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Comédie Française
Comédie Française : “Dom Quichotte…“

Grande première sur les planches du Français : les marionnettes d’Emilie Valantin côtoient les comédiens.

Article mis en ligne le juillet 2008
dernière modification le 12 août 2008

par Ann SCHONENBERG

Sociétaires et pensionnaires de la Comédie-Française partagent l’affiche
de la Vie du grand dom Quichotte et du gros Sancho Pança de da Silva avec les marionnettes d’Emilie Valantin. Tout simplement étonnant.

Grande première, de nouveaux venus partagent jusqu’au 20 juillet les planches du Français. Ces créatures, conçues et réalisées par Emilie Valantin, marionnettiste lyonnaise fondatrice du Théâtre du Fust, se laissent manipuler par les comédiens.

Jouer, chanter, manipuler !
Dès la première scène le trouble est alors semé, l’entourage de dom Quichotte est constitué de manipulateurs – de marionnettes – et de manipulés – les marionnettes elles-mêmes – ce qui offre avec finesse une mise en abyme de cette manipulation, en l’occurrence celle du chevalier à la triste figure, dom Quichotte qui, accompagné du gros Sancho Pança, part «  pour le vaste monde ».
Une fois le décor planté – la façade de la maison de dom Quichotte, telle un azulejos, se désarticule afin de ne laisser que deux morceaux représentants les chevaux des deux protagonistes, et laissant place à une incroyable forêt – l’aventure de celui qui se prend pour un chevalier errant peut alors commencer. Saluons d’ailleurs le travail d’Eric Ruf qui, en tant que décorateur, nous offre un somptueux et astucieux décor qui s’adapte tantôt au jeu des comédiens et tantôt à celui des marionnettes.

« Vie du grand dom Quichotte et du gros Sancho Pança »
Photo Cosimo Mirco Magliocca

La pièce de da Silva offre matière à jouer. La grande quantité de personnages permet aux comédiens d’interpréter plusieurs rôles à la fois et d’animer la trentaine de marionnettes, de les rendre vivants à travers eux, avec leurs voix et leurs mains. C’est avec brio que les comédiens se prêtent à ce jeu, et c’est avec humilité qu’ils se placent au même niveau qu’elles. Plus que de simples pantins, ces étranges créatures miniatures ou de taille adulte, faites de bois, de plâtre, de résine ou encore de silicone, ont toutes leurs places sur scène.
Comme de nouveaux sociétaires, elles entrent dans le patrimoine de la Comédie-Française sous l’œil bienheureux de leur créatrice, Emilie Valantin, telle un Geppetto.
A l’unanimité, les comédiens excellent dans cette mise en scène atypique. Michel Favory nous offre un don Quichotte plus comique et enfantin que jamais, Grégory Gadebois interprète un Sancho Pança des plus burlesques et le reste de la troupe – composée de Véronique Vella, Isabelle Gardien, Sylvia Bergé, Christian Blanc, Alain Lenglet, Nicolas Lormeau, Christian Gonon et de Léonie Simaga –, soudée autour du anti-héros, se donne au public sans concession ni retenue.
Outre sa collaboration artistique, Eric Ruf a aussi endossé le rôle du directeur d’acteur. Selon lui, ce spectacle offre aux comédiens tout ce qu’ils désirent : jouer, chanter, manipuler !

Ann Schonenberg

« Vie du grand dom Quichotte et du gros Sancho Pança » d’Antonio José da Silva - m.e.s. Emilie Valantin - jusqu’au 20 juillet