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Paris : Expositions à voir

Délicatesse

Article mis en ligne le 5 décembre 2015
dernière modification le 28 janvier 2016

Si vous appréciez que la délicatesse et la sensualité s’expriment dans les tableaux des peintres, déplacez-vous pour admirer les œuvres d’Elisabeth Vigée Le Brun au Grand-Palais, celles de Fragonard au Musée du Luxembourg, ainsi que les “Portraits à la cour des Médicis“ au Musée Jacquemart-André, vous serez séduits.

Élisabeth Vigée Le Brun
Le Grand Palais célèbre Élisabeth Vigée Le Brun (1755-1842), une femme peintre ambitieuse qui a trouvé sa place dans un monde d’hommes grâce à une volonté jamais prise en défaut. Les 150 œuvres exposées attestent du talent de cette artiste qui a su développer une technique et des critères esthétiques très personnels, en maîtrisant la science des couleurs et inventant toute une gamme de poses et de costumes lui permettant de varier et d’improviser ses portraits. Elle a su ainsi séduire ses contemporains, qu’ils soient nobles, ministres ou banquiers et sera même proche de la reine Marie-Antoinette, dont elle fera plusieurs portraits - voir Marie-Antoinette et ses enfants (1787), ou le Portrait de la Duchesse de Polignac (1782).
Trop proche de la cour, Élisabeth Vigée Le Brun s’exilera pendant plusieurs années, et séjournera en Italie, en Autriche, puis en Russie, réalisant de nombreux portraits de la haute société, avant de revenir en France en 1802.

Jusqu’au 11 janvier 2016 / www. grandpalais.fr

Fragonard
Au Musée du Luxembourg, c’est l’œuvre de Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) qui est mise en lumière. Même si la réputation de l’artiste a souvent été décrite comme celle d’un libertin, d’un peintre des boudoirs et autres scènes d’alcôve, les quelques quatre-vingt œuvres réunies pour l’occasion permettent de découvrir les compositions champêtres de ses débuts jusqu’aux allégories amoureuses, plus délicates de la fin de sa carrière.

Il est vrai qu’une grande partie de la carrière de Fragonard a été dédiée à des œuvres célébrant la galanterie ; en témoignent ses fables mythologiques, emblème d’une peinture licencieuse. Toutefois, après 1760, Fragonard tempère ses ardeurs érotiques pour se “couler“ dans l’ambiance du temps qui se veut plus moraliste, et cherche son inspiration dans les fêtes galantes - voir La leçon de musique (1765-1770) ou L’Ile d’amour (1770). Mais une nouvelle morale sonnera le glas du libertinage et imposera une voie dfférente, à laquelle correspond une œuvre comme Le Verrou (1777-1778)
Le parcours prend fin sur les ultimes productions de l’artiste qui redonnera à la fusion amoureuse et à la sensualité leur place au sein d’une nature complice - voir par exemple Le Serment d’amour (1780).

Jusqu’au 24 janvier 2016 / www. museeduluxembourg.fr

Portraits à la cour des Médicis
Le Musée Jacquemart-André rend une nouvelle fois hommage aux grands artistes italiens avec son exposition actuelle qui traite de l’art du portrait florentin au XVI° siècle, en se concentrant sur les principaux thèmes et mutations stylistiques.
Après un début consacré aux années d’austérité qui ont touché Florence à la mort de Laurent le Magnifique en 1492, des années qui ont amené rigueur et sobriété dans les portraits - voir, par exemple, La Dame au voile de Ridolfo de Ghirlandaio ou le Portrait d’Homme (1510) de Franciabigio - une nouvelle période est mise en évidence dès 1539, date du mariage de Cosme 1er avec Eléonore de Tolède.
Concepteur du nouveau langage pictural du duché, Bronzino est l’artiste phare de la cour ; il est partie prenante de l’évolution des codes de représentation à l’œuvre dans les effigies du duc, totalement démilitarisées à partir des années 1560, à l’image de son Cosme de Médicis à 40 ans (Newark, Delaware, The Alana Collection) récemment redécouvert. Une telle évolution fait écho à la consolidation du régime médicéen promu au rang de grand duché de Toscane en 1569.

Dans la Florence de la seconde moitié du Cinquecento, sous le règle de François Ier, l’art du portrait atteint son apogée. Bronzino tient toujours le haut du pavé comme l’atteste l’étonnante série de vingt-neuf petites effigies familiales qu’il peint sur étain dans les années 1550 pour orner le bureau de Cosme Ier. Plus précieux que jamais, les portraits se déclinent dans des matériaux coûteux : or, argent, lapis-lazuli et autres pierres précieuses, affichant une dimension somptuaire grandissante, doublée d’un soin attentif aux détails et au rendu des textures. Un tel raffinement est aussi souvent synonyme de miniaturisation, induisant parfois des performances techniques. Rien n’est trop beau pour célébrer le prince.

Jusqu’au 25 janvier 2016 / www.musee-jacquemart-andre.com