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A l’Opéra National de Paris
Paris : Des “Contes“ dont on ne se lasse pas...

Magnifiques Contes d’Hoffmann à l’Opéra Bastille.

Article mis en ligne le juillet 2010
dernière modification le 20 août 2010

par Christophe IMPERIALI

Dix ans après avoir été créée à l’Opéra Bastille, cette production des Contes d’Hoffmann n’a rien perdu de son mordant : la mise en scène intelligente de Robert Carsen, conjuguant habilement l’humour et la profondeur, fait toujours mouche.

A la Bastille : « Les Contes d’Hoffmann » avec Giuseppe Filianoti (Hoffmann).
Crédit Opéra National de Paris / Frédérique Toulet

Tout débute et s’achève sur un plateau vide et noir où Hoffmann est titillé par sa Muse, et c’est de ce « creux néant musicien » (pour reprendre le mot de Mallarmé) que sort le théâtre, sous toutes ses coutures : en marge d’une représentation de Don Giovanni, Hoffmann raconte ses triples amours, Olympia occupant les coulisses, Antonia la fosse et Giulietta la scène. Certes, tout n’entre pas sans effort dans ce moule, mais l’acte d’Antonia y acquiert une force particulièrement impressionnante. D’autant qu’Antonia est ici interprétée magnifiquement par une Inva Mula en grande forme. Laura Aikin n’a sans doute pas effacé des mémoires la formidable prestation de Nathalie Dessay, première Olympia de cette production en 2000 (ni d’ailleurs celle de Patricia Petibon l’an dernier à Genève), mais son Olympia débridée n’a pas manqué d’admirateurs. Quant à Béatrice Uria-Monzon, son timbre chaleureux et ses allures de diva convenaient à merveille à la belle Giuletta. Franck Ferrari, dans le rôle des quatre « méchants », manque peut-être un peu de noirceur vocale, mais il est très crédible scéniquement, la palme du meilleur comédien revenant toutefois à Rodolphe Briand, Spalanzani désopilant et très à l’aise vocalement.

Dans un style très italianisant, Giuseppe Filianoti se révèle un Hoffmann de haut vol, faisant preuve d’une vaillance à toute épreuve et d’une projection remarquable. Dans le fosse, en dépit de quelques décalages et d’un manque de dramatisme dans les passages les plus tourmentés, Jesus Lopez-Cobos fait une magnifique travail de détail et donne à l’ensemble une excellente tenue.

Christophe Imperiali