatie entre guerriers, et accueillirent les plus grands maîtres artisans d’Edo (actuel Tôkyô) et de Kyôto. Alors que le Japon traversait une longue période de paix, les samouraïs de Kanazawa établirent avec succès leur propre culture, distincte de celle d’Édo, siège du gouvernement du shôgun.

Cette exposition présente bien sûr des armures, sabres et casques de guerriers. Elle fera cependant la part belle aux arts liés à la cérémonie du thé (céramique, calligraphie…) ainsi qu’au théâtre nô avec de splendides masques et kimonos. Une vaste sélection de luxueuses pièces d’artisanat d’art (étoffes teintes, laques maki-e, pièces d’orfèvrerie, céramiques) sera également exposée.

La céré­mo­nie du thé
Une section de l’exposition permettra de découvrir des objets ayant appartenu aux membres du clan Medea, ainsi qu’aux famil­les de leurs vas­saux de haut rang. La cérémonie du thé acquit une grande importance pour les samouraïs au XVIe s - alors que le Japon connaissait une période de guerres incessantes - et certains seigneurs Maeda s’y intéressèrent à un point tel que Kanazawa devint un centre important du chadô, la voie du thé. D’où la présence dans l’exposition de nombreux objets liés à cette cérémonie.

Le théâ­tre nô
Le nô, forme théâ­trale créée à la fin du XIVe siè­cle, s’est déve­loppé sous la pro­tec­tion des shô­guns et des guer­riers de haut rang. Épuré à l’extrême, cet art mêle chant, danse et musi­que. Les Medea furent de grands amateurs de cet art, ils l’apprenaient dès leur plus jeune âge, et certains se produisaient même sur scène.

Elément incontour­na­ble de la diplo­ma­tie entre guer­riers, comme la céré­mo­nie du thé, le nô devint à la mode parmi les mem­bres du clan et les cita­dins puis­sants. Un aperçu du faste qui entoure le monde du nô est donné grâce à un riche éventail d’objets ayant appar­tenu au clan Maeda : cos­tu­mes, mas­ques, acces­soi­res...

L’arti­sa­nat d’art de Kaga
La fabri­ca­tion des armu­res exi­geait l’inter­ven­tion de tech­ni­ques arti­sa­na­les de haut niveau : orfè­vre­rie, laque et tex­ti­les teints. Pour cette rai­son, les meilleurs arti­sans d’Edo et de Kyôto furent conviés à Kaga pour y trans­met­tre leur savoir-faire. Les tis­se­rands tein­tu­riers de Kaga s’ins­pi­rè­rent de la tech­ni­que du yûzen impor­tée de Kyôto pour créer leurs pro­pres tis­sus à motifs colo­rés. Ils sur­pas­sè­rent rapi­de­ment Kyôto dans la pro­duc­tion d’excel­lence comme l’attes­tent les kimo­nos et rou­leaux déco­ra­tifs ici expo­sés. De même, ce sont des arti­sans cise­leurs de Kyôto qui per­mi­rent le déve­lop­pe­ment du damas­qui­nage de Kaga, tech­ni­que de tra­vail du métal uti­li­sée notam­ment pour orner les armu­res. Perpétuant cette tra­di­tion d’excel­lence, Kanazawa reste aujourd’hui encore une région d’une richesse excep­tion­nelle – même pour le Japon – en arti­sa­nat d’art.

A voir jusqu’au 14 décembre 2013

Autour de l’exposition

 Mardi 5 novem­bre à 18h30, Morito Sueyoshi, Commissaire de l’expo­si­tion, donnera une conférence sur La culture de Kaga / Esthétique et tech­ni­ques tra­di­tion­nel­les. (Petite salle (rez-de-chaus­sée). Entrée libre sur réser­va­tion à par­tir du 5 octo­bre au 01 44 37 95 95 - En japo­nais avec tra­duc­tion consé­cu­tive en fran­çais. Durée : 2h)

 Vendredi 8 novembre à 20h et samedi 9 novembre 2013 à 16h : Kumiodori du royaume des Ryûkyû, théâ­tre musi­cal avec un chef-d’œuvre du répertoire classique, Hanauri no en (Le des­tin de la mar­chande de fleurs), un kumio­dori créé au début du XIXe siè­cle. Sa pré­sen­ta­tion sera pré­cé­dée de dan­ses tra­di­tion­nel­les d’Okinawa.

 Samedi 9 novembre à 15h et 17h : Les marchands et la culture de Kaga, conférence animée par le représentant de la 7e génération d’une famille de marchands spécialisés dans le commerce de la laque à Kanazawa depuis 1780.

 Du jeudi 14 au samedi 16 novembre à 20h : Oublie tout, et souviens-toi , pièce pour 8 danseurs. Chorégraphie, mise en scène et inter­pré­ta­tion Takuya Muramatsu.

 Vendredi 15 novembre à 18h30 : L’art du damasquinage et le Kaga zôgan, conférence de Mamoru Nakagawa.

 Samedi 16 novembre à 15h et 17h : Le damasquinage de Kaga – La beauté de l’époque Edo en héritage, conférence-démonstration de Mamoru Nakagawa.

 Du jeudi 21 au samedi 23 novembre / Du mercredi 27 au samedi 30 novembre à 20h : Symphonie M , pièce pour 15 dan­seurs. Chorégraphie, direc­tion artis­ti­que et inter­pré­ta­tion Maro Akaji

 Jeudi 5 et vendredi 6 décembre 2013 à 20h : Le Tourbillon de l’amour , théâtre dans le cadre du Festival d’Automne. Texte et mise en scène Daisuke Miura. (Spectacle réservé à un public adulte)