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Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
Paris : Derain, Balthus, Giacometti

Une amitié artistique

Article mis en ligne le 26 juin 2017
dernière modification le 1er novembre 2017

L’exposition proposée par le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris est inédite en ce qu’elle explore l’amitié entre trois artistes majeurs du XXe siècle : André Derain (1880-1954), Balthus (1908-2001) et Alberto Giacometti (1901-1966).

Jamais confrontés, leurs regards se rejoignent par la même exigence de ce que doit être l’œuvre d’art. Tous trois partagent un fort désir de modernité, s’intéressent passionnément à la peinture ancienne et à l’art des civilisations lointaines tout en étant fascinés par « les forces obscures de la matière » (Derain) et plus largement par une attention aiguë portée à la réalité « merveilleuse, inconnue » qu’ils ont sous les yeux (Giacometti). Bien au-delà d’une admiration réciproque et d’une véritable affection dont ils témoigneront tout au long de leur vie, la profonde communauté esthétique qui les réunit constitue le fil conducteur de l’exposition.

L’exposition présente une sélection exceptionnelle de plus de 350 œuvres (peintures, sculptures, œuvres sur papier et photographies), principalement centrée sur les années 1930 à 1960. La rencontre des trois artistes est favorisée au début des années 1930 par la fréquentation du milieu surréaliste – notamment au travers de la première exposition de Balthus chez Pierre Loeb en 1934. L’intensification de leurs relations à partir de 1935 démultiplie les croisements entre leur vie et leurs œuvres.

Huit séquences témoignent de cette exceptionnelle amitié entre les trois artistes : Leur regard commun vers la tradition figurative et les primitivismes d’où naissent des métissages singuliers (Le regard culturel) / Leurs paysages, figures et natures mortes qui interrogent les codes de leur représentation du néoclassicisme à Corot et Courbet (Vies silencieuses) / Les portraits croisés de leurs amis, modèles et mécènes communs (Les modèles) / Le monde du jeu, celui de l’enfance et du divertissement où se mêlent une mélancolie, une certaine duplicité et une réelle cruauté (Jouer, la patience). Un Entracte nous fait entrer dans le monde du spectacle où les peintres se font aussi librettistes et décorateurs. Giacometti ouvre un monde onirique avec Le rêve - visions de l’inconnu dans lequel Derain et Balthus réactualisent le thème de la femme endormie et du songe, à la lisière du fantasme et du vécu. Les artistes expriment leurs doutes et leurs interrogations au cœur du « lieu du métier » (A contretemps dans l’atelier), quand tous trois explorent « les possibilités du réel » face à la tragédie du temps (La griffe sombre). Balthus clôt le parcours en nous invitant dans le présent continu de la peinture avec sa thématique du Peintre et son modèle.

Jusqu’au 29 octobre 2017