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Musée d’art moderne de la Ville de Paris
Musée d’art moderne de la Ville de Paris : A.R. Penck
Article mis en ligne le avril 2008
dernière modification le 13 mai 2008

par Régine KOPP

Parti de l’Allemagne de l’est en 1980, A.R. Penck appartient à la même génération de peintres que Richter, Baselitz ou Polke, mais est peu connu et reconnu en France, il reste un artiste encore sous-coté.

Son œuvre Quo vadis Germania (1984), impressionne par sa taille, de plus de dix mètres mais aussi par sa force plastique et son message qui est une critique virulente des deux Allemagnes, comme l’est le Grand Tableau-Monde (1965) qui, avec ses figures symboliques, nous parle de la division de son pays. Toute l’histoire de l’Allemagne se lit dans les signes et les symboles de son œuvre. Une œuvre obsessionnelle, rythmée par des pictogrammes inspirés par l’art rupestre, qui renvoient à l’ancestral et nous parlent du rapport de l’homme au monde.

Dans les années 60, il nomme ses toiles, tableaux-systèmes (Systembilder) et énoncera dans les années 68, le concept de Standart, proche de l’art paléolithique. L’artiste en donne lui-même les clefs : « le concept contient des possibilités d’associations de mots : « standart » (stendardo, étendard), « situation » (stand,constater, circonstance ou situation dans le sens de la hiérarchie) et « art » (artificiel, manière). Il veut ainsi trouver un langage universel dont le signe central est le signe homme avec des traits noirs pour les membres, le buste et le sexe et un ovale ou un point pour la tête, créant son héros du primitif. Penck est passé maître dans l’art de la limitation radicale des moyens ayant paradoxalement pour effet la saturation de l’espace pictural. Un graphisme rudimentaire qui fait songer aux compositions de Louis Soutter.

Dans la dernière salle de l’exposition, un grand tableau récent à fond ocre rouge, met en scène tout son bestiaire exotique avec éléphant, rhinocéros, panthère. L’artiste qui vit aujourd’hui retiré en Irlande, continue de nous raconter l’histoire de l’humanité avec une violence inouïe. Les cent-vingt oeuvres, peintures, sculptures et œuvres sur papier, réunies au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, en témoignent.

Régine Kopp

Musée d’art moderne de la Ville de Paris, jusqu’au 11 mai
Quo vadis Germania : une rétrospective de A.R Penck