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Opéra de Massy, Paris Sud
Paris : Alonzo King

Quelques mots sur Alonzo King et son travail de chorégraphe.

Article mis en ligne le mai 2010
dernière modification le 30 mai 2010

par Stéphanie NEGRE

Danseur et chorégraphe afro-américain, Alonzo King dirige la plus grande compagnie de danse de la côte ouest des Etats-Unis, installée depuis sa création en 1982 à San Francisco. De renommée internationale, certaines de ses œuvres sont au répertoire de grandes compagnies telles que le Joffrey Ballet de Chicago, le Ballet de Francfort, le Ballet royal de Suède… L’Alonzo King Lines Ballet était à l’Opéra de Massy le 27 mars avec The Radius of convergence et Rasa.

Le travail chorégraphique d’Alonzo King est très personnel. Très attaché aux bases de la danse classique, il développe une gestuelle des bras et des positions du corps originales. De même, pour le choix des musiques de ses ballets, il recherche des collaborations avec des artistes d’horizons divers, les compositeurs de musique traditionnelle contemporaine comme l’égyptien Hamza El Din ou l’Indien Zakir Hussain ou de musiques électroniques ou expérimentales comme Leslie Stuck.

Alonzo King Lines Ballet, avec Caroline Rocher et Ricardo Zayas.
Photo Marty Sohl

The Radius of convergence est un admirable exemple de son style. Dans une lumière tamisée, les danseurs tracent avec virtuosité des rayons dans l’espace. Telles des pointes de compas, leur jambes dessinent dans l’espace des ronds ; les corps exécutent des tours, des pirouettes, ondulent, s’enroulent dans des pas de deux érotiques. Hommage à la géométrie, The Radius of convergence est une œuvre technique. Alonzo King réussit à lui donner une dimension charnelle, avec ces corps qui tournent et s’approprient l’espace sur les improvisations envoutantes au saxophone du jazzman Pharoah Sanders.

Moins mélancolique, tout aussi physique, Rasa épouse les rythmes du tabla – percussions traditionnelles indiennes ­ du maître Zakir Hussain. Toujours dans cette pénombre baignée de lumière qui caractérise l’ambiance des deux ballets, les corps s’élancent dans de formidables scènes de groupe. Les pas de deux sont sensuels, parfois langoureux, parfois brutaux, donnant un caractère non dénué de violence à la ballerine dans ses rapports aux danseurs. Les solos suivent. La danseuse exécute une chorégraphie nerveuse en symbiose avec les rythmes saccadés de la musique, comme une sorte d’improvisation nocturne autour du feu de camp. L’ensemble est fascinant et dégage une sorte de beauté primitive fondée sur la cinématique du corps et la magie hypnotique des rythmes traditionnels de l’Inde.

Stéphanie Nègre

En tournée en France et en Suisse en 2010, l’Alonzo King Lines Ballet sera :
 les 2 et 3 juillet au festival Montpellier danse avec « Refraction » et « Dust and Light »
 le 20 juillet au festival de Châteauvallon (83) avec « The radius of convergence » et « Rasa »
 le 30 novembre à Echirolles (38)
 le 2 décembre à Neuchâtel
 le 4 décembre à Fribourg
 du 15 au 22 décembre à la Maison de la danse à Lyon.